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BANDITISME
Annaba invivable
Publié dans Le Soir d'Algérie le 02 - 11 - 2008

Il a fallu de peu pour que ces derniers dimanche et lundi, la population du quartier des Orangers, dans la tr�s populeuse cit� de la Plainte ouest de Annaba, provoque une �meute.
Une femme de mauvaises m�urs, selon une plainte d�pos�e par ses voisins au tribunal, aurait ameut� une bande de d�linquants. Ils avaient pour mission d�intimider avec leurs armes blanches les habitants qui, solidaires, ne s��taient pas laiss�s faire. L�intervention des policiers et celle des sages du quartier a calm� quelque peu les esprits. Mais tant qu�une solution n�est pas trouv�e � cette grave affaire, source d�inqui�tude et de pr�judice moral caus�s aux familles, la situation restera tendue dans ce quartier. Quelques jours auparavant, sous la menace d�un couteau de boucher, un policier en visite � Annaba avait �t� attaqu� par quatre malfrats qui r�ussirent � lui enlever son arme de service. Avant lui, un commissaire et son adjoint avaient �t� tabass�s par deux �nergum�nes dont un jeune de 30 ans. Cette tentative de provoquer une �meute et ces agressions avaient �t� pr�c�d�es par une descente d�une vingtaine de truands arm�s de sabres � la Colonne. Durant une demi- heure, la bande de malfrats avait agi en terrain conquis sans que celan entra�ne une quelconque r�action. Et comme pour confirmer que Annaba est devenu v�ritablement la capitale du banditisme en tout genre, la police judiciaire de la s�ret� de Annaba met hors d��tat de nuire, durant la m�me p�riode, une bande sp�cialis�e dans la contrefa�on de billets de banque et de documents officiels. De leur c�t�, les �l�ments de la gendarmerie ont eu fort � faire dans la p�riph�rie en pourchassant les d�linquants et trafiquants de drogue, psychotropes et autres sp�cialistes de la traite des blanches. Ces derni�res quarante- huit heures, ils ont d�mantel� un important r�seau sp�cialis� dans le vol des c�bles t�l�phoniques, �lectriques et autres produits ferreux. Le chef du r�seau n��tait autre que le comptable de la r�sidence 2000-lits de Cha�ba (commune de Sidi Amar). Au m�me tire que douze autres dans la wilaya d�Annaba, la gestion de cette structure d'h�bergement, restauration et transport des �tudiants est frapp�e de suspicion. S�ils ne sont pas sous mandat de d�p�t, leurs principaux animateurs sont sous contr�le judiciaire ou font l�objet d�une instruction judiciaire. Annaba (ville et p�riph�rie) n�est pas seulement r�put�e pour l�ins�curit� qui y r�gne de jour comme de nuit. Sa r�putation d��tre la ville la plus sale d�Alg�rie a d�pass� les fronti�res du pays. Crise de ch�mage, de logement, exclusion, perte de rep�res, fuite des valeurs, croissance des disparit�s, mal vivre... La liste des sympt�mes sociaux d�crit actuellement une vraie pathologie collective. La situation n�est pas pr�s de s�am�liorer avec un secteur �conomique tr�s malade et un appareil productif en panne. Les Annabis ont un niveau de vie qui ne supporte plus la comparaison avec les autres r�gions. Sa population juv�nile est totalement livr�e � ellem�me. Le ph�nom�ne de la harga a boulevers� les familles, malmen� l�identit� collective et tiraill� le tissu social, au point parfois de le d�chirer. D�o� la constitution de groupes de d�linquants de plus en plus nombreux anim�s par des repris de justice dans l�incapacit� de s�inventer un projet. �Ces trois derni�res ann�es, Annaba s�est profond�ment modifi�e. Aujourd�hui, elle r�unit tous les ingr�dients pour une r�volte. Le banditisme s�est install� dans la dur�e. M�me le milieu scolaire, lieu de socialisation par excellence, n�est plus respectueux de la ligne de conduite traditionnelle. Il offre l'illustration de la disparition de la coh�sion familiale�, se plaisent � r�p�ter les sociologues de l'universit� Badji-Mokhtar. R�pudi�e par son mari pour une question de salaire qu�elle aurait refus� de lui remettre, une m�re de 3 enfants s�est donn� la mort. Elle s�est jet�e du haut des 5 �tages d�un immeuble du centre-ville. Il s�agit l� d�un exemple parmi tant d�autres du poids de la r�signation. Cette derni�re a �lu domicile dans le milieu de la jeunesse des deux sexes. Drogue, prostitution, d�linquance reviennent comme un leitmotiv dans les discussions. Faute d�emploi, de logement, de stabilit�, les mariages se font de plus en plus rares. A Annaba, l��ge moyen pour fonder un foyer est de 35 ans. Les cas de divorce beaucoup plus li�s aux difficult�s de la vie qu�� l�incompatibilit� d�humeur sont en progression. Les atermoiements et la politique de reculades, les promesses non tenues, la bureaucratie g�n�ralis�e partout dans les institutions de la R�publique, la corruption ont fourvoy� l�int�r�t g�n�ral dans des querelles d�int�r�ts particuliers. En 2008, les affaires d�agressions, vols, crimes, corruption, d�tournements et dilapidation des deniers de l�Etat... se sont multipli�es au moment o� l'universit� se transforme en antichambre du ch�mage. Dans les cit�s, quartiers et banlieues, la d�rive des jeunes se poursuit et la situation urbaine a atteint son paroxysme. �J�ai rat� mon bac en 2005. Depuis, et apr�s avoir vainement cherch� du travail, j�ai �t� oblig� de vivre d�exp�dients. D�abord dans le gardiennage des voitures puis dans les vols � la roulotte et � la tire. J�ai bien envie d�arr�ter mais quand je vois d�autres jeunes de mon �ge avoir tout � leur disposition, je ne me retiens plus. Les risques d��tre pris et de finir en prison ne me font pas peur. Je serai mieux dedans que dehors�, consid�re Badro, un d�linquant habitu� du march� El Hatab. Il a tenu � affirmer qu�il s'est mis au vol des portables. C�est dire que le mal du banditisme se g�n�ralise. Au point o� face � l�impuissance des services publics d�assurer leur s�curit�, des habitants pensent � se prot�ger. C�est le cas pour ceux de la cit� des Orangers qui ont d�cid� de constituer un groupe de vigiles. Dans le milieu des comit�s de quartier, l�on s�alarme de l�ampleur du foss� qui se creuse � Annaba entre les nantis et les exclus, ceux qui s�en tirent en vivant d�exp�dients et ceux qui s'enfoncent dans le banditisme. �Notre jeunesse s�est lentement d�tach�e de la communaut�. Exclue de l�emploi, des revenus, des soins et du logement, elle d�rive vers les zones hors-la-loi. Beaucoup ont tent� l�aventure de la travers�e clandestine de la M�diterran�e. Nombreux sont ceux que la mer a aval�s. Aujourd�hui � Annaba, l�on est loin de la soci�t� fid�le � cette image, forte et tranquille, unie autour de ses clochers, propre � la population de la capitale de l�Edough. Cette image s�est transform�e en un individualisme forcen�. Le chacun pour soi y est cultiv� jusque devant le chez soi. Annaba est aujourd�hui une ville angoiss�e et fragile.

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