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A FONDS PERDUS
Les bourreaux de la Toile Par Ammar Belhimer [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 05 - 06 - 2007

Enfin, une bonne nouvelle pour notre pays, habitu� � figurer parmi les plus mauvais �l�ves de la plan�te. Une �tude r�cente de l�Open Net Initiative, ONI, qui regroupe des chercheurs d'universit�s britanniques, am�ricaines et canadiennes, indique que durant l'ann�e 2006, sur 41 pays �tudi�s, 25 pratiquent la censure sur la Toile. Fort heureusement, l�Alg�rie ne figure pas parmi eux. Les censeurs recourent � des moyens de filtrage de plus en plus sophistiqu�s qui ne s�arr�tent plus � bloquer des contenus jug�s litigieux, mais interdisent carr�ment l'acc�s � des plates-formes et des sites comme YouTube ou Google Maps.
Sont ainsi rendus coupables de mettre un frein ou des barrages � la libre circulation de l�information : la Birmanie, la Chine, l'Ethiopie, l'Inde, l'Iran, la Jordanie, le Maroc, l'Arabie Saoudite, la Syrie, la Tha�lande, la Tunisie et le Vietnam. Pour revenir dans la sph�re culturelle arabo-musulmane qui nous concerne, le fait �tonnant est que l�Open Net Initiative n�a relev� aucun type de censure sur Internet dans des pays tels que l'Egypte, l'Irak ou l'Afghanistan comme l�avait fait Human Rights Watch dans son dernier rapport. On soulignera ici, et au trait rouge, que l�Alg�rie ne figure ni dans la liste de l�Open Net Initiative, ni dans celle de Human Rights Watch. Cette ONG consid�re que si le Net gagne rapidement du terrain comme moyen d'acc�s � l'information, ou pour �changer des id�es et exprimer son opinion � travers tout le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, en particulier dans les pays o� la presse est �troitement contr�l�e, il n�en demeure pas moins que les Etats de cette r�gion interviennent activement sur la Toile pour bloquer les sites web ou jeter en prison leurs usagers. Le dernier rapport en date de Human Right Watch �False Freedom: Online Censorship in the Middle East and North Africa� (Fausse libert� : censure en ligne au Moyen-Orient et en Afrique du Nord) cible particuli�rement la Tunisie, l�Iran, la Syrie et l�Egypte. Il conclut qu�en mati�re d�Internet, les gouvernements de ces pays ont deux fers au feu : ils encouragent la p�n�tration des technologies pour se connecter au reste de l'�conomie mondiale, tout en maintenant une ferme surveillance sur le flux de l'information. En Tunisie, dit Human Rights Watch, le gouvernement arr�te des personnes juste parce qu�ils utilisent le Net pour �mettre des jugements critiques sur les politiques gouvernementales et il bloque des sites web qui divulguent des informations relatives aux violations des droits de l�homme dans ce pays. En Iran, la presse r�formatrice n�a pas surv�cu � l�arriv�e d�Ahmadinejad au pouvoir. Elle est litt�ralement lamin�e et la grande Toile reste la seule fen�tre ouverte sur le monde et le seul moyen pour �changer des informations politiques et des id�es. A la surprise g�n�rale, ce pays compte aujourd�hui quelque 7 millions d'usagers du Net. En r�action, les autorit�s religieuses emprisonnent des dizaines de r�dacteurs en ligne, de blogueurs et d'administrateurs de sites web. En Egypte, qui conna�t elle aussi une f�brile activit� Internet, les militants de la soci�t� civile et les blogueurs utilisent la Toile, le courriel et les textos pour �changer des informations sur les violations des droits de l�homme, animer des protestations, coordonner des actions et organiser des manifestations. Selon une estimation, on compterait quelque 390 blogs �gyptiens, mais les autorit�s ne baissent pas les bras : elles censurent plusieurs sites web et emprisonnent des citoyens pour leurs activit�s en ligne. Human Right Watch soutient avoir la preuve que le gouvernement �gyptien surveille les communications en ligne sans avoir obtenu au pr�alable de mandats de perquisition. En Syrie, les autorit�s auraient recours aux lois sur l'�tat d'urgence pour censurer les informations et la correspondance en ligne. Le gouvernement restreint l'emploi d'outils �lectroniques de base permettant d'envoyer des courriels et de construire des sites web. Les forces de s�curit� d�tiennent au secret et torturent des r�dacteurs en ligne juste pour avoir r�alis� des reportages rapportant des faits que le