Dimanche, l'Ecole supérieure des Beaux-arts d'Alger Ahmed et Rabah-Asselah s'est transformée en véritable carrefour culturel en accueillant le Forum international de l'art contemporain. Artistes établis ou émergents, spécialistes, curateurs et passionnés venus d'Algérie, d'Afrique et d'ailleurs s'y sont retrouvés pour une journée dense consacrée aux enjeux actuels de la création. Inscrit dans la dynamique de la 9ème édition du Festival de l'art contemporain, le forum avait pour ambition de créer un espace où les discours, les expériences et les sensibilités puissent se croiser librement. Dès les premières interventions, l'accent a été mis sur la nécessité d'un dialogue ouvert et d'une lecture renouvelée du patrimoine artistique africain, souvent sous-estimé malgré sa richesse. Dans son allocution inaugurale, le commissaire du festival, Hamza Bounoua, a rappelé que ce rendez-vous ne se limite pas à montrer des œuvres ou à offrir une scène supplémentaire aux artistes. Il a insisté sur la dimension humaine de l'événement : un lieu où l'on pense ensemble, où l'on confronte des pratiques et où l'on nourrit un regard commun sur les mutations du monde artistique. Selon lui, c'est aussi une manière de rendre justice à la diversité des expressions créatives du continent africain. La rencontre a rassemblé une mosaïque de personnalités issues de plusieurs pays : Mohamed Aboukenaga, Torian Bou, Lauriane Vongang, Aziz Salmi, Yasmina Azzi, Wisset Abdelmouli, Selim Koubeil, Redha Dieani, Ward Darwiche, Ain Bin, Ahmed Khidr Manqara, Mohamed Reda Boukhalfa, ainsi que Mohamed Alkharoubi et Bouzid Abdelkader. Chacun a apporté une perspective singulière, contribuant à enrichir des débats menés avec curiosité et ouverture. Plusieurs thématiques ont animé les échanges, telles que les défis auxquels fait face l'art africain dans sa quête de visibilité internationale, ou encore la place croissante des technologies émergentes dans la création. L'intelligence artificielle a notamment suscité des discussions passionnées : outil, muse, menace ou simple prolongement du geste artistique ? D'autres interventions ont exploré la manière dont les publics reçoivent les œuvres selon les contextes culturels ou géographiques, ainsi que la dimension sensible et émotionnelle de l'expression artistique. Dans une atmosphère à la fois chaleureuse et studieuse, le forum a permis d'interroger la création contemporaine sous des angles variés, tout en valorisant les liens entre identité, innovation et circulation des idées. Ce rendez-vous confirme son rôle de lieu incontournable pour penser l'art, encourager la rencontre et célébrer la diversité culturelle.