Les non-voyants sont en col�re. Pour cela, ils ont d�cid� de boycotter les festivit�s portant c�l�bration de la Journ�e nationale des handicap�s pr�vue le 14 mars. La d�cision a �t� rendue publique hier par le vice-pr�sident de l�Organisation nationale des aveugles alg�riens (ONAA), M. Abderrahmani Sa�d, lors d�une rencontre avec la presse. Abder Bettache - Alger (Le Soir) -Une rencontre qui a suivi une r�union des responsables de cette organisation au si�ge de de celle-ci � la rue Khemisti, � Alger. �Nous refusons qu�on nous utilise et de faire croire que les non-voyants alg�riens sont en parfaite symbiose avec les responsables de leur tutelle. Trouvez-vous normal que dans l�Alg�rie de �el iza oual karama�, dans un pays o� les r�serves de changes ont d�pass� les 120 milliards de dollars, le non-voyant per�oive 1 000 dinars d�aide mensuellement ? Jamais nous accepterons de faire dans la figuration. En tant que ONAA, nous avons d�cid� de boycotter ces festivit�s pour dire basta et qu�un v�ritable d�bat autour du handicap� soit engag� et �viter ainsi de faire dans l�amalgame et donner de fausses informations�, a d�clar� M. Abderrahmani qui n�a pas retenu sa col�re en la circonstance. En effet, le conf�rencier a dress� un tableau peu reluisant de la situation de la communaut� des non-voyants. Un tableau, selon lui, qui �fait du handicap� visuel, un citoyen de seconde zone, voire du deuxi�me coll�ge, puisque au sein m�me de la communaut� nationale des handicap�s, les non-voyants sont les laiss�s-pour-compte et leurs pr�occupations ne sont gu�re prises en consid�ration par les pouvoirs publics�. C�est suite � cette situation qualifi�e de dramatique que l�ONAA a tranch� sur la question, et ce, �sur pression et d�cision de la base, � savoir le boycott des festivit�s du 14 mars prochain�. �La d�cision de boycott n�est pas fortuite. Elle est la cons�quence directe de la situation que les non-voyants vivent au quotidien�, explique notre interlocuteur, qui porte � notre connaissance que �les pouvoirs publics ne reconnaissent pas le handicap visuel comme tel, mais plut�t comme une maladie chronique. Alors qu�� travers le monde, le handicap visuel est class� comme un handicap et par voie de cons�quence, il b�n�ficie d�une r�elle prise en charge au m�me titre que les autres handicaps�. Saisissant cette sortie m�diatique, le vice-pr�sident de l�ONAA dira que les non-voyants �revendiquent une reconnaissance r�elle, soit au m�me titre que les autres handicap�s qui per�oivent une aide mensuelle de 3 000 DA et qui est appel�e � �tre revue � la hausse, l�augmentation du pourcentage de recrutement par les entreprises nationales tel que d�fini par la loi, alors qu�il est aujourd�hui de 1% mais surtout la r�vision de la loi du 8 mai 2002�. �Nous avons tenu plusieurs r�unions avec le minist�re de tutelle, mais rien de concret n�a �t� r�alis�. Djamel Ould Abb�s a toujours dit qu�en ma qualit� de m�decin, je suis le mieux plac� pour ressentir les pr�occupations des non-voyants. C�est de la poudre aux yeux. Il n�a rien fait. Lors de son passage � la t�l�vision, il a donn� de fausses informations. A plusieurs reprises, il s�est engag� � prendre en charge les dol�ances des non-voyants, mais rien n�a �t� fait. Les proc�s-verbaux sont l�. Pourquoi fuit-il ses responsabilit�s ?�, s�est interrog� M. Abderrahmani. Notre interlocuteur porte � notre connaissance que �la base s�impatiente et menace d�investir la rue pour crier son ras-le-bol et d�noncer le m�pris qu�on affiche � son �gard. C�est scandaleux, alors que le p�trole a franchi la barre des 110 dollars le baril, le non-voyant ne touche que 1 000 DA par mois, soit le prix d�un bidon de 5 litres d�huile de table. Nous interpellons le premier magistrat du pays et nous lui disons qu�une ann�e apr�s son discours du 14 mars 2007 lors duquel il a appel� � la r�vision des textes r�gissant les handicap�s, rien n�a �t� fait pour nous�. A. B.