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KIOSQUE ARABE
Une fetwa peut en cacher une autre Par Ahmed Halli [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 21 - 04 - 2008

Un lecteur respectueux des r�gles de la politesse, ce qui est rare, me reproche de ne voir que le c�t� obscur des choses chez mes suppos�s compatriotes et fr�res extraut�rins. Je lui ai conseill� de feuilleter les pages de ses journaux favoris et de me trouver des faits qui suscitent, un tant soit peu, la satisfaction ou l�espoir. R�ponse imm�diate et triomphaliste de mon correspondant : pourquoi ne pas parler de la derni�re fetwa de Karadhoui autorisant la consommation des boissons alcoolis�es.
Effectivement, de telles initiatives peuvent inciter � l�optimisme, voire � l�euphorie s�agissant de promesses d�ivresse. Chose promise, chose due, je dois rappeler d�abord que les fetwas de Karadhaoui sont souvent �ph�m�res. Elles sont imm�diatement d�menties par l�int�ress� lui-m�me, dans une de ses s�ances de mise en condition sur Al-Jazira. Une �contrefetwa � vient parfois annuler et remplacer la fetwa sujette � contestation. Dans le cas de Karadhaoui, il faut se m�fier davantage : une fetwa peut en cacher une autre. Ne vous �tonnez donc pas si le th�ologien en chef du Qatar et de l�Internationale islamiste nous sert, dans la foul�e, une fetwa susceptible de provoquer la gueule de bois. Enfin, comme tous les th�ologiens tournant autour du pot (de vin), Karadhaoui enrobe sa fetwa de multiples �consid�rants�. Ce qui la rend aussi peu lisible qu�une r�solution du FLN, au bon temps du parti unique. N�anmoins, on peut d�duire de cette fetwa que le cheikh, par ailleurs mari combl� d�une de nos concitoyennes, nous autorise � boire sous certaines conditions. Il faut que la boisson ait �t� ferment�e, et donc alcoolis�e, naturellement et le degr� d�alcool dudit breuvage ne doit pas d�passer les cinq degr�s, ou volumes d�alcool. Ce qui r�duit s�rieusement l��ventail du choix et restreint l�acc�s aux sources de l�ivresse. L� encore, c�est une question de flacons et elle est importante quoi qu�en dise l�adage. Or, � ma connaissance, il n�y a que des boissons alcoolis�es comme la bi�re qui peuvent figurer sur l��chelle de Karadhaoui. De l� � penser que les fabricants de bi�re pourraient tirer de substantiels avantages de cette fetwa, il n�y a qu�un pas que vous pouvez franchir, mais sans moi. Sans trop s�interroger sur les tenants et les aboutissants de cette fetwa, notre confr�re Nidal Naissa, journaliste syrien d�origine afghane, estime que la fetwa de Karadhaoui m�rite qu�on s�y arr�te. Il explique que le cheikh qatari s�attaque � un sujet, l�alcool, consid�r� comme le pire des maux par les musulmans. �Ils disent (les musulmans) qu�il �gare l�esprit et le sens de la pudeur. Apr�s son interdiction et en son absence, la raison arabe et musulmane s�en est all�e aussi et, gr�ce � Dieu, sans espoir de retour. Les th�ologiens qui ont l�gif�r� sur l�alcool n�ont �pargn� personne. Ils ont stigmatis� le buveur, le vendeur, le transporteur, etc. En d�pit de cela, de nombreux musulmans ont continu� � boire de l�alcool sans tenir compte des interdictions, des menaces et des promesses de s�jour au purgatoire. Aujourd�hui, les op�rations de contrebande de l�alcool sont une activit� florissante dans plus d�un pays musulman fondamentaliste. C�est un commerce �valu� � plusieurs centaines de milliards de dollars et ni l�imam Malek ni Karadhaoui et les th�ologiens n�y peuvent rien. Tous les textes th�ologiques les plus virulents n�ont pas emp�ch� de nombreux musulmans de boire pour fuir une r�alit� oppressante et immuable. De plus, cette activit� est source de prosp�rit� pour de nombreux pays occidentaux comme la France qui s�enrichit et enrichit ses citoyens non musulmans gr�ce � ses vins r�put�s. Pendant