Comme Pel�, c'est sur penalty que le quadrag�naire Romario a marqu� son 1000e but, dimanche pour Vasco de Gama dans le Championnat br�silien, atteignant ainsi enfin son objectif apr�s 28 ans d'une carri�re aussi exceptionnelle que la personnalit� est controvers�e. Comme Pel� en 1969, l'attaquant aux tempes grisonnantes a provoqu� l'envahissement du terrain par une foule de supporteurs ivres de joie et sous les feux d'artifice d�s le but marqu�, et comme Pel�, il a arbor� un maillot floqu� d'un "1000" et fait un tour d'honneur, les larmes aux yeux. Tout comme Pel�, ou presque : la barre mythique des 1000 buts du Roi avait bien �t� officialis�e par la Fifa, alors qu'elle reste officieuse chez Romario, d�coulant d'une comptabilit� �tablie par son club et incluant notamment des parties amateurs. Avec un total de 1253 matches, cela donne une moyenne enviable de 0,8 but par match. Le r�ve du �Baixinho� (le Petit, 1,69 m) reste de se mesurer, voire de surpasser l'immense idole qu'est le Roi Pel� au Br�sil (au record mondial vertigineux de 1285 buts en 1321 matches). Et les �changes ont rarement �t� am�nes entre les deux ego. A Pel� qui disait un jour que Romario aurait d� prendre sa retraite, celui-ci a r�torqu� : "C'est quand il se tait que Pel� est un po�te". Mais dimanche au stade Sao Januario, c'est bien le N.11 qui a �t� ovationn� par les 30.000 spectateurs. "C'est dommage que je n'aie pas pu le faire au Maracana, mais c'est un honneur de l'avoir fait � la maison, � Vasco", a d�clar� le buteur. "Cette mission des 1000 buts est accomplie, mais j'essaierai toujours quelque chose de nouveau", a aussi lanc� l'homme aux 41 printemps en sortant du terrain, comme pour se lancer un nouveau d�fi. "Je ne sais pas quand j'arr�terai d�finitivement le football, mais je vais commencer � m'y pr�parer". Quatre entra�nements par semaine ! Son 1000e but, Romario s'y �tait justement pr�par�. Apr�s des piges au Qatar, en Australie et aux Etats-Unis, pas per�ues d'un tr�s bon �il au Br�sil, il cherche � renouer avec Vasco de Gama. Ses p�r�grinations intercontinentales suscitent alors un bras de fer avec la Fifa. Au terme d'un imbroglio juridique in�dit, Romario est finalement autoris� � signer avec le club de son c�ur, en f�vrier 2007. Le grand petit homme d�cide alors de terminer (?) en trombe son parcours de joueur : lui qui a toujours �t� r�tif aux entra�nements s'y adonne quatre fois par semaine, chose exceptionnelle dans sa carri�re, il maigrit et retrouve son poids de 74 kg, qui �tait le sien en 1994 lors de son apog�e consacr�e en club par son passage au FC Barcelone et en s�lection par le titre de champion du monde. Lui le f�tard inv�t�r�, le grand habitu� des discoth�ques et bals funk de Rio diminue aussi son rythme de nuit, tout en revendiquant le go�t. "Je suis comme tout Br�silien, explique-t-il. J'aime les femmes, sortir, m'amuser. C'est pour �a que le peuple s'identifie � moi". Et le Romario orgueilleux voire arrogant n'a pas chang� : "Aujourd'hui, j'ai peut-�tre des handicaps sur le plan physique ou de la vitesse, mais je suis toujours le meilleur". Se soucie-t-il de son image ? Comme d'une guigne : il r�p�tait encore r�cemment, dans une de ses innombrables saillies aphoristiques, que "ce qui doit avoir une bonne image, c'est le t�l�viseur".