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Les mendiants prolifèrent à Tizi Ouzou
Ils hantent les rues de la ville
Publié dans Le Temps d'Algérie le 11 - 04 - 2009

Quelles que soient les conditions climatiques, ils arrivent en grand nombre aux premières lueurs du jour et disparaissent à la tombée
de la nuit. Des hommes en guenilles, des femmes en haillons, souvent accompagnés d'enfants en bas âge, et des enfants en oripeaux tendent la main aux différents carrefours de la ville. Le phénomène prend de l'ampleur et touche toutes les villes de la wilaya.
Des dizaines de mendiants, hommes, femmes, enfants envahissent quotidiennement les ruelles et les méandres de Tizi Ouzou, une ville où le phénomène de la mendicité prend des proportions insoupçonnées. Assis sur les trottoirs, au détour de chaque ruelle, ils tendent la main en «récitant» à haute voix des formules pour apitoyer les passants sur leur sort. Ces derniers n'hésitent pas à mettre la main à la poche pour donner une pièce de monnaie à ces gens qui les implorent avec un regard à faire fondre les cœurs les plus durs.
Si pour une certaine catégorie de personnes la mendicité est devenue une nécessité , notamment celles âgées, sans ressources et dans l'incapacité de travailler ou encore des handicapés, pour d'autres, cette pratique est devenue au fil des années un véritable métier, d'où ce qualificatif de «mendiants professionnels». Pour ces derniers, tous les subterfuges sont mis à contribution pour arriver à leurs fins.
Certains, surtout les femmes qui sont en grand nombre, se font souvent accompagner d'enfants en bas âge, des enfants à qui on omet de faire la toilette pour avoir l'air plus malheureux ou encore parfois de nourrissons, tétant un biberon vide, qu'elles allongent à même le sol tout en suppliant les passant de les aider à acheter du pain et du lait «pour le petit».
Leur génie va jusqu'à trouver cet autre moyen original : Ils accrochent à leurs guenilles et haillons, à l'aide d'épingles à nourrice, des ordonnances médicales, noircies et devenues illisibles avec le temps, portant sans doute n'importe quelle en-tête ou nom d'un malade inconnu pour se faire passer pour des personnes malades condamnées à s'acheter des médicaments par n'importe quel moyen.
Aux abords des cimetières
En plus des trottoirs, ces mendiants sont partout. Femmes, hommes et enfants envahissent les restaurants, les échoppes, les bars, les institutions publiques comme la poste… Aucune place, aucun lieu n'est épargné. Ils frappent même aux portes des maisons. Ils ont aussi trouvé cette incroyable «parade» de se rendre en masse, chaque vendredi matin, devant le cimetière de M'douha et attendent le retour des familles qui s'y rendent pour leur tendre la main.
Le comble, c'est qu' à part l'argent la majorité d'entre eux refuse une autre forme d'aide. C'est pourquoi, les habitants de Tizi Ouzou, comme ceux des autres villes du pays, estiment que de véritables filières spécialisées dans la mendicité ont été mises en place.
A Tizi Ouzou, le commun des citoyens peut vérifier de lui-même cette réalité.
Certains mendiants se rendent chaque soir dans certaines boutiques du centre ville pour échanger leur monnaie contre des liasses de billets qu'ils dissimulent aussitôt avant de retrouver le point de rendez-vous avec le transporteur. Généralement, cela se passe à la gare routière. Ces quémandeurs viennent chaque matin soit par taxi soit dans des fourgons aménagés qui les récupèrent en fin de journée.
Ceux-là viennent des villes voisines comme Bordj Ménaiël, Naciria, Boumerdès et de plus loin encore. Cela est confirmé par leur accent et les plaques d'immatriculation des véhicules qui les transportent. Ce qui est sûr aussi, c'est que ces mendiants ramassent quotidiennement d'importantes sommes d'argent par la «bénédiction» d'une pratique pourtant réprimée par la loi.
L'article du code pénal existe, cet article stipule que toute personne capable de se procurer des moyens de subsistance et qui se livre à la mendicité est passible d'une peine de prison.
Ce phénomène ne se limite pas à la ville des Genêts. Il gagne de plus en plus tous les centres urbains de la wilaya comme Tigzirt, Azazga, Draâ Ben Khedda, Larbaâ Nath Irathen, voire certains villages reculés.
Des criminels en guenilles
Des femmes et des hommes qui se déguisent en mendiants sont allés jusqu'à commettre des vols et des crimes dans des maisons de citoyens qui se sont apitoyés sur leur sort. Plusieurs histoires du genre se sont produites dans certains villages de la wilaya comme celle qui a eu lieu, il y environs une année au grand village de Redjaouna sur les hauteurs du mont Sidi Belloua. On raconte qu'en fin de journée, une mendiante relativement jeune, ayant frappé à la porte d'une maison, a été accueillie par la propriétaire qui lui avait proposé de prendre un repas.
Alors que cette dernière était affairée dans la cuisine, la fausse mendiante a pris le soin d'entrebâiller la porte de sortie avant de se cacher sous un lit et attendre le moment propice pour commettre son vol. C'est l'enfant de la femme qui jouait avec un ballon qui l'a découverte avant de donner l'alerte. Devant les voisins, elle avoua qu'elle projetait de voler des bijoux. Elle a été remise à la police.
Une autre histoire aussi insolite s'est déroulée dans la région de Ouaguenoun.
Une fausse mendiante demandant l'aumône s'est introduite dans un domicile. Une fois à l'intérieur, après s'être assurée que la femme qui l'a reçue était seule, elle se saisit d'un couteau qu'elle lui mit sous la gorge. Ensuite, elle prit son téléphone mobile et appela ses complices restées dehors qui entrèrent. Elles volèrent tous les objets de valeur avant de prendre la fuite dans un véhicule qui les attendaient.
Les centres d'accueil font défaut
Outre les différentes catégories de mendiants citées plus haut, la ville de Tizi Ouzou «regorge» aussi de sans domicile fixe (SDF) et de malades mentaux qui errent comme des ombres, de jour comme de nuit, dans les rues de la ville et ses environs. Beaucoup constituent un danger pour les citoyens. Certains n'hésitent pas à agresser des jeunes filles ou des femmes seules comme ce va-nu-pieds maudissant le sort sans cesse qui arpente la rue Khodja Khaled et la rue Capitaine Si Abdellah, son terrain de prédilection.
Ce malade mental en haillons se «permet» même de cracher sur des personnes au volant de leur véhicule quand la circulation vient à être bloquée. D'autres sont carrément munis de bâton et n'hésitent pas à effrayer les passants. Le nombre de SDF à Tizi Ouzou est effrayant. Il témoigne à lui seul de la paupérisation qui ronge la société. Nombreux ont été ces SDF qui, durant ces dernières années, ont été retrouvées morts dans un coin de rue, à cause du froid et de la malnutrition. Le dernier cas remonte à environs trois années quand un malade mental (SDF) très connu car transportant éternellement son havresac sur le dos a été retrouvé sans vie un matin d'hiver.
Il n'existe pas de centre de transit à même d'accueillir ces personnes qui semblent avoir perdu toute dignité humaine. Qu'il vente, qu'il pleuve ou qu'il neige, ils passent la nuit sur les trottoirs. La misère est au bout de chaque rue. Le chômage, les divorces, les autres maux qui gangrènent la société sont autant de facteurs qui «alimentent» le phénomène de la mendicité.


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