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KIOSUE ARABE
La sandale de Abou Tahcine Par Ahmed Halli [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 22 - 12 - 2008

Contrairement � l'�crasante majorit� de l'opinion arabe et assimil�e, je n'ai pas du tout vibr� au spectacle de ce journaliste irakien lan�ant sa chaussure contre George Bush. D'abord, j'oppose aux admirateurs enthousiastes du lanceur l'argument de l'�thique professionnelle. On ne va pas � une conf�rence de presse, avec son badge et son mat�riel professionnel pour bombarder un pr�sident, f�t-il un Am�ricain honni, avec des chaussures us�es. Peut-�tre qu'une ou deux bonnes questions auraient suffi � mettre Bush en posture d'accus� aux yeux de l'opinion am�ricaine et mondiale.
Au lieu de �a, c'est le s�rieux des journalistes irakiens et les traditions d'hospitalit� de leur pays qui sont battus en br�che. Il y a ensuite le point de vue des strat�ges et des sp�cialistes en balistique qui parlent plut�t d'attentat rat�, d'�chec. Ni la premi�re ni la seconde chaussure n'ont r�ussi � atteindre leur cible, Bush s'�tant r�v�l� plus adroit dans l'esquive que dans la conduite des affaires du monde. Au final, le h�ros malheureux a eu un bras cass�, quelques touffes de cheveux arrach�es et la prison en perspective. Heureusement pour lui que le nouveau pr�sident, Barack Obama, a d�cid� de fermer Guantanamo (1). Mais comme nous sommes dans un pays arabe, je vous laisse deviner le sort qui attend le vengeur irakien en prison. Et ce n'est pas le soutien de A�cha, la prunelle des yeux de Khaddafi, qui contribuera � am�liorer son sort. Pas plus que l'OPA opportune lanc�e sur ses deux chaussures par de richissimes collectionneurs de troph�es arabes, ne fera sa fortune. On exhibera les projectiles au moment du proc�s, comme pi�ces � conviction, mais il a peu de chances de les remettre un jour � ses pieds ou sur son r�telier d'armes. Finalement, l'histoire, avec un petit �h� ne retiendra donc de l'incident que la tentative, col�reuse et rat�e, d'un citoyen arabe de blesser un imp�rialiste am�ricain. Cet acte illustre plut�t, � mon humble avis, une impuissance qui tend � devenir cong�nitale et qui suscite, paradoxalement, le d�lire des foules. Les Arabes se sont tellement acclimat�s aux victoires � la Pyrrhus qu'ils c�l�brent leurs actes manqu�s comme des exploits glorieux. Et je pr�sume que mes compatriotes qui lapidaient le diable, lors du rituel du p�lerinage � La Mecque, n'�taient pas les plus ti�des. Chacun d'eux devait s'imaginer tenir le diable Bush au bout de son viseur. Le pr�sident am�ricain sortant s'en tire, lui, avec un ultime �lan de sympathie des �lecteurs am�ricains qui l'ont cong�di�. Quant au fougueux journaliste, victime de son adr�naline, je pr�sume qu'il va faire des �mules. Je crains cependant quelques retomb�es imm�diates pour mes confr�res arabes couvrant les activit�s pr�sidentielles en Occident. D'ici, � ce qu'ils soient oblig�s de se d�chausser pour aller en conf�rence de presse et d'�tre trait�s de vanus- pieds. En tout cas, notre confr�re Adnane Abouzeid voit comme une issue in�luctable l'obligation pour les journalistes arabes de porter des chaussons lors des briefings pr�sidentiels. On peut se demander, en fin de compte, si l'utilisation de la chaussure comme instrument de gestion des conflits n'est pas un r�flexe culturel typiquement arabe. Avec le sang-froid et la lucidit�, perdus par les autres confr�res, le quotidien londonien Echarq-al-Awsat s'attache � en d�nouer les lacets. Il rappelle des �pisodes c�l�bres comme celui du Sovi�tique Kroutchev tapant de la chaussure sur son pupitre devant une Assembl�e g�n�rale de l'ONU �bahie. Il fut un temps o� la chaussure �tait plus mortelle. C'est ainsi que Chadjarat Eddor (2), l'�ph�m�re reine d'Egypte, p�rit dans un hammam sous les coups de sabots (kabkab) de furies