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DECODAGES
QUE DOIT-ON FAIRE DE NOS ENTREPRISES PUBLIQUES ? Par Abdelmadjid Bouzidi [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 29 - 07 - 2009

Nous avions d�j� eu � relever que l�Etat alg�rien pr�cise chaque jour davantage son intention de reprendre son r�le d�terminant dans l��conomie d�abord comme r�gulateur principal mais pas seulement. L�Etat alg�rien redevient investisseur et producteur. La derni�re d�cision de revitaliser les entreprises publiques qu�on croyait promises � la privatisation pour les meilleures d�entre elles, � la casse pour les autres qualifi�es d�ailleurs de �quincaillerie�, de les assainir financi�rement une nouvelle fois et de leur accorder la pr�f�rence dans la passation de march�s publics, ne laisse plus de doute.
Nous avons d�j� attir� l�attention sur cette tendance apparue ces deux derni�res ann�es � abandonner les r�formes dont l��conomie nationale a besoin et cette attirance du gouvernement vers le mod�le des ann�es 1970 fait d��tatisme de secteur �conomique public et de gestion centralis�e. Et la manne p�troli�re accumul�e jusque-l� et l�aisance financi�re qui en d�coule d�une part, la crise �conomique mondiale actuelle d�autre part, ne plaident malheureusement pas en faveur des r�formateurs. Mais il nous faut tout de m�me pr�ciser qu�il ne s�agit pas pour nous d�opposer le march� et l�Etat. En d�autres termes, pour nous, en Alg�rie l�Etat a un r�le d�terminant � jouer. Mais son retour n�est pas antinomique de r�formes du syst�me �conomique national et la lib�ralisation �conomique interne peut tr�s bien se poursuivre dans le cadre d�une gestion rigoureuse des grands �quilibres et d�une ouverture commerciale sous contr�le. En un mot, la lib�ralisation externe doit continuer � �tre pr�par�e.
Lib�ralisation �conomique interne/lib�ralisation �conomique externe sous contr�le
L��conomie alg�rienne a besoin de r�formes visant � la mise en place d�une r�gulation indirecte faisant toute leur place aux m�canismes de march�, au jeu de la concurrence non fauss�e, aux contraintes d�efficacit� � imposer aux entreprises. Ceci �tant rappel�, nous avons toujours �crit que dans les pays du sud et singuli�rement dans ceux qui disposent d�une rente importante comme l�Alg�rie, le r�le de l�Etat dans les strat�gies de croissance et de d�veloppement est d�terminant.
Trois raisons au moins � cela :
1) L�Etat doit �semer son p�trole� dans la construction d�une �conomie de production efficace, cr�atrice de richesses et fournisseur d�emplois, car cette rente qui appartient � toute la soci�t�, doit servir � pr�parer les conditions de sa prosp�rit� future.
2) Il n�y a pas dans nos pays suffisamment d�entrepreneurs priv�s capables de se substituer � l�Etat dans l�immense t�che du d�veloppement �conomique. Ces entrepreneurs priv�s dont l�histoire �conomique est r�cente n�ont ni la taille technique et technologique n�cessaire, ni la surface financi�re suffisante, ni l�exp�rience requise pour �tre capable de relever seuls le d�fi du d�veloppement.
3) L�Alg�rie qui a besoin de renouer avec son ambition industrielle, ne peut reprendre l�aventure qu�en continuant � donner un r�le d�terminant � l�Etat mais en tirant cette fois-ci les le�ons de l'exp�rience des ann�es 1970 : reconna�tre une grande place au secteur priv�, renforcer le syst�me d��conomie de march�, compl�ter la demande interne (qui doit rester le moteur de la croissance), par la conqu�te de d�bouch�s ext�rieurs notamment pour notre industrie.
La gestion adopt�e par l�Inde, du dossier des entreprises publiques dans un contexte mondial lib�ral est int�ressante � rappeler pour �clairer une d�marche alg�rienne possible.
L�Inde : lib�ralisation �conomique et entreprises publiques
Le r�le de l�Etat dans le d�veloppement de l�Inde a toujours �t� essentiel. D�s le 1er plan quinquennal (1951), les entreprises publiques sont les piliers de l�industrialisation, une industrialisation lourde, � fort effet d�entra�nement, � financement �tatique et dans le cadre d�une planification centrale. En 1989, l'assassinat de Rajiv Ghandi entra�na une instabilit� politique, une r�cession �conomique et une crise des r�serves de change. La crise �conomique se d�veloppe :
- l�inflation est � deux chiffres
- les d�ficits publics sont insoutenables
- le d�ficit commercial est structurel et la balance des paiements en d�s�quilibre.
C�est l�ann�e de l�accord avec le FMI : l�Inde entame sa marche forc�e vers la lib�ralisation �conomique mais avec certaines particularit�s. Au bout de 2 ans, la stabilisation macro-�conomique est r�ussie : l�inflation est r�duite � un chiffre et l��quilibre de la balance des paiements est r�tabli gr�ce surtout � la croissance des exportations des activit�s de services et l�augmentation des flux entrants de capitaux de la diaspora indienne d�une part, des IDE d�autre part.
