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DEGRADATION DE L'ENVIRONNEMENT
135 millions de personnes sont des migrants forces
Publié dans Le Soir d'Algérie le 23 - 12 - 2006

Quel est le point commun entre l�Espagne, la France, l�Italie et l�Alg�rie ? A priori rien. Sauf que ces pays tentent d�instaurer une politique de l�immigration pour faire face aux vagues importantes de r�fugi�s, originaires notamment de l�Afrique subsaharienne. Une politique qui a d�montr� son inefficacit� car bas�e sur des informations biais�s et n�allant pas au fond du probl�me. En mettant l�accent sur des mesures coercitives, plut�t que d�aller au fond du probl�me : trouver une solution � la pauvret� s�vissant dans ce continent. 135 millions de personnes immigreraient car l�Afrique ne pourra nourrir que 25% de sa population en 2015.
Les r�fugi�s de l�environnement
La guerre, les pers�cutions, les violations des droits de l'homme sont autant de causes d�exode mais � celles-ci s�ajoutent la d�gradation, la spoliation ou la destruction de l'environnement. Les populations fuient leurs terres pour pouvoir vivre et subvenir � leurs besoins. Ce sont elles qu�on appelle les r�fugi�s de l�environnement. Et pour cause, 182 millions de personnes d�c�deront en Afrique au cours de ce si�cle � cause des changements climatiques et 750 millions de personnes souffriront de la faim en Afrique et en Asie si les temp�ratures plan�taires moyennes augmentent de plus de 3�C. Une situation qui a conduit � un r�sultat des plus dangereux. Le nombre de migrants d�racin�s de leur milieu naturel, essentiellement pour des contraintes d�environnement, d�passe actuellement celui des r�fugi�s politiques. Selon les estimations fournies par Janos Bogardi, directeur de l�Institut de l�Universit� des Nations unies (UNU) pour l�environnement et la s�curit� alimentaire, bas� � Bonn, plus de 135 millions de personnes sont expos�es � la migration � cause de la d�sertification. Sans ambages, il affirme : �Nous sommes au d�but d�un long processus in�vitable.� Une phrase r�sumant � elle seule la gravit� de la situation. Le Dr Zafar Adeel, directeur du R�seau international de l�eau, de l�environnement et de la sant� de l�UNU, bas� au Canada, note que �de plus en plus de populations sont contraintes � la migration parce que les conditions de vie se d�t�riorent et les ph�nom�nes climatiques extr�mes sont de plus en plus s�v�res et fr�quents�. Ces mouvements de masse auront � leur tour de graves cons�quences sur l�environnement. Un cercle vicieux s�installe alors. Et dans l��tat actuel, les perspectives pour l�avenir sont loin d��tre radieuses. D�apr�s Karl Harmsen, directeur de l�Institut des ressources naturelles en Afrique, bas� au Ghana, l�Afrique ne pourra nourrir que 25% de sa population � l�horizon 2015 si la d�gradation du sol persiste dans le continent. Il ajoute que l�une des missions de son institut est d�aider � prendre en charge la catastrophe qui menace la fertilit� du sol dans le continent africain. Cependant, note-t-il, �le probl�me n�cessite beaucoup plus d�efforts de la part de la communaut� internationale que ceux fournis actuellement. C�est l� un point crucial de la lutte contre la d�sertification et la faim dans le monde�. Et c�est ce qui pousse le Dr Bogardi, qui travaille pour le compte de l�ONU au titre de la reconceptualisation et le recadrement des efforts en mati�re de migration, � dire: �Notre but doit �tre sans �quivoque : obtenir une reconnaissance pour pouvoir aider une nouvelle cat�gorie de migrants forc�s.�
Le d�sert avance, la pauvret� aussi
Le d�sert grignote beaucoup : pr�s de 40 000 hectares par an dans le monde. Actuellement, les zones arides repr�sentent 41% de la surface du globe, dont 20% sont d�grad�es, et elles concernent une population de 2 milliards dont 50% vivent dans un d�nuement total. Sans �quivoque, le Dr Zafar Adeel, co-pr�sident de l��quipe ayant �labor� l�Evaluation mondiale de la d�sertification dans le cadre de l��valuation de l��cosyst�me du mill�naire de l�ann�e 2005, consid�re que �les mauvaises politiques sont responsables de la d�sertification tout autant que les changements climatiques, qui sont �galement largement provoqu�s par l�homme�. Tout en rappelant que la d�sertification