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CHRONIQUES D�UN TERRIEN
Ali au pays de la folie ordinaire Par Ma�mar FARAH [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 14 - 06 - 2007

Ali est un habitant d�une plan�te lointaine, tr�s lointaine, situ�e dans la galaxie �caille NGC 4415 : Adanac, tr�s ressemblante � la Terre, se trouve, en effet, � des milliards de kilom�tres de chez nous. Ni les t�lescopes g�ants ni les sondes spatiales sophistiqu�es n�avaient pu la d�voiler aux nombreux scientifiques qui cherchaient � d�couvrir un signe de vie dans l�une des dix-neuf plan�tes de cette galaxie. Ali �tait arriv� sur Terre un 11 juillet, � bord d�une station propuls�e � l�aide de l��nergie cin�tique, seul �carburant� en mesure de pousser l�engin aussi loin.
Ali �tait tomb� par hasard sur un douar o� les gens f�taient un mariage. Il fut horrifi� par le spectacle des moutons qu�on �gorgeait d�une mani�re brutale. Il trouvait �galement que la musique �tait barbare ! Mais il n��tait pas au bout de ses surprises. Quand le mari sortit de la chambre nuptiale pour pr�senter � la foule en d�lire un linge tremp� de sang, geste accueilli par des cris stridents appel�s �youyous� selon l�encyclop�die �lectronique qu�il avait sur lui, Ali pensa tout d�abord que l��poux venait d��gorger sa femme, comme les autres l�avaient fait auparavant avec les moutons ! Dans la t�te de l�extraterrestre Ali, un mouton �tait un �tre vivant et une femme aussi. Il trouvait bizarre que l�on se comport�t d�une mani�re aussi cruelle vis-�-vis des ovins et des �tres humains de sexe f�minin. Mais quand la pauvre mari�e sortit pour monter dans une ambulance, il se calma. Elle n�avait pas �t� �gorg�e. Cependant le fait qu�elle fut �vacu�e vers l�h�pital l�intriguait au plus haut point. Cela faisait quelques heures que son engin s��tait pos� sur notre plan�te et il y avait, d�j�, trop de questions qui trottaient dans sa t�te. Il d�cida d�aller � l�h�pital pour en savoir plus. Il vit la mari�e se faire soigner avant d��tre admise dans une chambre du service des femmes. Il entendit l�une des infirmi�res gueuler � l�adresse des parents de la mari�e : �Son �tat est jug�e grave et il faut la veiller. Ce n�est pas mon boulot ! D�signez une femme pour �a !� Ali �tait d�sappoint�. Sur sa plan�te, les infirmi�res ne rechignaient pas � la t�che et gardaient les malades, nuit et jour ! Bizarre cette Terre ! Ali d�cida de quitter le douar pour s�enfoncer dans une dense for�t. Il fut bient�t arr�t� par une dizaine d�individus barbus et v�tus d�une dr�le de mani�re. Il pensait qu�ils sortaient d�un cirque, mais quand leur chef lui dit qu�il allait �tre �gorg�, il commen�a � douter s�rieusement de la sant� mentale des habitants de cette plan�te qui passaient leur temps � jouer avec les couteaux. Lorsque deux des dr�les d�individus essay�rent de le ceinturer pour le mettre � la disposition du bourreau qui aiguisait son couteau en r�citant des paroles incompr�hensibles, il passa aux choses s�rieuses et d�un regard aliment� de rayons tueurs gamma 14 AR, foudroya les dix plaisantins. Quelques heures plus tard, il �tait dans ce qui ressemblait � une ville. Ou, plus exactement, dans la banlieue d�une grande cit�. Il errait dans des rues cass�es et cendreuses. Partout, il ne voyait que d�solation et tristesse. Toutes les b�tisses �taient inachev�es. Grises et moches, elles �taient d�mesur�es. Il n�y avait aucun jardin, aucun espace vert, aucun arbre. Il se dit alors que le centre-ville devait �tre certainement plus beau. Mais, quand il fut au beau milieu de la grande cit�, il �tait encore plus d�go�t� : l��tat des rues ne s��tait pas am�lior� et une foule de badauds aux visages livides se mouvait dans tous les sens. Personne ne souriait. Il pensa que tous ces pauvres gens allaient �tre �gorg�s. C�est pour cette raison qu�ils n�avaient aucune expression sur le visage et qu�ils marchaient comme des zombies. Chemin faisant, il vit une grande inscription : �Cin�ma Rialto�. Il y avait �galement des affiches repr�sentant des barbus qui ressemblaient � ceux de la montagne. Son dictionnaire �lectronique lui r�v�la qu�un cin�ma �tait �une projection visuelle en mouvement, le plus souvent sonoris�e. Le terme d�signe indiff�remment aujourd'hui une salle de projection ou l'art en lui-m�me�. Mais quand il p�n�tra dans la salle, il n�y avait aucune projection. Seulement un barbu qui criait tout seul. Il disait qu�une femme pouvait �tre battue. C��tait permis. Ali ne comprenait plus rien. Les gens de cette plan�te �taient � enfermer dans un asile. Quand ils n��gorgeaient pas, ils battaient leurs femmes ! Tout pr�s de ce cin�ma, il vit des dizaines de jeunes align�s derri�re des nappes jet�es � m�me le sol, garnies de produits divers. Quelques clients n�gociaient le prix d�une montre qui semblait les attirer. A ce moment pr�cis, il entendit une fille hurler : �Au voleur, au voleur !