vengeresses. Toujours en Egypte, les annales du Parlement retiennent la tentative du d�put� Esmat Sadate d'assommer le milliardaire du ciment et �lu du parti au pouvoir, Mohamed al-Iz, avec une chaussure. Pour en revenir � l'Irak, le journal rappelle que Saddam Hussein avait recouvert le hall du grand h�tel Al-Rashid de mosa�ques repr�sentant le pr�sident Bush, p�re, avec la mention �Le criminel George Bush�. Ceci, afin que l'image f�t foul�e par les pieds des clients et visiteurs de l'h�tel. Mais, nous dit encore Echarqal- Awsat, Saddam Hussein allait subir le retour de boomerang avec le d�boulonnage de sa statue lors de l'occupation de Bagdad. A ce moment-l� apparut un autre h�ros � la chaussure que toutes les t�l�visions du monde montr�rent en train de marteler avec sa sandale les d�bris de la statue bris�e du za�m. �La sandale de Abou-Tahcine� �tait devenue un symbole et son utilisateur un h�ros de guerre. R�cemment encore, Abou Tahcine a �t� interview� par une cha�ne de t�l�vision. Il a d�clar� qu'il �tait pr�t � d�gainer encore sa sandale pour punir les corrompus et les incapables. Comprenne qui pourra ! Nabil Charef Eddine du magazine Elaph imagine qu'aux c�t�s de Bush, se soit tenu Saddam Hussein au lieu de Noury Al-Maliki. Il s'est interrog� : �Est-ce que Za�di ou un autre journaliste auraient os� se livrer au m�me acte ? Mieux encore : est-ce qu'un journaliste de n'importe quel pays arabe aurait eu la hardiesse de faire la m�me chose aux dirigeants de son pays ? Je vous laisse deviner quel aurait �t� le sort de cet audacieux, et de sa famille, sous le r�gne de Saddam, par exemple.� Notre confr�re �gyptien se dit en d�saccord avec l'attitude tr�s peu professionnelle du journaliste irakien. �Nous ne sommes pas des mercenaires qui utilisent des chaussures comme arme au lieu de leurs plumes, affirme-t-il. Et si nous pr�tendons militer pour la d�mocratie, ce n'est pas en lan�ant des sandales, aujourd'hui, et peut-�tre des bombes demain que nous allons faire avancer la cause de la d�mocratie �. Quant aux r�actions de la rue arabe, elles apparaissent disproportionn�es � Nabil Charef Eddine qui ajoute : �Je ne serais pas �tonn� si d'aucuns proposaient demain de baptiser du nom de Za�di une place, une rue ou une �cole.� Quant au d�put� qui a sugg�r� lors du d�bat au Parlement que les chaussures du journaliste irakien soient plac�es dans un mus�e, il a droit � ce commentaire : �Je comprends tout � fait que des d�put�s arriv�s au Parlement, par des �lections truqu�es, applaudissent le �h�ros � la chaussure�. C'est une mani�re pour eux de d�fendre leurs int�r�ts.� Il n'y a pas que du Za�di dans la presse. Le quotidien Al-Khabar �l�ve le niveau du d�bat en reprenant la r�ponse du po�te syrien Adonis aux impr�cations de l'association des Ul�ma. Ce ne sont pas des chaussures en l'air mais un vrai coup de tatane quelque part dans le bas du dos ul�miste. Il accuse le pr�sident de l'association de faire la confusion entre son point de vue personnel et celui de l'Islam. Ce qui ne s'est jamais vu chez aucun th�ologien musulman digne de ce nom. Je ne suis pas expert en lancer de sandales mais je souscris volontiers aux coups de pieds virtuels que distribue Adonis dans cette contribution au quotidien londonien Al-Hayat.
A. H.
(1) Il y a dans la presse ces jours-ci, des interviews de d�tenus alg�riens lib�r�s de Guantanamo. Ils racontent avec force d�tails les souffrances qu'ils ont subies l�-bas et qui sont bien r�elles. Je m'interroge tout de m�me : est-ce que tous les Alg�riens captur�s en Afghanistan �taient vraiment des mystiques en qu�te de retraite spirituelle ?
(2) D'origine circassienne, Chadjarat Eddor a conduit en 1249 une r�sistance victorieuse contre les crois�s � Mansourah, alors que son �poux, le sultan Salah Nedjm Eddine, venait de mourir.


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