fait partie des pr�occupations internationales depuis 50 ans, il explique qu�elle est g�n�ralement per�ue comme l�avanc�e des sables du d�sert mais qui est d�finie comme le d�clin persistant des ressources des �cosyst�mes des zones arides. �Nous ne connaissons pas exactement la vitesse de ce processus, encore moins le meilleur moyen d�y faire face. Les efforts visant � freiner le ph�nom�ne ont �t� depuis longtemps mal financ�s�, a-t-il not�. Et la situation s�aggrave d�ann�e en ann�e, ajoute-t-il. Les principaux impacts de l�avanc�e du d�sert, dus aux politiques adopt�es dans de nombreuses r�gions, incluent l�intensification de la pratique agricole dans les zones arides et la s�dentarisation des populations nomades qui d�s�quilibrent le sol fragile et les ressources v�g�tales et accentuent la salinisation. �Les nouveaux syst�mes d�exploitation des terres et le d�veloppement �conomique des zones arides marginales ont engendr� des changements d�mographiques et augment� les pressions d�mographiques�, a-t-il assur�. Les politiques de r�duction de la pauvret� traitent rarement de la d�sertification en d�pit de son impact sur la s�curit� alimentaire. En effet, l�aide d�urgence lors des s�cheresses traite les sympt�mes plut�t que les causes de la d�sertification. Des aides temporaires qui sont loin d�aller dans la continuit� pour arriver � une solution durable. De petites gouttes de pluie se perdant dans l�immense d�sert de la s�cheresse.
Inexistence de coh�rence politique
Le professeur Rattan Lal du centre de gestion et de r�tention du carbone de l�Ohio State University souligne que les familles pauvres dans les pays en d�veloppement devraient adopter les combustibles propres au lieu de br�ler les r�sidus des r�coltes et les bouses animales afin que la sol profite de fertilisants pr�cieux n�cessaires pour r�duire la d�sertification et la faim dans le monde. D�apr�s ses calculs, �une l�g�re am�lioration de la qualit� du sol permettrait d�augmenter de 20 � 30 millions de tonnes la production de denr�es alimentaires par an dans les pays en d�veloppement, ce qui est suffisant pour nourrir le nombre de personnes qui s�ajoutent annuellement � la population, � un co�t avoisinant les 23 milliards de dollars, soit le prix d�un avion de chasse moderne �. Pour sa part, le Dr Thomas a lanc� un appel pour l��laboration de mod�les de pr�vision des changements climatiques auxquels seraient soumis les habitants des zones arides en Afrique qui constituent d�j� la moiti� de la superficie du continent. Les changements sp�cifiques qui devaient �tre �tudi�s en toute urgence, selon les r�sultats de ces recherches, sont : les changements des densit�s d��vacuation, la disponibilit� de l�eau, les changements qui affectent les mers de sable du d�sert et les changements qui affectent la couverture v�g�tale des savanes en raison de l�utilisation des engrais � base de carbone. Des propositions coh�rentes, parmi tant d�autres allant dans le sens de la continuit� mais loin d��tre suivies par les politiques mises en place. Le secr�taire g�n�ral adjoint et recteur de l�UNU, le Pr Hans Van Ginkel souligne : �La d�sertification est une menace majeure et les b�n�fices de la lutte contre la d�sertification en termes de r�duction de la pauvret� et de s�curit� environnementale plan�taire sont �normes. Et c�est pour cela qu�il s�interroge : �Alors pourquoi les gouvernements et les partenaires internationaux en d�veloppement ne font-ils pas un travail meilleur ? Pourquoi y a-t-il autant d�erreurs qui se r�p�tent ? Et pourquoi le succ�s est-il plus souvent r�alis� malgr� l�orientation politique plut�t que gr�ce � elle ?� Et de r�pondre en affirmant qu�une partie de la r�ponse r�side dans la mani�re de prendre les d�cisions politiques souvent sur la base d�informations impr�cises ou biais�es et sans tirer profit des exp�riences compar�es. On a pu accumuler de par le monde de riches exp�riences dans le domaine de lutte contre la d�sertification mais ces exp�riences sont syst�matiquement ignor�es par les d�cideurs. Des propositions faites par le comit� scientifique seront-elles prises en consid�ration ? Sera-t- il entendu ? Seul l�avenir des terres nous le dira. Meriem Ouyahia


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