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CHRONIQUE D�UN TERRIEN
La grande harba (IV) Par Ma�mar FARAH [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 16 - 04 - 2009

Dans le maquis de Sid-Ali- Bounab, l��mir Hjenjel Mjenjel s�ennuyait � mourir et semblait fortement d�prim�. Le peuple n��tant plus l�, il avait l�impression de faire face au n�ant : plus de rackets, plus de hold-up, plus de faux barrages et m�me les gendarmes ne venaient plus. Puisqu�il n�y avait plus de peuple, tous les corps de s�ret� s��taient rassembl�s � Alger.
Quant aux Chinois, ils assuraient leur propre s�curit�. Les �l�ments d�Al Qa�da au Maghreb ne voulaient pas se frotter � des Asiatiques qui disposaient de la bombe atomique et ma�trisaient le kung-fu et le �h�rach- fu�, nouvelle discipline n�e de la fusion des arts martiaux chinois et de la bagarre b�noise et lanc�e par un certain Nekhleb bik, vendeur de brochettes � Draria. L��mir Hjenjel Mjenjel �tait dans un �tat pitoyable : il avait perdu le go�t de la vie. Sa femme Khetala Betala lui mijotait pourtant les meilleurs mets et le dorlotait comme un b�b�. Elle mettait tout son art dans la pr�paration de son plat favori : la �batata fliou�. Cette pomme de terre qui, un jour, dans l�ancienne histoire d�avant la grande �harba�, �tait devenue un luxe pour le commun des mortels, � tel point qu�on l�offrait aux malades lorsqu�on leur rendait visite � la clinique. Hjenjel Mjenjel s�en fichait de tout. A longueur de journ�e, il errait dans le massif forestier vide de toute vie. Il avait le blues et sa femme prenait peur pour lui. Elle lui composa un po�me qu�elle d�clama � la tomb�e du jour, au moment o� le sang et or du soleil d�clinant � l�horizon illuminait le ciel. Voici ce texte qui n�arriva pas � �mouvoir Hjenjel Mjenjel : �O toi, roi de la montagne
Fier lion, fis de Ben Laden
As-tu perdu ta hargne
Et le go�t du couscous au leben ?
L�ve ta mahchouha
Et ton �p�e dor�e
O, mes fr�res, quelle �chouha�
Un terroriste seul en for�t !�
Au lieu de le calmer, ce po�me l��nerva terriblement. Il prit alors son arme et flanqua deux balles en pleine t�te de la pauvre Khetala Betala qui mourut sur-le-champ. Le chef terroriste Hjenjel Mjenjel n�en pouvait plus. Un jour, des chasseurs chinois � la poursuite d�un sanglier tomb�rent sur son corps pendu � un bel olivier avec cette pancarte sur le cou : �Sans peuple, la vie n�a plus de saveur.� Le �China Daily Bab El Oued�, �dition du soir, annon�a en grandes manchettes la d�cision du gouvernement d�organiser des �lections l�gislatives. Mais, auparavant, il fallait changer la Constitution. Il y eut des �meutes un peu partout. Les Chinois comprirent qu�il s�agissait d�une grossi�re man�uvre visant � les priver de vote. D�s que le texte de la Constitution fut divulgu�, ils se pr�sent�rent en masse dans les bureaux de naturalisation mais personne ne put obtenir la nationalit� alg�rienne ! Le jour du vote, les cam�ras de l�Unique eurent beaucoup de peine � cadrer� l�unique votante. On la transporta dans une dizaine de bureaux avec, � chaque fois, un nouvel habit, pour tromper l�opinion. Quelques agents de s�curit�, rapidement v�tus de kachabias et de ch�ches, furent film�s en train de courir vers les urnes dans des �coles de Laghouat et de T�bessa ! Le soir, le comit� annon�a que le peuple avait fait son devoir avec patriotisme et abn�gation. Alors que seule Meriem El Aggouna avait r�ellement vot�, on donna le chiffre de 15 millions de votants ! �Plus c�est gros, mieux �a passe�, commentait Habib Khali Nez Rouge qui venait de recevoir un grand ch�teau � Douera en signe de reconnaissance de la Nation. Un plateau regroupant quelques sp�cialistes � dont un Chinois � fut rassembl� apr�s le journal t�l�vis�. L�un des douktours estima que la participation du peuple alg�rien exprimait son adh�sion pleine et enti�re � la politique clairvoyante des dirigeants. Un autre relevait la chute du parti de Djaballah. Un troisi�me faisait remarquer que le grand vainqueur de ces joutes �tait, bien s�r, off course, tab�an, naturellement, le FLN. Pourtant, Meriem El Aggouna avait une carte de militante du Parti Batata� Quant � l�intervenant chinois, traduit par une Alg�rienne, il n�avait pas assez de mots durs pour qualifier cette �mascarade indigne d�une r�publique !� Dans la traduction faite � la t�l�, cela donnait : �Le nouveau peuple d�Alg�rie est fier d�avoir v�cu cette �tape cruciale du renforcement de la d�mocratie dans notre nouveau pays.