Fédération algérienne de boxe : Installation d'un directoire    Des buts pour finir la saison en beauté    Ligue 1 Mobilis : Bouchar (CRB) et Hitala (ESS) suspendus trois matchs    L'Algérie soumet officiellement le projet de résolution recommandant l'admission de l'Etat de Palestine comme membre de l'ONU    Badani reçoit le président de la Commission de l'agriculture, pêche et protection de l'environnement à l'APN    Encourager la supervision participative dans la prochaine opération électorale    Magramane reçoit l'Amiral Rob Bauer    Gouvernement : examen de projets de loi et décret relatifs à la concurrence, gestion des déchets et transport aérien    Sonatrach signe un protocole d'accord avec la société suédoise Tethys Oil AB    «L'IATF est un événement majeur pour renforcer l'intégration africaine»    La Gendarmerie appréhende 3O harragas    Décès du journaliste Mohamed Merzougui: condoléances de la DG de la communication à la Présidence    Coupe d'Algérie de football: qualification de l'USM Alger aux demi-finales    Super-coupe d'Afrique de handball (messieurs) : Al Ahly s'impose en finale face au Zamalek    Coupe d'Afrique des clubs de handball: rude bataille entre les favoris, les Algériens en quête d'exploit    Mila : les ouvrages de la bibliothèque du défunt Dr Mohamed-Salah Mermoul remis au Centre universitaire Abdelhafid-Boussouf    Goudjil salue le rôle des jeunes face aux défis économiques et aux enjeux de la numérisation    Boughali : grâce au savoir, "l'Algérie réduira les écarts et relèvera les défis"    Belaabed souligne l'importance de la Journée du Savoir pour l'Ecole algérienne    Annaba : ouverture d'une enquête sur l'effondrement d'un extracteur de poussière au complexe d'El Hadjar    Toutes les structures sont prêtes pour la réussite de la saison du Hadj    La Radio algérienne dispose désormais de sa version audio du Saint Coran    Est du pays: diverses manifestations à l'occasion de la journée du savoir    Al-Qods occupée : La police israélienne attaque une synagogue antisioniste    Des experts de l'ONU mentionnent l'utilisation de l'intelligence artificielle dans les attaques sionistes    Examen et suivi des dossiers des projets de développement local    41 kg de kif traité et six suspects arrêtés    Impacts géostratégiques et énergétiques    «Nous riposterons dans les secondes qui suivent à toute attaque israélienne»    Conseil de sécurité : l'Algérie met en bleu son projet de résolution sur l'adhésion de la Palestine à l'ONU    Le correspondant de presse Abdallah Benguenab n'est plus    Rendre nos lois plus claires    L'Algérie célèbre la Journée du Savoir sur fond de réformes profondes    En littérature, les plus grands amuseurs oublient de s'amuser    Les 101 mots du matériau    Félicitations pour l'Aïd Al-Fitr 1445 2024        Le Président Tebboune va-t-il briguer un second mandat ?    L'ORDRE INTERNATIONAL OU CE MECANISME DE DOMINATION PERVERSE DES PEUPLES ?    L'imagination au pouvoir.    Le diktat des autodidactes    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Coupe d'afrique des nations - Equipe Nationale : L'Angola en ligne de mire    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    Pôle urbain Ahmed Zabana: Ouverture prochaine d'une classe pour enfants trisomiques    El Tarf: Des agriculteurs demandent l'aménagement de pistes    Ils revendiquent la régularisation de la Pension complémentaire de retraite: Sit-in des mutualistes de la Sonatrach devant le siège Aval    L'évanescence de la paix    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



PARUTION DE L'EDITION FRAN�AISE DU RAPPORT MONDIAL 2006 SUR LA CORRUPTION
Pourquoi les syst�mes de sant� sont-ils pr�dispos�s � la corruption ?
Publié dans Le Soir d'Algérie le 15 - 05 - 2006

L'�dition fran�aise du Rapport mondial 2006 sur la corruption a �t� rendue publique le 10 mai dernier, et ce, � l'initiative de l'ONG Transparency International. Le th�me central de cette �dition est la corruption dans le secteur de la sant�. Nous publions ci-dessous le paragraphe o� l'on s'interroge sur les pr�dispositions des syst�mes de la sant� vis-�-vis de la corruption.
