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LETTRE DE PROVINCE
TARTUFFES DE LA CHARIT� ET D�MISSION DE L��TAT
Publié dans Le Soir d'Algérie le 06 - 09 - 2008


Par Boubakeur Hamidechi
[email protected]
Il n�est pas tout � fait vrai que, dans notre surr�aliste polygone, chaque ramadan est accueilli avec la m�me ferveur qui lui est pr�t�e.
Terre accabl�e par le ressentiment � l�encontre des missionnaires de l�Etat qui ne surent pas prot�ger la paisible spiritualit� des anc�tres, elle a fini par avoir un rapport ambigu avec la religion, chaque fois que celle-ci se m�le de politique. Ou, � l�inverse, quand la politique pr�tend r�genter les �mes et les convictions personnelles. Synth�se parfaite des outrances de la politique lorsqu�elle s�incruste dans la sph�re priv�e, l�Alg�rie est devenue une loque morale. Un marais de pi�tisme gr�gaire, moutonnier et dont la mosqu�e est plus un refuge contre la singularit� que la retraite pour la m�ditation solitaire. Bref, une religiosit� sans foi r�duite aux rituels des pri�res. Une mis�re morale proportionnelle � la clochardisation mat�rielle de la soci�t�. Si tant il est vrai que d�un ramadan � l�autre, le nombre des n�cessiteux s�accro�t au moment o� les mosqu�es se multiplient et que l�Etat fait du principe de la charit�, la philosophie de sa justice sociale ! Cela �tant, pourquoi donc s��tonne-t-on que les Alg�riens ne font finalement que semblant de c�l�brer le divin je�ne ? Cette gr�ce octroy�e, dit-on, aussi bien � celui qui pratique assid�ment qu�� celui qui n�est que �culturellement � musulman. Car au fin fond de son trouble et de ses inqui�tudes, ce �mois� est d�abord un calvaire mat�riel essentiellement. En effet, il suffit d�inverser la formule qui le d�signe pour mesurer le d�calage entre le pr�tendu �panouissement spirituel qu�il appelle de ses v�ux et les concr�tes impasses mat�rielles qu�il g�n�re. �Mois sacr� ou sacr� mois� ? Tout est dans la position du qualifiant. L� il y a une sanctification d�un moment donn� et ici il y a une subtile allusion � l�entourloupette que lui joue ce temps du calendrier ! Celle qui pousse aux ultimes extr�mit�s le d�nuement discret et secret des jours ordinaires� Les jours profanes. Pour cette communaut� mythifi�e par le pr�chi-pr�cha, le ramadan est d�sormais v�cu bien loin de la m�ditation et plus pr�s du juron. Celui qui ponctue la col�re des affam�s oblig�s de compter au plus pr�s leurs maigres ressources. Dans ces conditions-l�, l�on devine ais�ment que les r�quisitoires ne peuvent que cibler les professionnels de l�action caritative dont la seule compassion se limite � la chorba populaire. Or cette op�ration r�currente chaque ramadan irrite les gens de bon sens. Ceux-l� ne voient en elle qu�un insupportable d�tournement d�un respectable sentiment jusqu�� heurter la dignit�. Les petites gens, sujets d�une sollicitude suspecte et trop bien dat�e (ramadan), n�ont-elles pas par longue habitude la mis�re discr�te ? Et c�est parce que leur d�tresse est muette qu�elles h�sitent � accepter cette ostentatoire �aide�. Ainsi, quand depuis des ann�es, le m�me ministre de la R�publique embouche des trompettes de la solidarit� en l�indexant � la religion, il ne fait pas que confisquer la bonne foi du croyant, il fait pire d�s l�instant o� il donne aux devoirs de l�Etat une coloration religieuse. A cette imposture, il ajoute l�obsc�nit� du voyeur qui s�attable pour la bonne cause (l�op�ration m�diatique) avec la d�tresse des SDF. Les f�tours du je�ne, ces hypocrites �restos du c�ur� par o� transitent les fausses bonnes consciences et ces couffins du �mois sacr� engross�s de lentilles gr�ce auxquels se concluent les march�s juteux rel�vent en d�finitive d�un sens des affaires que les opportunit�s religieuses transforment an actes de �bienfaisance�. D�ailleurs, autant les charit�s du car�me que la collecte des zakat ne sont exempt�es de suspicion. De plus, par son caract�re r�p�titif � chaque ramadan, cette op�ration de solidarit� ne souligne-t-elle pas justement la carence des pouvoirs publics incapables de d�passer ce cadre religieux et imaginer une sorte de revenu d�insertion sociale (RIS) p�renne qui serait en m�me temps le tableau de bord de l�emploi. Dans un pays, o� la paup�risation met en exergue la faillite d�un Etat paradoxalement riche, continuer � faire de la soupe populaire la parade au d�sespoir rel�ve �videmment du non-sens en politique. La charit� m�me bien ordonn�e n�est pas la bonne perche pour r�installer la dignit�. De m�me que le concept galvaud� de �solidarit� n�a pas pour corollaire l�assistanat seulement. En termes �conomiques, celle-l� renvoie au devoir de r�gulation. Celui qui consiste � fixer les seuils de la tol�rance entre les niveaux de vie� En somme, une �chelle de la redistribution en termes de revenus et donc la socialisation des richesses. Si le mois de ramadan a �bon c�ur�, est-il pour autant politiquement pertinent pour faire l��loge du volontarisme de l�Etat ? La mobilisation tapageuse de l�appareil d�Etat � la veille de ce mois uniquement induit une double interpr�tation. La premi�re est que celui-l� est seulement pr�occup� par la r�cup�ration d�un credo religieux, la seconde est qu�il est indiff�rent fonci�rement � la question de la pauvret�. Or, l�indigence d�un pan important de la soci�t� est avant tout un d�lit de gouvernement et la marque infamante d�une mauvaise R�publique. Ainsi, lorsqu�un pouvoir ne se manifeste sur la question que lors des �saisons de la foi�, on est alors en droit de s�interroger sur sa capacit� � g�rer sainement les affaires de la cit�. Toutes les affaires. En effet, on ne fait pas reculer la mis�re chronique et on n�adoucit pas les attentes des ch�meurs en multipliant les soupes populaires. La compassion ramadanesque n�est pas une th�rapie. Comme on ne fait pas de bonne litt�rature avec de bons sentiments, on ne peut pas faire dans la justice sociale avec les bonnes �uvres de la religion. Comme quoi, les tartuffes de la charit� ne sont jamais de bons conseillers dans ce domaine.


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