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A FONDS PERDUS
Que peut le pr�sident ? Par Ammar Belhimer [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 08 - 01 - 2008

M. Abdelhamid Mehri a le sens de la mesure et de la formule. Il rel�ve, en le d�plorant, qu�un usage consacr� �pense l'Alg�rie en tant que pr�sidence� et reporte ou �vite carr�ment de la �penser en termes d'Etat�. Bien plus, regrette-t-il encore, �la r�flexion sur la pr�sidence, elle-m�me, est davantage centr�e sur la personne du pr�sident plut�t que sur l'institution pr�sidentielle�. Dans les soci�t�s archa�ques, par ailleurs encore fortement marqu�es par les scories du f�odalisme, le pouvoir, centrifuge, se ram�ne � la personne du chef.
Aussi, en Alg�rie, au-dessus des normes �crites, se trouvent les normes non �crites qui le confirment. Cet absolutisme n�est au demeurant pas propre � notre pays. Le message de M. Mehri invite, � juste titre, � ne pas focaliser sur les personnes. A juste titre parce que la plus belle femme au monde ne peut donner que ce qu�elle a et les personnes, aussi bien-intentionn�es soient-elles, finissent toujours par �tre otages du syst�me lorsqu�elles ne sont pas tributaires de ses lignes rouges. Cet h�ritage plaide pour �le dilemme du prisonnier� qui, en th�orie, relate le cas o�, craignant le comportement opportuniste de celui auquel il est confront�, le joueur choisit une solution qui minimise les risques, m�me s'il peut tirer meilleurs profits et avantages s'il �tait en situation de coop�ration ou de confiance. De la m�me mani�re, aussi ex�crables qu'elles soient, si elles n'avaient pas �t� l�, d'autres auraient certainement fait � peu pr�s la m�me chose. Ce sont les forces sous-jacentes qu'il importe de s�rier en termes de syst�me. Ce dernier, bien que toujours en cours de maturation, gagne en coh�sion et en coh�rence, en raison tout autant de son caract�re oligarchique et de l'habitus qui s'installe en son sein que de son �endogamiehomogamie � hors de toute possibilit� de r�action de l�institution pr�sidentielle. Le bin�me �endogamiehomogamie � �voque la coh�rence humaine que rec�le le syst�me du fait des relations de sang (et d'affaires aussi) qui se nouent � l'int�rieur du groupe, qu'il soit un clan, une tribu ou une caste, alors que l'habitus r�v�le ce qui se profile comme mani�res d'�tre et comme fa�ons de faire et de r�agir communes � ce groupe. L'oligarchie est ce qui oppose le groupe � la d�mocratie parce que le pouvoir r�el se transmet en son sein. Inutile de pr�ciser qu'en l'esp�ce, l'autoritarisme que cela g�n�re est aveugle, cupide et grossier. Il y a l� un th�me majeur � cogitation que n'autorise pas encore le besoin d'opacit� inh�rent � la jeunesse et � la fragilit� du groupe. Le faire, c'est toucher � son intimit� et s'exposer � des r�actions impr�visibles. A ce titre, �la maison de l'ob�issance�, par laquelle Abdelhamid Mehri d�signait, dans une autre intervention publique, l'enclos r�serv� � l�institution pr�sidentielle par le syst�me n� de ses cendres au lendemain de l'Ind�pendance, m�rite plus qu'un simple survol de chroniqueur. Elle sugg�re qu'on s'int�resse � ce qui est tapi derri�re la vitrine, c'est-�-dire la boutique et l'arri�re-boutique. Y s�journent, hors de toute �ch�ance �lectorale et de tout contr�le, les programmeurs de carri�re et les distributeurs de r�les et de rentes. Elle sugg�re aussi qu'entre l�institution pr�sidentielle et le syst�me, le rapport est plus que charnel et que toute volont� d'affranchissement de celui qui l�incarne est vite associ�e � la fugue, voire � l'adult�re, de la femme mari�e, la sanction tenant � sa mise en quarantaine et, premier avertissement, � de frivoles relations avec une tierce personne. Nombre de valeurs unissent ce couple bien vieillissant, quelque peu pervers et naturellement bruyant. Derri�re les tumultes de l'�ge, il y a bien entendu des mutations. La premi�re, et non des moindres, est cette volont� d�sesp�r�e de se mettre au go�t du jour, celui de l'�conomie de march�, en s'appropriant, sans trop savoir comment, des biens jadis indivis. La vieille th�se boum�di�niste de �qui veut faire fortune lib�re le pouvoir� a subitement c�d� au profit du �pantouflage�, une expression par laquelle on d�signe aujourd'hui le transfert fulgurant d'un fonctionnaire ou d'un gestionnaire du service ou du secteur public � une fonction priv�e, de propri�t� ou de gestion, dans un domaine en relation avec son activit� ant�rieure. En Alg�rie, �le pantouflage� est monnaie courante et nul ne s'en inqui�te outre mesure. Ailleurs, on s'efforce de le juguler pour s'�pargner des conflits d'int�r�t et, surtout, pour pr�server la confiance dans les institutions publiques. L'esprit d'initiative propre � une �conomie de march� r�ellement concurrentielle est f�rocement r�prim�, tout autant que l'expression libre, critique et constructive. A d�faut de valoriser l'individualisme, l'�conomie de bazar nourrit l'anomie, au