Kaki enfin revisit�. Il �tait temps de marquer une halte aussi h�tive soit-elle, du c�t� de la rue 34, au c�ur de l�antique Tigditt, l� o� naquit un certain 18 f�vrier 1934, l�enfant terrible du quatri�me art alg�rien. Il s�agit en fait d�un ouvrage savamment bord� � deux et intitul� Kaki, le dramaturge de l�essentiel et o� il est rendu un de ces vibrants hommages � l�un des pionniers des planches en Alg�rie� Coauteur avec l�universitaire Mansour Benchehida, l�artiste photographe, cin�aste et homme de th��tre, Mostefa Abderrahmane, abordera dans son ouvrage, plusieurs parties consacr�es tout d�abord � la biographie de l�homme et l�itin�raire artistique de ce v�ritable monstre sacr� des planches et partant, l�immense �uvre dont il fut l�auteur de son vivant. Deux autres parties nous r�v�lent l�autre face de Kaki, nanti d�une toute autre vocation, la po�sie� mais �galement des prouesses de nouvelliste av�r�. Le contenu �voque quelques-unes de ses pi�ces connues Le salon d�honneur, Le soleil de Novembre, Une carafe d�eau fra�che, Un verre propre et les journaux s�ils sont libres, Afrique avant I, La nuit ou encore Le peuple de la nuit. Un ouvrage de 250 pages tir� � mille exemplaires et qui a d� para�tre r�cemment lors de la 39e �dition du Festival national d�art dramatique de Mostaganem. Kaki, le dramaturge de l�essentiel a d� voir le jour gr�ce � la maison d��dition Alpha Design � Alger, et ce, apr�s une v�ritable gal�re qui aura dur� trois ann�es entre un �diteur et un autre. Mostefa Abderrahmane qui a eu la chance et le privil�ge de c�toyer servent le regrett� Kaki, n�est pas au bout de ses peines d�s lors qu�il aura vu d�j� deux de ses projets de films avort�s faute de moyens. Un travail sur l�adaptation d�une de ses pi�ces El Guerrab ou salihine au cin�ma ainsi qu�un projet de film Kaki, toute une vie de th��tre. En attendant, l�auteur en question songe � lancer un autre ouvrage sur le march� et qui devra porter sur �la critique th��trale de Kaki� et qui se trouve �tre une compilation de critiques diverses sur cinquante ann�e de dur labeur sur les planches. Diff�rents regards en fait, port�s sur sa personne et son th��tre notamment. Tout revenir � la parution de cet �t� 2006, l�ouvrage en question a d� �tre pr�fac� par le frangin de Kaki, Ma�zouz Ould Abderrahmane, cet autre artiste rac� qui, il y a plus de trente ans, a d� volontairement s�exiler sur le sol canadien pour y demeurer jusqu�� nos jours. Parler de Kaki, c�est aussi �voquer quelque part, Benmokadem, Djillali, Benabdelhalim et Allel Bachali... Ainsi, de l�oralit� au groupe des scouts El Falah en passant par le compromis et la th��tralit� chez Kaki, du chemin a d� �tre bel et bien parcouru par l�enfant prodige de Tigditt. Comment aborder un pan aussi pr�cieux de l�histoire du th��tre alg�rien sans relater des promesses dramaturgiques comme la c�l�bre trilogie Filetvoyage- cabane ou encore Diwan el garagouz ; 132 ans ; Dem el hob ; El Guerrab ; Bni kelboun et j�en passe. Kaki est ainsi mis en valeur par le fait qu�il aura eu cet immense m�rite de savoir succ�der au th��tre de Bachtarzi, Ksentini et autres Allalou, th�mes, plus terre � terre par rapport au contexte et du v�cu des Alg�riens, notamment El Halqua et la culture orale sur lesquels repose le gros de ses �uvres, tels sont les rep�res d�un th��tre revigorant et d�bordant d��nergie au point de se faire valoir durant les ann�es 1970 sur une sc�ne artistique autrement plus �largie � d�autres �coles et genres de par le monde. Bref, l�ouvrage de Abderrahmane Mostefa et Mansour Benchehida, se veut un v�ritable appel � la m�moire comme pour mieux asseoir ce devoir de conscience vis-�-vis de ceux-l� qui ont su mettre la pierre qu�il fallait � l��difice d�un patrimoine culturel immat�riel � pr�server vaille que vaille. Un livre � lire et � d�guster en ces longues journ�es d��t� et l�on d�j� eu bien du plaisir � la feuilleter aussi longtemps que possible pour mieux faire durer le plaisir. Un ouvrage � croquer � pleines dents en fait et qui d�s lors, constitue une denr�e rare de nos jours, dans les milieux de la lecture chez nous. Sid Ahmed Hadjar
