Ayant eu vent de l�existence d�une photo prise � Londres et sur laquelle figure le liquidateur en compagnie de Khalifa Abdelmoumen, l�avocat de Moncef Badsi a pr�f�r� attaquer avant m�me que ladite photographie ne soit publi�e. �Je tiens � annoncer que le liquidateur s�est d�plac� � Londres. Il a rencontr� � quatre reprises Khalifa Abdelmoumen. Il �tait question d�essayer d��tudier les modalit�s d�une action en justice en Angleterre mais les honoraires des avocats �taient trop �lev�s. A cette occasion, l�accus� Moumen avait promis au liquidateur de restituer la somme de 45 millions d�euros. De l�argent qu�il n�a �videmment pas rendu. C�est � cette occasion que Moumen a pris la photo en question. La photo circule dans certaines r�dactions. Ce sont des pratiques de ma�tres-chanteurs�, a affirm� Ma�tre Meziane en guise de conclusion � sa longue plaidoirie. Un cas de jurisprudence Devant le tribunal de Blida, Me Meziane a insist� sur la recevabilit� de la constitution d�El-Khalifa Bank en liquidation et a d� d�velopper des arguments pour r�pliquer � ses confr�res. �Badsi a �t� entendu en date du 19 janvier 2004 par le juge d�instruction et s�est officiellement constitu� partie civile et nul ne nous a contest�s m�me pas le parquet g�n�ral.� En direction de Mme Brahimi, il dira que le tribunal doit trancher la question qui constitue une jurisprudence. �L�article 1 du code de commerce stipule qu�en l�absence de testes, le juge doit statuer en faveur de l��quit� et je pense que dans ce cas pr�cis, seul le liquidateur peut assurer cette derni�re.� Poursuivant son argumentaire, l�avocat a expliqu� qu�en d�pit de la mise en liquidation de la banque, la personne morale subsiste, laquelle, ditil, a subi de graves pr�judices de la part de Moumen Khalifa et consorts. Autant d��l�ments qui, selon lui, plaident pour la recevabilit� de la qualit� d�El- Khalifa Bank en liquidation repr�sent�e par la personne du liquidateur. Pour un d�p�t de 1000 DA, seuls 5 DA seront rembours�s Son avocat a expliqu� qu�il est le seul � pouvoir r�cup�rer l�argent pour ensuite le redistribuer aux cr�anciers. �Ces derniers ne repr�sentent pas que des entreprises ou particuliers, il y a aussi des avionneurs, des porteurs de titres, des prestataires de services qui r�clament leur argent. C�est le liquidateur qui peut se porter garant. Est-ce que des particuliers peuvent aller courir derri�re l�argent qui se trouve un peu partout � l��tranger ? � Des propos auxquels il n�omet pas d�ajouter que les cr�anciers ne doivent pas se faire d�illusions quant au remboursement. Le d�ficit atteint 95% et la capacit� de d�dommagement de la liquidation ne d�passe pas 5%. En d�autres termes, si une personne a d�pos� 1000 DA, elle ne peut esp�rer r�cup�rer plus de 5 DA. Pourquoi ? �La banque a subi un pillage�, explique Me Meziane qui ajoute �sa cr�ation est bas�e sur un faux. Moumen a commenc� par tromper sa propre famille. Il a roul� tout le monde et a r�ussi � cr�er pas moins de 10 filiales qui aspiraient de l�argent de la Khalifa Bank�. Aujourd�hui, le pr�judice est estim� � 1,5 milliard de dollars. Les 5670 milliards de centimes du secteur public Revenant sur les circonstances de cette mise en liquidation, l�avocat a expliqu� qu�� cette �poque r�gnait une anarchie indescriptible. �On a trouv� de faux bons de caisse, des titres avaient �t� mis en vente sur la place d�Alger � 20% de leur vraie valeur. C�est � ce moment que Badsi avait donn� instruction pour d�truire les documents vierges afin d��viter ce genre de trafics�. En 2003, lorsque Badsi avait �t� nomm�, 76% du bilan �tait des comptes d�ordre non justifi�s. L�entreprise �tait d�j� inauditable�, dit-il. A l�intention de Moumen qui affirme avoir laiss� 3 milliards de dollars dans les caisses, l�avocat r�pond : �Il a laiss� une entreprise en ruine et des gens ruin�s. Nous sommes face � une grave affaire de malversation. � Ne reconnaissant pas l�aspect politique de l�affaire, il dit que pour en comprendre les tenants et les aboutissants, il faut �revenir au contexte de l��poque. L�Alg�rie a d� avoir recours � une ouverture sauvage sous la pression des institutions financi�res internationales�. Un contexte dont a all�grement profit� Moumen, s�affichant avec les plus hauts responsables. Ne r�sistant pas aux chants des sir�nes, les entreprises publiques et priv�es ont d�pos� leur argent dans les caisses d�El-Khalifa Bank. �En trois ans, 346 000 comptes ont �t� ouverts. Le secteur public a fait des d�p�ts � terme qui s��l�vent � 5670 milliards de centimes auxquels s�ajoutent 1400 DA dans les comptes courants tandis que le priv� a d�pos� 2000 milliards de centimes. � L�audition des nombreux t�moins et pr�venus n�a pas r�ussi � prouver l�existence d�instructions venant des hauts responsables. �Il subsiste n�anmoins un doute�, estime l�avocat. N. I. Sidi Sa�d et Soltani point�s du doigt L�avocate de la Cnas a �t� sans complaisance avec le patron de l�UGTA et l�ancien locataire du minist�re du Travail. �Nous les tenons pour responsables du pr�judice qu�a subi la caisse. Sidi Sa�d a falsifi� le P-V de la r�union du conseil d�administration, tandis que la tutelle a fait mine de ne pas savoir.� N. I. Place au r�quisitoire L�avocat d�El-Khalifa Bank en liquidation a cl�tur� le chapitre r�serv� aux plaidoiries de la partie civile. Le procureur g�n�ral fera son r�quisitoire � partir de samedi matin. Un r�quisitoire qui sera certainement s�v�re � l��gard des personnes en fuite mais �galement celles qui sont au box des accus�s. Le procureur g�n�ral a en effet donn� le ton en posant des questions ayant souvent mis dans la g�ne les personnes interrog�es. N. I.