Dans la grande salle des professeurs, six enseignantes gr�vistes discutent autour d�une table. Au coin, une ancienne armoire en bois sur laquelle est pos� un cadre du regrett� Redouane Osmane, l�ancien secr�taire g�n�ral du Conseil des lyc�es d�Alger (CLA). Lotfi M�rad - Alger (Le Soir) - �Nous continuerons de lutter en d�pit des obstacles. Nous marcherons sur les traces laiss�es par le d�funt Redouane Osmane. Son esprit nous guide m�me s�il n�est pas l�, nous lance, d�embl�e, une enseignante de philosophie en gr�ve. Deux mois apr�s sa disparition, le souvenir de l�ancien secr�taire g�n�ral du CLA est encore vivace dans la m�moire de ses compagnons de lutte qui ont h�rit� de son combat syndical. Hier, au lyc�e Emir- Abdelkader de Bab-El-Oued, il n�y avait ni banderoles, ni slogans, ni piquet de gr�ve. Et rien ne laissait deviner qu�un mouvement de d�brayage s�y tenait au regard du calme qui r�gnait dans les couloirs de l��tablissement. Pourtant, l�appel de l�Intersyndicale de la Fonction publique a bel et bien trouv� un �cho aupr�s des enseignants de l�un des plus grands lyc�es du pays. Chose que nous confirmerons ais�ment d�ailleurs aupr�s de plusieurs lyc�ens que nous avons interrog�s � la sortie des classes. Ces derniers nous ont unanimement affirm� tout que �certains cours n�ont pas �t� dispens�s �. �Nous n�avons pas �t� lib�r�s mais gard�s en salle de cours en permanence. Nous en avons profit� pour r�viser�, nous dira une lyc�enne en 2e ann�e lettres. Mais pour Madame la proviseur, Fatma-Zohra Mansouri, �le mouvement de gr�ve n�a pas perturb� le d�roulement des cours�. �Sur 68 enseignants programm�s pour la journ�e d�aujourd�hui (hier, ndlr), seule une quinzaine a fait gr�ve�, soutient-elle en pr�cisant que �les lyc�ens n�ayant pas eu cours ont �t� imm�diatement pris en charge par les adjoints de classe au niveau de la biblioth�que et de la m�diath�que du lyc�e�. �Ceux des classes d�examen touch�es par ce mouvement de gr�ve b�n�ficieront de s�ances de rattrapage �, rassure encore la directrice du lyc�e qui confirme l�appartenance de tous les enseignants gr�vistes au CLA. Lequel avec l�Unpef et l�UGTA repr�sentent les trois syndicats de travailleurs du lyc�e Emir-Abdelkader. Ecartant toute sanction � l�encontre des enseignants gr�vistes du fait que �le droit � la gr�ve est garanti par la Constitution�, Fatma-Zohra Mansouri tient n�anmoins � souligner que �ces trois jours de gr�ve seront consid�r�s comme des absences�. Les gr�vistes risquent donc une d�falcation sur leur salaire mensuel. Une sanction que n�appr�hendent pas outre mesure les concern�s. �Si nous ne luttons pas d�s aujourd�hui pour nos droits, nous allons devoir attendre encore tr�s longtemps avant que nos revendications soient satisfaites�, r�pond une enseignante de math�matiques pour qui �la gr�ve est une r�ussite �. �Nous sommes 28 enseignants en gr�ve et l�important est que notre message soit arriv� aux pouvoirs publics�.