sens que lui donne �mile Durkheim de trouble social exprimant l'indiff�rence d'une personne � l'�gard de la soci�t� ou son incapacit� � s'inscrire dans les r�gles qui en assurent le bon fonctionnement. Les matrices n�ocoloniales de l'ajustement externe sont venues se greffer � une situation politique interne digne du stalinisme o� le pluralisme en vigueur tient � un alignement inconsid�r� de formations issues du m�me moule, des m�mes int�r�ts et des m�mes pratiques. L'autorit� se veut s�re, dure et enti�re. En cela, nous nous sommes peut-�tre trop h�tivement rassur�s d�avoir jet� dehors les petits piedsnoirs sans avoir r�ussi � mettre � terre le syst�me colonial, toujours l�, avec en sus le lourd h�ritage de la r�gence. Comme si le nationalisme a lib�r� les espaces g�ographiques colonis�s et peine � construire des Etats viables et � d�velopper des consensus durables en d�autres mati�res. Pour des raisons d�image, notamment internationale, � l�exception de l�assassinat de Boudiaf et de la disparition de Boumediene, le syst�me a souvent �vit� le pire, mais il a entach� toutes les fins de mandats pr�sidentiels par ce que M. Mehri appelle gentiment �un flot d'accusations et de critiques�. �Des voix s'�l�vent alors, par conviction ou par conformisme, pour lui faire assumer, seul, la responsabilit� de l'impuissance, des erreurs, du marasme, des d�viations et des d�passements qui ont eu lieu dans le pays au cours de sa magistrature�. Qu'il s'agisse des campagnes de glorification ou de celles de d�nigrement, les voix d�opportunistes sont les plus fortes. Elles occultent �tout d�bat s�rieux sur l'�valuation du syst�me de pouvoir �tabli depuis l'ind�pendance, de ses institutions, des programmes et des politiques suivies durant l'�tape pr�c�dente dans la gestion du pays�. De fait, ces pratiques sont la preuve �clatante que les institutions n�expriment pas la volont� du peuple, ne sont pas d�mocratiques, repr�sentatives et efficientes. Ces institutions favorisent toujours le droit de la force et non la force du droit, inscrivant notre pays au stade initial d�une maturation que nombre de futurologues pensent en trois �tapes (la violence, l�argent et l�information). Les compromis et les accords qui se construisent sur ce param�tre n�ont pas encore livr� tous leurs secrets. Ainsi en est-il de la formule adopt�e en mati�re de r�conciliation qui n�est pas la meilleure. A son arriv�e au pouvoir, l��quipe Zeroual devait affronter 37 000 terroristes. A son d�part, elle en laiss� 5 000. Aujourd�hui, elle ne veut pas croire au ph�nom�ne kamikaze, favorisant la th�se de la manipulation � distance de convoyeurs innocents. Ceux qui lui ont succ�d� avaient un espace de man�uvre plus confortable, mas ils ont oubli� que si dans leur camp �la politique est un sport d�escrocs �, dans l�autre camp elle n�est que ruse parce que �tout trait� de paix sign� avec les infid�les est une tr�ve pour pr�parer la guerre�. D�aucuns jugeront alors excessives les concessions, notamment p�cuniaires, faites aux auteurs d�actes terroristes. Le constat ne vaut pas seulement pour le pr�sident Bouteflika, si tant est qu�il ait donn� plus qu�une caution politique � des accords d�j� pr�ts avec l�AIS, et ce n�est donc pas sa personne qui est ici en cause. Il n�y a pas l�ombre d�un doute que Bouteflika est une variante, peut-�tre la derni�re, d�un nationalisme, certes autoritaire, mais fonci�rement attach� � la souverainet� nationale et � la matrice religieuse de la r�volution arm�e. On peut notamment le v�rifier � l�aune de la question des binationaux. Il faut se �m�fier de tous ceux qui ont la double nationalit�. [...] La France est partie, laissant ses agents en Alg�rie�, d�clarait r�cemment le tonitruant Djamel Ould Abbas, ministre de l'Emploi. Embo�tant le pas au chef de l'Etat qui, en juin dernier, accusait les binationaux de m�priser l'Alg�rie et les mena�ait de leur retirer la nationalit� alg�rienne. Une menace lue comme une r�action au chiffre avanc� par le consulat de FranceAlger, affirmant que 100 000 Alg�riens avaient demand� � �tre r�int�gr�s dans la nationalit� fran�aise en 2005. Le chiffre avait irrit� le pr�sident contre ceux �qui veulent gagner sur les deux tableaux�. La prolongation du mandat du pr�sident, � la faveur d�un �ni�me amendement constitutionnel, sert le maintien du syst�me de pouvoir et conforte, entre autres, la th�se islamiste fort pernicieuse et mortelle : �La mithak la doustour, kal Allah kal Arrassoul�. Pourquoi ? Parce que triturer une �ni�me fois la Constitution revient � leur donner raison. Le faire, c�est leur conc�der une double victoire : id�ologique et institutionnelle. �Le probl�me central qui se pose aujourd'hui n'est pas, simplement, le choix d'un homme, capable de r�soudre les probl�mes du pays, mais l'�dification d'un syst�me de gouvernement� qui restitue l�initiative aux citoyens, conclut M. Mehri. Il n�y a rien � rajouter.

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