� En Sard�lie, les anciens Alg�riens accueillirent les r�sultats de ce vote avec un sentiment mitig�. Il y avait de la r�volte. Mais aussi de la nostalgie pour ces veill�es �lectorales o�, au lieu de livrer les r�sultats et les analyser, les douktours et les repr�sentants des partis pr�f�rent parler de la vie meilleure qui allait surgir soudainement des urnes ! Or, d��lection en �lection, non seulement la vie ne fut pas meilleure, mais elle empira tellement qu�elle poussa le peuple � quitter le pays ! Il fallait attendre le lendemain pour conna�tre les r�sultats d�finitifs du vote. Au minist�re de l�urne transparente, tout le personnel �tait de permanence. Un vendeur de caf� sillonnait les bureaux, suivi d�un commer�ant ambulant de tabac � chiquer et d�un autre qui vendait des bandes dessin�es. Il y avait m�me un gars qui tentait de refiler aux secr�taires du rouge � l�vres � 1 dinar. Mais le plus excentrique �tait celui qui roulait des cigarettes de� th� ! C��tait une mode introduite par les Chinois mais on raconte que dans l�ancienne histoire d�avant la grande �harba�, un journaliste, parti depuis en Sard�lie, conseillait aux Alg�riens de fumer du th� ! On ne sait pas ce qu�il fait maintenant l�-bas, mais aux derni�res nouvelles, il serait chroniqueur dans un quotidien du soir de Sidi Cagliari. Le secr�taire g�n�ral du minist�re avait mis un grand matelas dans son bureau. Les r�sultats, il les connaissait. Donc pas la peine de veiller b�tement. Il savait que les 500 sous-officiers transform�s en candidats avaient tous remport� des si�ges. Mais la pauvre Meriem El Agouna avait gliss� tellement de bulletins dans l�urne qu�elle en fut malade. En haut niveau, on s�inqui�ta s�rieusement : on avait perdu la moiti� du peuple alg�rien et on ne tenait pas � ce que l�autre moiti� disparaisse ! Bon, ce peuple �tait silencieux � Meriem est muette depuis sa naissance � mais il pouvait toujours servir en cas de vote. Et toute la politique du gouvernement reposait sur les votes successifs qui permettaient de cr�er des constitutions � la demande ! Sinon, � quoi sert la d�mocratie ? Habib Khali Nez Rouge, c�l�bre par sa formule magique qui ferma la route de l�urne devant les Chinois, devait plancher sur une nouvelle constitution. Depuis quelque temps, des Sard�les reviennent au pays. Une dizaine en tout. D�couverts par la gendarmerie dans une grotte des environs de T�n�s, ils voulaient tout simplement retrouver leur vie d�avant. Le gouvernement s�inqui�ta. Alors que tout marchait bien gr�ce � la discipline et au savoir-faire des Chinois, le retour des �l�ments de l�ancien peuple pouvait r�duire � n�ant les efforts de redressement de l��conomie. Revivre avec les anciens Alg�riens ? C��tait le cauchemar des ministres et des cadres rest�s au pays. Non ! Pas �a ! Ces Sard�les ont peut-�tre appris de bonnes coutumes l�-bas, mais d�s qu�ils reviendront ici, ils renoueront avec leurs anciennes habitudes. Comme ne pas respecter la cha�ne devant les guichets ou faire la sieste pendant le boulot ! Ou encore, demander des logements � tout bout de champ et br�ler des pneus sur les routes ! Non, il fallait en finir avec ce cirque. Habib Khali Nez Rouge proposa une nouvelle constitution qui interdirait strictement l�octroi de la nationalit� alg�rienne � tous ceux qui avaient fait partie de la grande �harba�. Le peuple vota massivement pour la nouvelle loi fondamentale. Comme Meriem El Aggouna �tait hospitalis�e, on v�tit un agent d�une tenue f�minine et les cam�ras purent filmer filmer l�engagement et l�enthousiasme de la votante, trimball�e de bureau en bureau et habill�e, � chaque fois, de mani�re diff�rente ! Les Chinois regardaient faire sans broncher. Mais, un jour, le repr�sentant du corps m�dical de Sebdou, un certain Chang El Ha�cha, fut frapp� par le fils du wali. Il s�ensuivit une bagarre g�n�rale et, comme les Chinois �taient plus nombreux, la wilaya de Sebdou fut saccag�e. M. Tza Guet Alikoum, wali, demanda l�instauration de l��tat d�urgence. On appela Habib Khali Nez Rouge qui proposa, imm�diatement, de r�diger une nouvelle� constitution. �Mais c�est la troisi�me en quelques mois ! Hurla le ministre de l�urne transparente.
- Monsieur, le vote fait le bonheur des masses. Si les gens ne votent pas, ils deviennent stress�s, apathiques et ce n�est pas bon pour l�avenir de la r�volution !
- Mais vous me chantez quoi ? Il n�y a plus de peuple. Il n�y a plus de gens ! Il y a juste la pauvre Meriem El Aggouna et elle est malade par votre faute. Glisser des millions de bulletins ! C�est mortel pour une seule personne !
- Monsieur, quand le peuple est d�prim�, mettez-lui une nouvelle constitution sous les yeux et il devient heureux, �panoui, rayonnant�
M. F.


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