Le quartier de la Nouvelle-Ville s�est r�veill�, hier, dans une atmosph�re qui rappelle les �v�nements cons�cutifs � l�assassinat de Matoub en 1998 et de Guermah Massinissa en avril 2001. L�odeur �cre des pneus br�l�s � tous les coins de rue, des colonnes de fum�e noire visibles de loin, des barricades �rig�es au niveau des intersections, les commerces aux rideaux baiss�s rappelaient aux habitants du quartier et aux passagers ces dures p�riodes de protestation populaire. Il ne manquait que la violence pour replonger la ville des Gen�ts dans le chaos de ces deux p�riodes qu�on aimerait ne plus jamais revoir, les services de s�curit� s��tant, en effet, abstenus d�intervenir, permettant d��touffer le mouvement. La protestation, qui a commenc� la veille dans la nuit, a partiellement paralys�, pendant presque toute la matin�e, le quartier en signe de protestation contre l�affectation de l�ex-Souk El-Fellah, incendi� en 1998, lors des �v�nements qui ont suivi l�assassinat de Matoub Lounes, � des jeunes commer�ants �trangers au quartier, soulevant ainsi l�ire des pr�tendants locaux qui ont ressenti ce geste des autorit�s comme du m�pris � leur �gard. Il s�agit pour les autorit�s de d�localiser l�actuel et vieux march� trabendo qui constitue une v�ritable plaie en plein centre-ville, face au stade du 1er-Novembre, o� se trouvent install�s quelque 200 � 300 jeunes pratiquant le commerce informel depuis des ann�es avec des autorisations de l� APC pour les recaser dans l�ex-grande surface abandonn�e au lendemain de son incendie. Plusieurs tentatives de d�localisation avec promesse de recasement ont �t� faites par presque tous les walis qui se sont succ�d� � la t�te de la wilaya de Tizi-Ouzou depuis 1990. Il s�agissait, � l��poque de A. Teboune, de construire, � la place de ce march� informel, un ensemble socioculturel comprenant parking, salles de sport, locaux de services et des logements sociaux. Le projet a chang� plusieurs fois de contours sans jamais conna�tre un d�but de concr�tisation. L�ex-Souk-El Fellah, devant accueillir les actuels locataires du march� de trabendo, a connu, lui aussi, plusieurs affections depuis son incendie en 1998 par les manifestants qui protestaient contre l�assassinat de Matoub, attribu� par certains courants politiques au pouvoir. Il est rest� � l��tat de squelette calcin� jusqu�� ces derniers jours o� l�on peut constater des travaux de d�molition de la structure m�tallique en vue d�un am�nagement destin� � recevoir les occupants dudit march�. Plusieurs fois envisag�e, notamment � l�ex-march� de gros, la d�localisation de ce march�, maintes fois repouss�e pour des raisons qui demeurent obscures, a maintenant qu�on commence � passer aux actes, suscit� la col�re de ceux qui s�estiment prioritaires pour occuper ce lieu situ� dans leur quartier. Ils sont, en effet, pr�s d�une centaine � faire du commerce notamment de fruits et l�gumes sur la voie publique dans ledit quartier. Ont-ils eu des promesse en ce sens ? Sont-ils tenus volontairement � l��cart par m�pris comme ils le pense ? Une seule chose est s�re, ils sont m�contents et ils l�ont fait savoir en pla�ant des barricades � l�aide de plaques de signalisation arrach�es, de pneus en feu, outre des objets divers et d�immenses panneaux m�talliques r�cup�r�s du chantier de Souk El-Fellah. A partir du carrefour du 20 Avril, l�immense quartier de la Nouvelle-Ville a �t� isol� du reste du chef-lieu jusqu�� 11 h o� l�on a vu les agents de la Protection civile intervenir pour d�gager les voies � la circulation automobile.