ce temps, des pays qui interdisent la consommation et la vente d�alcool et les punissent par la flagellation souffrent de malnutrition. La p�nurie de m�dicaments, l�ignorance et l�analphab�tisme, le d�veloppement de la superstition sont le lot quotidien �. �Quel magnifique spectacle ce serait de voir, apr�s cette fetwa, un barbu avec sa �zebiba� (tache sur le front qui serait occasionn�e par de fr�quentes prosternations), sa �dichdacha� et son chapelet, consommant de l�alcool � cinq volumes autoris� et donnant libre cours � sa verve cr�atrice �, conclut Nidal Naissa en guise de souhait. Ayant la nationalit� syrienne et vivant � Damas, notre confr�re est l�un des rares journalistes arabes � incriminer l�impuissance des autorit�s syriennes dans l�attaque informatique qui a eu lieu lors de l�ouverture du sommet arabe. Personnellement, le seul enseignement que je tire de cet �v�nement, c�est que Karadhaoui a pratiquement le droit de tout dire et d�innover (Ibda�) sur tout, sans encourir les foudres de ses pairs. Cela fait quand m�me une semaine que la fetwa a �t� lanc�e et il n�y a pas eu une seule accusation d�apostasie ni une sentence de mort contre Karadhaoui. Des r�actions, il y en a eu certes mais elles n�ont pas atteint la violence des attaques lanc�es contre Djamal Al-Bana. Ce dernier n�a fait pourtant que cautionner les �treintes fugitives et les baisers chastes entre jeunes de sexe oppos�. Avec Karadhaoui, et sa bi�re � cinq degr�s, on peut imaginer jusqu�o� peut aller un homme sous la forte emprise de l�alcool. Karadhaoui sait sans doute beaucoup de choses sur les hommes mais il doit ignorer cette loi universelle : �Quand le vin est tir�, il faut le boire.� Pour en finir avec Karadhaoui et consorts, et revenir � une r�alit� plus brutale ce qui est naturel, j�ai d�couvert sur le magazine Middle East Transparency une nouvelle �crivaine saoudienne contestatrice nomm�e Nadine Al- Badir. Cette femme nous livre cette semaine un pamphlet d�une rare audace sur la polygamie en pays musulman. Elle observe d�abord que dans les pays comme la Tunisie o� la polygamie est interdite, le divorce est en chute libre. Tandis qu�en Arabie saoudite, avec la prolif�ration des mariages l�gaux, les divorces connaissent une hausse vertigineuse. Nadine Al-Badr raconte que dans son enfance, elle emb�tait toujours sa tante avec la m�me question : �Pourquoi as-tu laiss� ton mari prendre une deuxi�me femme ?� Et, au fil des ans, la r�ponse de la tante �tait toujours la m�me : �Que puis-je y faire ?� Et Nadine de revenir � la charge : �Pourquoi ne peux-tu rien faire ? R�ponse : �C�est le pouvoir de la providence.� - �Mais la providence est juste, elle ne veut pas faire pleurer les �tres humains. Elle ne veut pas que le c�ur des femmes soit d�chir�.� - �C�est ainsi que Dieu l�a voulu. Nous sommes en bas et ils sont en haut. Nous sommes des femmes et ce sont des hommes. L�important, c�est ce que nous aurons dans l�Audel�. � Plus tard, l��crivaine s�est adress�e � sa m�re pour lui demander pourquoi elle permettait � son mari d�avoir ouvertement des relations extra-conjugales. R�ponse plus nuanc�e de la maman : �Chaque chose en son temps.� �Pourquoi ne voit-on pas dans nos rues un homme relativement jeune accompagn� d�une �pouse plus �g�e que lui ? Pourquoi est-ce le privil�ge des hommes de d�sirer et d��pouser des femmes de l��ge de leurs petites-filles, d�s qu�ils sentent le poids des ans ? Pourquoi accorde-t-on leurs droits politiques aux femmes si c�est pour leur contester le droit de revendiquer un meilleur statut pour elles et pour leurs semblables ?� Pensez-vous, ami lecteur, que l�actualit� du monde arabe incite � l�optimisme ? Si vous avez encore des doutes, pourquoi ne pas interroger votre m�re ou votre grand-m�re ?

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