La corruption dans le secteur de la sant� n�est pas exclusive � un type particulier de syst�me de sant�. Elle survient dans tous les syst�mes, que ceux-ci soient essentiellement publics ou priv�s, qu�ils soient ad�quatement ou insuffisamment financ�s, et qu�ils soient simples ou sophistiqu�s sur le plan technique. L�ampleur de la corruption se refl�te en partie dans la soci�t� o� elle survient. La corruption dans les syst�mes de sant� est moins susceptible de survenir dans les soci�t�s qui attachent une grande importance � la primaut� du droit, � la transparence et � la confiance, et dans lesquelles le secteur public est r�gi par des codes efficaces de la Fonction publique et de solides m�canismes de reddition de comptes. Ces facteurs g�n�raux affectent l�ampleur de la corruption dans n�importe quel secteur, mais le secteur de la sant� comporte un certain nombre de dimensions qui le rendent particuli�rement vuln�rable aux abus. Aucun autre secteur ne pr�sente la combinaison particuli�re d�incertitude, d�information asym�trique et de nombreux acteurs dispers�s qui caract�risent le secteur de la sant�. Par cons�quent, la pr�disposition � la corruption est une caract�ristique syst�mique des syst�mes de sant�, et pour ma�triser la corruption, il faut des politiques qui visent le secteur tout entier. Deux autres facteurs qui contribuent � la corruption dans les soins de sant� m�ritent d��tre mentionn�s. Tout d�abord, l�ampleur de la corruption dans le secteur de la sant� pourrait �tre plus vaste que dans d�autres secteurs car la soci�t� confie fr�quemment des r�les publics importants � des acteurs priv�s dans le domaine de la sant�. Lorsque des soci�t�s pharmaceutiques, h�pitaux ou assureurs priv�s agissent de fa�on malhonn�te pour s�enrichir, ils n�abusent pas officiellement �de leur charge publique � des fins personnelles�. N�anmoins, ils abusent de la confiance du public, du fait que l�on s�attend � ce que les personnes et organismes qui participent � la prestation des services de sant� respectent des normes plus �lev�es, puisqu�ils doivent prot�ger la sant� de la population. La profession m�dicale, en particulier, se voit accorder dans la plupart des pays une grande marge de man�uvre pour s�auto-contr�ler du fait qu�elle assume la responsabilit� professionnelle d�agir dans l�int�r�t v�ritable des patients.
L'incertitude, un �l�ment essentiel du secteur de la sant�
Deuxi�mement, le secteur de la sant� est une cible attrayante pour la corruption en raison de l�importance du volume d�argent public qui est en jeu. Chaque ann�e dans le monde, 3,1 billions (1000 milliards) de dollars sont d�pens�s en services de sant�, la plus grande partie de ce montant �tant financ�e par les gouvernements. Les membres europ�ens de l�OCDE d�pensent collectivement plus d�un billion de dollars par an et les Etats-Unis � eux seuls d�pensent 1,6 billion de dollars. En Am�rique latine, environ 7% du PIB, soit approximativement 136 milliards de dollars US par an, sont consacr�s aux soins de sant�, et la moiti� de ce montant provient des deniers publics. Dans les pays � plus faible revenu, les d�penses de sant� priv�e sont souvent plus importantes que les d�penses de sant� publique, m�me si ces derni�res sont toujours importantes. Le pourcentage du total des revenus gouvernementaux consacr�s aux soins de sant� va de moins de 5% en Ethiopie, en Egypte, en Indon�sie et au Pakistan � plus de 15% en Irlande, en Allemagne, aux Etats-Unis et au Costa Rica. Ces importants flux financiers repr�sentent une cible attrayante qui se pr�te aux abus. Aucun autre secteur de la soci�t� ne pr�sente la combinaison particuli�re d�incertitude, d�information asym�trique et de nombreux acteurs dispers�s qui caract�rise le secteur de la sant�. Ces �l�ments se conjuguent de mani�re � cr�er syst�matiquement des occasions de comportement frauduleux, tout en rendant la transparence et la reddition de comptes difficiles. L�incertitude est un �l�ment essentiel du secteur de la sant� qui a de graves implications, comme l�a expliqu� pour la premi�re fois Kenneth Arrow en 19633. M. Arrow a indiqu� que l�incertitude quant � savoir qui tombera malade, quand la maladie frappera, quels genres de maladie les gens attraperont, et quelle est l�efficacit� des traitements, fait que le march� des services de soins de sant� est tr�s diff�rent des autres march�s si l�on consid�re l��tendue de l�inefficacit� du march�. En raison de l�incertitude, les march�s des services de soins m�dicaux et les march�s de l�assurance maladie sont tous les deux susceptibles d��tre inefficaces. L�incertitude se retrouve dans tout le secteur des soins de sant�. Il arrive que les gens ne sachent m�me pas qu�ils sont malades ou qu�ils pourraient b�n�ficier de services de soins de sant� � comme c�est souvent le cas des gens qui souffrent d�une tension art�rielle �lev�e, d�an�mie ou qui sont � un stade pr�coce de diab�te. Lorsque les gens tombent malades et cherchent � obtenir des soins m�dicaux, ils ne sont pas en mesure de juger si le traitement prescrit est appropri�. Lorsqu�ils vont mieux, ils ne savent pas forc�ment si le traitement qu�ils ont subi �tait n�cessaire � leur r�tablissement.