� Un pickpocket venait de lui subtiliser son t�l�phone portable. Ali trouva curieux le fait que les gens qui passaient par l� n�aient pas port� secours � la jeune fille. Donc, ces dr�les de �makhloukate� �gorgeaient, battaient les femmes et piquaient les t�l�phones mobiles des jeunes filles ! Il changea de ville, mais il rencontra la m�me hideur : les trous se multipliaient partout comme dans un gruy�re et les trottoirs avaient la dur�e de vie la plus courte de la galaxie. Il s�en trouvait toujours un type plus intelligent que les autres pour signifier aux �lus que les trottoirs en carrelage �taient pass�s de mode et qu�il fallait les remplacer par de beaux pav�s. Le m�me gars trouvera, quelques ann�es plus tard, que celui qui avait opt� pour les pav�s �tait le plus idiot des �nes du coin et que le carrelage donnerait mieux ! L� o� il allait, c��tait le m�me spectacle de d�solation, le m�me d�sarroi : les m�mes se nourrissaient � partir des d�charges publiques, les usines �taient vid�es de leur sang, des pans entiers de la population tombaient, du jour au lendemain, dans le gouffre de la pauvret� ! Les vrais agriculteurs �taient �cart�s au profit de nouveaux affairistes qui b�n�ficiaient des programmes de soutien se chiffrant en milliards. Les gens �taient trait�s comme des chiens dans les administrations et les services publics qui ne r�pondaient que rarement aux lettres envoy�es par les citoyens. Le facteur ne passait plus que quelques jours par semaine, alors qu�auparavant, il faisait sa tourn�e deux fois par jour. Le magasin donnant pignon sur rue, avec une vitrine propre et bien achaland�e, un acquis de l�humanit� qui datait de plusieurs si�cles, reculait sous l�avanc�e des chopes moyen�geuses, sans aucune esth�tique, surcharg�es de robes et d�habits divers qui pendaient au bout d�une plaque de t�le hideuse� Ces pr�sentoirs dignes des souks de jadis allaient jusqu�au bout du trottoir et g�naient consid�rablement les passants qui se voyaient dans l�obligation de descendre sur la chauss�e, cr�ant une pagaille monstre. Les rares �trangers qui conduisaient des voitures ne comprenaient pas pourquoi les pi�tons �taient si nombreux sur la route goudronn�e et pensaient alors que la civilisation n�avait pas encore frapp� aux portes de cette contr�e. Un jour, alors qu�il �tait au volant d�une automobile, Ali klaxonna sur une route de campagne pour inviter les moutons qui la traversaient � lui c�der le passage. Ces derniers, fid�les � Panurge, quitt�rent la chauss�e en quelques secondes. Il en fit de m�me dans une ville, mais pour r�veiller des �tres humains qui tenaient une conf�rence au beau milieu de la rue. Personne ne bougea et, au deuxi�me klaxon, il eut droit � un chapelet d�insultes. Il apprit qu�un automobiliste qui avait os� aller au-del� du deuxi�me klaxon fut poignard� ! Au cours de ses p�r�grinations, il d�couvrit un peuple arri�r� et qui, en perdant chaque jour ses �lites oblig�es d�aller exercer leurs talents ailleurs, s�enfon�ait dans l�archa�sme. L� o� il allait, il rencontrait des gens qui avaient totalement divorc� d�avec la pens�e rationnelle. L�ignorance, l�arri�ration et le charlatanisme avaient fait des d�g�ts qui ne pourraient �tre effac�s qu�au bout de deux, voire trois g�n�rations. Les gens ne lisaient plus, ne s�int�ressaient plus � la connaissance, � la culture et � la science. Tout cela �tait de la foutaise pour eux. Du matin au soir, ils n�avaient qu�une seule id�e en t�te : comment gagner le plus d�argent ? Le march� informel, la contrefa�on, l�escroquerie �taient leur domaine privil�gi�. L�argent comme arme de destruction massive, personne n�y avait pens� auparavant. Ali �tait fatigu�. Il �tait us�, ratatin�, d�t�rior�, r�p�, d�fra�chi, fl�tri, fichu, fan�. Il grimpa dans sa station et d�colla rapidement vers Adanac. Il aurait pu aussi monter dans une barque et aller en Sardaigne, solution choisie par ceux qui n�avaient pas de fus�es � leur disposition ! Il faut �tre dingue pour vivre dans une telle plan�te, mais Ali ne savait pas que dans d�autres territoires de la Terre, les habitants souriaient et s�amusaient sans s��gorger !

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