gouvernement voulait garder secrets. Que notre pays soit, pour une fois, au rang des ap�tres de la libert� du Net, ne dispense pas l�Etat de toute intervention, pour des raisons courantes de r�gulation, de respect de la concurrence et pour des raisons majeures de s�curit�. Un certain radicalisme institutionnel tend � cultiver ou l�interdit total ou carr�ment la permissivit�, omettant d�agir dans �les zones grises�, dans un esprit de mod�ration. L�argument s�curitaire vise d�abord la pr�vention et la r�pression des actes terroristes. En France, le 2 mai dernier, en toute discr�tion, entre les deux tours de l��lection pr�sidentielle, le minist�re de l�Int�rieur a mis en place une nouvelle plate-forme technique d�interception des donn�es de connexion aux syst�mes de communication. Chez nous, toute activit� de police aurait �t� suspendue � l�issue d�une campagne pr�sidentielle. Gr�ce � cette nouvelle plate-forme, les services de s�curit� peuvent savoir qui a contact� qui, o� et quand, qu�il s�agisse d�un appel sur mobile, d�un courriel envoy� par Internet ou d�un simple texto. C�est le �contenant� qui int�resse ici la police, c'est-�dire la trace de la connexion qui t�moigne du lien entre deux ou plusieurs personnes. L�enjeu est de rep�rer, de suivre � la trace, les op�rateurs qui changent tr�s souvent de mobiles, se contactent entre eux depuis des cybercaf�s et s�envoient m�me des messages subliminaux dans les pages des sites Internet, notamment islamistes, qu�ils consultent. Le centre technique en charge de cette activit� rel�ve des services de renseignement de la police fran�aise � Levallois-Perret (Hauts-de- Seine). Ses locataires � en l�occurrence les hommes de l�Uclat (Unit� de coordination de la lutte antiterroriste) qui l�administre � peuvent d�sormais obtenir des op�rateurs de t�l�phonie qu�ils leurs fournissent la liste de tous les appels entrant et sortant sur l�ensemble des lignes de l�abonn� qui les int�resse. L�argument s�curitaire vise aussi les activit�s p�dopornographiques. A Fort de Rosny-sous-Bois, dans la banlieue parisienne, la gendarmerie fran�aise y a install� sa division de lutte contre la cybercriminalit�, cr��e en 2005. Une vingtaine de personnes travaillent � relever les infractions, en se concentrant surtout sur la pornographie enfantine. Dernier exemple en date de l�intervention des pouvoirs publics : la justice. En France, elle disposera d�s le mois de juillet prochain de son propre syst�me d�interception des SMS pour r�pondre aux r�quisitions des juges d�instruction, mais aussi des parquets. Les magistrats pourront obtenir directement des op�rateurs les contenus des messages. Les raisons d�Etat commandent aussi la plus grande vigilance pour le fonctionnement et la protection des sites institutionnels. R�cemment, la Russie �tait montr�e du doigt pour la cyber-attaque subie par l'Estonie. Submerg�s de trafic, les serveurs web des plus hautes instances de ce pays (Parlement, Premier ministre et minist�re des Affaires �trang�res) sont rest�s fin avril inaccessibles plusieurs jours. L�autre camp n�est cependant pas un parfait mod�le pour une utilisation pacifique du Net. De l�aveu m�me de Karen Hughes, la sous-secr�taire d'Etat charg�e de la "Diplomatie publique", expression derri�re laquelle se cache une armada de propagandistes charg�s de soigner et de vendre l�image bien ternie des Etats-Unis dans le monde arabe, une demi-douzaine d'internautes arabophones surfent sur les blogs et forums, et postent des messages destin�s � "r�pondre aux informations approximatives, � la d�sinformation, la propagande et aux rumeurs avec des faits". Ces internautes sont � la charge du d�partement d�Etat qui finance �galement des webcams confi�s � des �tudiants arabes boursiers pour faire l�apologie des valeurs am�ricaines sur la plateforme de partage vid�o YouTube que Google avait r�cemment absorb� pour 1,65 milliard de dollars. Quelles que soient les raisons qui plaident pour un certain contr�le de l�activit� du Net, rien n�autorise cependant son verrouillage syst�matique. Dans l�int�r�t m�me de la collecte de l�information et donc� des censeurs. Tout est question de juste mesure. Trop d�imp�t tue l�imp�t, dit-on, et trop d��coute tue l��coute. Comme quoi, on ne tarit pas la source qui vous nourrit.

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