Figure embl�matique de la guerre de Lib�ration nationale, un des fondateurs de la branche en France du FLN, historien et sociologue de surcro�t, Ahmed Mahsas est revenu hier, au forum de la cha�ne 1 �Fi El Wadjiha�, sur la R�volution alg�rienne, sur ses acquis, ses manques et des d�rives. A 83 ans, le grand moudjahid ne semble pas enterrer les rancunes du pass�, notamment celle li�e au congr�s de la Soummam. Un des fervents opposant de la tenue du congr�s de la Soummam en 1956, Ahmed Mahsas, jette, une fois de plus, le discr�dit sur ce rendez-vous de l�histoire, qui pourtant est consid�r� comme une base fondamentale dans la construction du mouvement r�volutionnaire et dans l�organisation interne et externe, politique et militaire de la guerre de Lib�ration. Ayant consacr� de grandes �tudes scientifiques pour comprendre et retranscrire l�histoire de la R�volution alg�rienne, des t�moignages objectifs et constructifs, Ahmed Mahsas maintient toutefois le silence sur certaines v�rit�s, qu�ils n�a pas l�intention de r�v�ler, m�me pas par devoir de m�moire et de v�rit�, et ce, pour des consid�rations, qu�il dit de �raisons nationales�. Lui, qui pr�ne l�objectivit� dans l��criture de l�histoire, qui interpelle ses camarades de guerre � t�moigner en toute sinc�rit� et engagement de leur histoire en tant que partie prenante dans la guerre, a refus�, hier, de s��taler sur certains faits de cette m�me histoire dans laquelle il a jou� un r�le important. Quels �taient les enjeux du congr�s de la Soummam ? Quelles �taient les motivations de ses initiateurs ? Pourquoi lui et certains des membres actifs du FLN ont-ils refus� de participer � ce congr�s ? Autant de questions qui ont suscit� la pol�mique apr�s l�ind�pendance, auxquelles des bribes de r�ponses ont �t� apport�es ici et l�, mais pas toute la v�rit�. Et de cette v�rit�, Mahsas conna�t suffisamment de choses, qu�il garde pour lui. Il maintient, toutefois ses accusations faisant �tat que �le congr�s de la Soummam a �t� dict� par l�Etat fran�ais et que celui-ci ne peut m�me pas �tre consid�r� comme un congr�s vu que seules cinq personnes y sont assist�. Voil� qui ressuscite la pol�mique sur cet �v�nement principal de l�histoire de la guerre d�Alg�rie. Refusant de r�pondre � toutes les questions relatives au congr�s de la Soummam, le r�volutionnaire a cependant insist� sur l��criture de l�histoire, sur les archives qui doivent �tre revues et corrig�es, sur l�enseignement de l�histoire � l��cole qui n�cessite, selon lui, des corrections sur certains �v�nements falsifi�s. Concernant la r�cup�ration des archives encore en possession du colonisateur, l�invit� de la radio a tenu � pr�ciser que m�me celles-l� �sont r�dig�es dans le sens � prot�ger l�int�r�t fran�ais et que si nous arrivons � les r�cup�rer, il faut �galement les corriger�. �L�histoire officielle, dira M. Mahsas, est �galement utilis�e � des fins sociales et politiques, vid�e de toute objectivit�.� �Elle est l� pour servir des clans de pouvoir �, accuse-t-il, en relevant l�absence de volont� politique pour l��criture et la r��criture de l�histoire. �Toutes les tentatives d��criture de l�histoire sont des initiatives individuelles, car cela n�arrange pas certains cercles de d�voiler des v�rit�s de notre histoire, qui, malheureusement, sont tragiques pour la m�moire et pour l�histoire�, d�duit-il. Intervenant sur le sujet d�actualit� politique entre l�Alg�rie et la France, le pardon de la France pour tous les crimes commis, l�historien insiste �galement sur la n�cessit� pour le colonisateur de faire ce pas. �Nos jeunes g�n�rations doivent savoir que la France a tu�, massacr� des gens, d�truit, viol�, c�est pourquoi elle doit demander pardon�, dit-il en poursuivant : �Ce n�est pas par esprit de vengeance, mais par devoir de m�moire.� �On ne peut pas signer un trait� d�amiti� avec un pays qui nous a colonis� pendant 130 ans �, fait-il remarquer. Mahsas a tenu aussi � expliquer aux g�n�rations montantes que �les discours fran�ais faisant croire que la France a ramen� la civilisation est une grande tromperie qui n�a rien avoir avec la r�alit� de l�Alg�rie en 1962�. �La France a tout pris et a tout d�truit, pour une Alg�rie fran�aise, comme elle se le proclamait ; elle a laiss� des gens illettr�s, pauvres et souffrants �, dira-t-il.