Les r�formes �conomiques
Une premi�re observation : en Inde, les r�formes �conomiques n�ont jamais cherch� � remettre fondamentalement en cause le r�le de l�Etat. Sous accord avec le FMI, l�Inde a �t� contrainte de diminuer l�activit� de r�gulation de l�Etat en all�geant la r�glementation proc�duri�re qui pesait sur le secteur priv�, les domaines d�activit� permis ont �t� �largis, le secteur des entreprises publiques a �t� restructur�. Mais le gouvernement indien ne voulait pas entendre parler de lib�ralisation externe de d�protection de l��conomie ni de cessions des entreprises publiques strat�giques. On parlait alors de lib�ralisation interne touchant � l�investissement, le commerce interne, le march� du travail, tout en g�rant prudemment l�ouverture commerciale et la lib�ralisation externe, la premi�re pr�parant la seconde.
Le secteur public
En Inde, le secteur �conomique public n�a, � aucun moment, �t� abandonn� :
� 1992-1997 : la contribution du secteur public est de 33 % du PIB
� 1997-2002 : 29,5 %
� 2002-2007 : 29,7 %
La r�forme des entreprises publiques
Le gouvernement regroupe les entreprises publiques d�un m�me secteur au sein de holdings publics : l�objectif est de simplifier le suivi et la surveillance des entreprises publiques. Les buts vis�s �taient multiples et tournaient tous autour de l�introduction d�un syst�me d�am�lioration des performances des EP en augmentant leur autonomie ainsi que la responsabilit� de leurs managers. Des contrats de performance sont introduits liant, autour d�objectifs de r�sultats, les dirigeants des EP d�un c�t� et le gouvernement de l�autre. Un cahier des charges � respecter par l�entreprise publique est �labor� et soumis � �valuation. Les valeurs des performances des EP sont mesur�es sur une �chelle 5 : excellent, tr�s bon, bon, moyen, faible. Entre 1993 et 2006, 100 contrats de performances concernant 100 grandes EP sont sign�s (sur un total de 234 EP) : 45 % des EP ont sign� des contrats de performance. Gr�ce � ces contrats de performance, les profits des EP ont �t� entre 1992 et 1998 de 29,4 % (contre 14 % pour les entreprises priv�es). Il est utile de pr�ciser que ces contrats de performance incitaient les EP � atteindre des objectifs commerciaux et de rentabilit� financi�re tout en les contraignant � conserver la logique de l�utilit� publique (pour plus de d�tail, se r�f�rer � l'excellente �tude de Satchidanaud Seethanen publi�e dans la revue Mondes en d�veloppement n� 143, le r�le de l�Etat dans l��conomie en Inde). Pour les grandes EP, l�Etat les encourageait � accro�tre leurs d�penses en capital pour acqu�rir de nouvelles unit�s, pour cr�er des joint-ventures, passer des alliances avec des champions mondiaux. Enfin, l�Etat a introduit dans les �quipes dirigeantes de ces EP des directeurs non fonctionnaires � comp�tence av�r�e et � r�le consultatif. Pour r�sumer, la r�forme des entreprises publiques en Inde a consist� en une responsabilisation de leurs dirigeants, une autonomie plus grande de leur mode de gestion et l�adoption d�une d�marche contractuelle. �Une gouvernance d�entreprise proche de celle des firmes capitalistes mais sans que la maximisation du profit en soit le seul objectif�. Ainsi, la lib�ralisation ici ne signifiait pas moins d�Etat mais une meilleure d�finition des r�les attribu�s � celui-ci. En 1991 sur 237 EP, 102 �taient d�ficitaires, une quinzaine d�ann�es plus tard, elles n��taient plus que 73 sur 227 (pourquoi donc ce qui a bien fonctionn� en Inde, ne l�a-t-il pas pu l��tre en Alg�rie les deux mod�les de r�forme des EP �tant similaires ?!)
Conclusion
Pour conclure, on peut retenir de l�exp�rience indienne de r�formes �conomiques, 5 observations :
1- Au plan macro-�conomique, la mise en place d�une politique de rigueur.
2- La r�forme micro-�conomique qui a accompagn� le programme de stabilisation macro-�conomique ne s�est pas traduite par un retrait massif de l�Etat du secteur productif.
3- De nouvelles pistes sont actuellement � l��uvre qui consistent en la r�alisation de partenariat entre firmes publiques et firmes priv�es mais aussi la privatisation de la gestion des firmes publiques et non de leur mode de propri�t�.
4- Le gouvernement indien a maintenu une attitude protectionniste avec ouverture tr�s progressive laissant au secteur priv� le temps de se restructurer et au secteur public d�approfondir ses r�formes.
5- L�exp�rience indienne montre l�utilit� d�un Etat fort, investisseur et r�gulateur.


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