Incertitude et information asym�trique
Par exemple, les personnes atteintes d�une infection virale se voient souvent prescrire des antibiotiques qui sont inutiles pour lutter contre les virus. Cette incertitude fait qu�il est difficile pour ceux qui ont besoin de soins m�dicaux � les patients ou leur famille � d�imposer des mesures disciplinaires aux prestataires de soins m�dicaux, comme cela se produit dans d�autres march�s. Les patients ne peuvent pas faire le tour du march� pour chercher le meilleur prix et la meilleure qualit� lorsqu�ils ne connaissent pas les co�ts, les autres solutions possibles ni la nature exacte de leurs besoins. Dans pareilles circonstances, le choix des consommateurs ne refl�te pas le prix et la qualit� d�une fa�on normale, et d�autres m�canismes � comme l�attribution de permis aux professionnels et aux �tablissements ou m�me la prestation directe de services au public � sont introduits pour attribuer les ressources et d�terminer quels types de soins sont fournis. Autre cons�quence suppl�mentaire, le mauvais fonctionnement des march�s cr�e des occasions de corruption, et l�incertitude inh�rente � la s�lection, la surveillance, la mesure et la prestation de soins de sant� fait qu�il est difficile de d�tecter les abus et d�en assigner la responsabilit�. L�incertitude entourant les soins de sant� incite les gens � s�assurer contre la maladie. Mais le fonctionnement des march�s de l�assurance volontaire laisse trop de personnes sans assurance et encourage la prestation de trop de soins de sant� pour ceux qui sont assur�s. Une r�action sociale courante a consist� � �tablir une assurance maladie obligatoire, qui pourrait r�soudre les inefficacit�s du march� de l�assurance maladie mais qui introduit �galement des probl�mes associ�s au fonctionnement inefficace du secteur public. L�engagement de la politique gouvernementale envers la prestation ou la r�glementation de l�assurance maladie qui en r�sulte est un autre facteur important qui se pr�te � la corruption. Mais le degr� d�incertitude n�est pas le m�me pour tous dans le secteur de la sant�, ce qui nous conduit � examiner un deuxi�me �l�ment syst�mique, � savoir l�information asym�trique. L�information n�est pas partag�e �quitablement par les acteurs du secteur de la sant� et cela a des r�percussions importantes sur l�efficience d�un syst�me de sant� et sa vuln�rabilit� � la corruption. Les prestataires de soins de sant� sont mieux inform�s que les patients sur les caract�ristiques techniques des diagnostics et des traitements ; les soci�t�s pharmaceutiques sont mieux inform�es sur leurs produits que les m�decins qui les prescrivent ; les particuliers disposent de certains types d�informations sur leur sant� que n�ont pas les prestataires de soins m�dicaux ou les assureurs ; et les prestataires de soins et les assureurs pourraient avoir de meilleures informations sur les risques pour la sant� auxquels font face certaines cat�gories de personnes que les personnes concern�es elles-m�mes.
