Si vous d�barquez t�t le matin dans la capitale des Zianides, c�est d�abord une ville morte qui vous accueille avec ses naufrag�s de la nuit, encore endormis dans les bas-fonds de la vieille cit�. Toutefois, il y a une cat�gorie de gens qui sont l�, bien r�veill�s au quatre coins de la ville, ils sont matinaux, ce sont des dizaines de mendiants dont la plupart sont des femmes bien portantes qui vous attendent � chaque coin de rue. L�explication de ces l�ve-t�t est simple, chaque mendiant a son propre endroit et sa mani�re �de travailler�. Oui ! C�est devenu une v�ritable profession, il suffit de s�attarder et d�observer ces gens, notamment sur la grande avenue de Bab-Djiad, pour constater les prouesses de ces professionnels de la manche. On peut citer quelques exemples frappants et qui d�shonorent toute la ville ainsi que ses responsables et ses �lus. On sait que la mendicit� est un d�lit puni par la loi, elle est tout de m�me tol�r�e eu �gard aux conditions sociales qui ont mis fin � l�existence de la classe moyenne et �mis�rabilis� les pauvres. Pour ceux qui nous vantent les potentialit�s touristiques de la capitale des Zianides, nous leur conseillons de faire un tour du c�t� de Blass-El-Khadem et de ses alentours. La mendicit� a pris des proportions alarmantes et intol�rables, on citera quelques exemples notamment celui de cette femme envelopp�e dans une djallaba noire qui expose ses deux enfants � m�me le sol aux passants. Ces deux nourrissons sont dans les bras de Morph�e � longueur de journ�e. Comment se fait-il qu�un enfant de cet �ge reste inanim� pendant des heures, les services sociaux ne sont-ils pas responsables de ce drame et o� sont pass�es ces associations qui pr�tendent d�fendre les droits de l�enfant ? Cette femme est l� depuis des ann�es et curieusement, ses nourrissons n�ont pas grandi. Il lui arrive de s��clipser du centre-ville pendant les jours o� se tiennent les souks hebdomadaires de Nedroma, de Maghnia et de Remchi. Tous les mendiants font le d�placement en taxi vers ces souks. En face de l�h�tel Maghreb, une autre femme use de toutes ses cordes vocales pour apitoyer les gens. Elle vocif�re sans arr�t en gesticulant, mettant mal � l�aise les passants, les plus avertis empruntent le trottoir d�en face pour l��viter. Toujours en m�me endroit, un homme a trouv� une autre astuce pour plus de rentabilit�. Il expose ses jambes nues d�vor�es par un ecz�ma qui n�cessite une hospitalisation pour pr�server la sant� publique. Nous pouvons citer des dizaines d�autres cas. Rappelons, toutefois, certains cas flagrants de fausses mendiantes qui usent d�un sc�nario tr�s simple. C�est le cas d�une femme que le mari d�pose en voiture et qui vient la r�cup�rer le soir. Un pharmacien de la ville nous fit cette r�v�lation qui prouve, si besoin est, que la mendicit� rapporte gros. A la fin de la journ�e, une mendiante lui ram�ne un minimum de 10 000 DA en pi�ces de monnaie pour les �changer en billets.