Entente mandant-mandataire
Lorsque l�information asym�trique est associ�e � des int�r�ts divergents parmi les acteurs du secteur de la sant�, cela conduit � une s�rie de probl�mes qui sont utilement analys�s dans le cadre d�une �entente mandant-mandataire�. Dans un tel cadre, le �mandant� engage un �mandataire� pour ex�cuter une certaine fonction. Lorsque le mandataire a des int�r�ts qui diff�rent de ceux du mandant et lorsque le mandant ne peut pas obtenir des informations compl�tes au sujet des r�sultats du mandataire, il est difficile de trouver des contrats qui soient parfaits. Ces deux caract�ristiques � int�r�ts divergents et information incompl�te � sont inh�rentes au secteur de la sant� et tr�s r�pandues. Par exemple, les m�decins sont int�ress�s � am�liorer la sant� de leurs patients, mais leurs choix de traitements et de m�dicaments peuvent �galement avoir des effets sur leur revenu, leur statut professionnel et leurs conditions de travail. Que les m�decins soient engag�s par les patients dans le secteur priv� ou par les services de sant� publique, ils sont charg�s de prendre des d�cisions dans l�int�r�t v�ritable du patient, mais ils pourraient �tre tent�s de fournir des services de qualit� inf�rieure ou de prescrire des traitements co�teux. Les m�decins ne sont pas les seuls mandataires dans le syst�me de sant�. Les personnes qui g�rent les �tablissements de sant�, les soci�t�s pharmaceutiques, les fournisseurs de mat�riel ou les agences d�assurances sont soumises � des incitatifs complexes qui pourraient les encourager � r�duire la qualit� des soins ou � promouvoir le recours � des diagnostics ou des traitements inutiles. Lorsque des int�r�ts politiques entrent en jeu, ces mandataires peuvent faire l�objet de pressions les poussant � prendre des mesures qui nuisent aux soins de sant� ou qui en augmentent les co�ts. Alors que les probl�mes qui surgissent entre les mandants et les mandataires dans le secteur de la sant� ont �t� principalement analys�s du point de vue de leur impact sur l�efficience du syst�me de sant�, ces m�mes probl�mes multiplient les occasions de corruption. En outre, comme il est difficile de surveiller absolument toutes les d�marches des m�decins, des h�pitaux, des soci�t�s pharmaceutiques et des organismes de r�glementation, il n�est pas simple de les tenir responsables des r�sultats de leurs actes. Par exemple, les patients ne disposent pas habituellement d�informations suffisantes pour contr�ler les d�cisions prises en leur nom ou pour juger si leur traitement a �t� factur� ad�quatement ; les v�rificateurs des compagnies d�assurances ont des difficult�s � �valuer si la facturation est exacte et si les services rendus �taient n�cessaires ; les organismes de r�glementation ont du mal � garantir la qualit� des m�dicaments et de l��quipement m�dical, ainsi que l�exactitude des �tiquettes et des dates d�expiration. Tout cela indique un syst�me pr�dispos� � la corruption et au sein duquel l�identification et la sanction des pratiques de corruption sont essentiellement difficiles.
Un trop grand nombre d'acteurs
Enfin, les syst�mes de sant� sont pr�dispos�s � la corruption en raison du grand nombre d�acteurs concern�s et de la complexit� de leurs formes multiples d�interaction. Ces acteurs peuvent se classer en cinq cat�gories principales : organismes gouvernementaux de r�glementation (minist�res de la Sant�, Parlements, commissions sp�cialis�es) ; agents-payeurs (organismes de s�curit� sociale, gouvernement, assureurs priv�s) ; prestataires de services de sant� (h�pitaux, m�decins, pharmaciens) ; consommateurs (patients) ; et fournisseurs (�quipement m�dical et soci�t�s pharmaceutiques). La pr�sence d�un si grand nombre d�acteurs accentue les difficult�s � g�n�rer et � analyser l�information, � promouvoir la transparence et m�me � identifier la corruption lorsqu�elle survient. Cela accro�t les occasions de corruption ; ainsi, les fonds peuvent �tre d�tourn�s ou affect�s � tort � un minist�re, � un conseil d�administration d�h�pital public ou � une clinique locale par des personnes comme les gestionnaires, agents d�approvisionnement, professionnels de la sant�, distributeurs, employ�s ou patients. Et la participation d�un si grand nombre d�acteurs multiplie le nombre et le genre d�int�r�ts qui pourraient encourager un comportement frauduleux. Les acteurs pourraient �tre tent�s d�abuser de leur fonction � des fins financi�res personnelles, d�accro�tre leur prestige, leur influence et pouvoir politiques ou d�augmenter leur part de march�. Lorsque la corruption est d�tect�e, il pourrait �tre difficile de l�attribuer � une personne particuli�re ou de faire une distinction entre la corruption et un jugement erron� ou une erreur. Ces trois caract�ristiques � l�incertitude, l�information asym�trique et le grand nombre d�acteurs � accroissent syst�matiquement le risque de corruption et la difficult� � d�tecter, sanctionner et d�courager ses manifestations de trois mani�res distinctes. Tout d�abord, elles nuisent au fonctionnement normal d�un march� concurrentiel qui pourrait autrement servir � limiter les comportements illicites. Ensuite, elles encouragent la participation du secteur public en tant que prestataire direct de services de sant�, au m�me titre que les assureurs et les organismes de r�glementation, ouvrant la voix � des occasions suppl�mentaires de corruption. Enfin, ces trois caract�ristiques annulent les efforts visant � produire une information fiable, � �tablir la transparence et � mettre en �uvre la reddition de comptes.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.