Des processions interminables de voitures ont anim� avec leurs klaxons la soir�e de mercredi � jeudi � Constantine o� les gens ont l�habitude de se mettre au lit tr�s t�t. Les disques-jockeys ont retenti � travers toute la ville, plut�t dans chaque ruelle. Un h�licopt�re de la Gendarmerie nationale a man�uvr� � basse altitude, survolant la ville avec des klaxons pendant un moment. Chacun a f�t� � sa mani�re la qualification de l��quipe nationale de football aux joutes de Johannesburg. Juste apr�s le coup de sifflet final de l�arbitre seychellois officiant le match d�appui opposant l�Alg�rie � l�Egypte pour le compte des �liminatoire de la Coupe du monde 2010, disput� mercredi � Khartoum en terre soudanaise, les Constantinois sont, en effet, sortis, en famille, d�filer dans la rue. Hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, v�tus aux couleurs nationales, ont dans� sans arr�t, jusqu�� l�aube, avant de reprendre la f�te d�s les premi�res heures de la journ�e de jeudi. C��tait, ont comment� les plus �g�s, comme le jour de l�ind�pendance. �C�est le plus beau jour de ma vie�, se f�licitera encore Mustapha, la soixantaine. La d�claration par l�op�rateur de t�l�phonie mobile Nedjma de la journ�e de jeudi comme ch�m�e et pay�e pour ses personnels fut mal interpr�t�e, et la �br�ve� diffus�e sur les ondes de la cha�ne satellitaire qatarie Al-Jazeera, annon�ant que le pr�sident Bouteflika avait d�cr�t� cette m�me journ�e ch�m�e et pay�e, a, par ailleurs, aliment� la rumeur. Et beaucoup de gens ont s�ch�, � tort, leurs lieux de travail pour aller prendre part � la f�te. D�autres l�ont fait volontiers� Les art�res principales de la ville furent, ainsi, coup�es � toute circulation automobile, laissant la place � des gens en d�lire : qui en dansant sur les rythmes des DJ, qui en entonnant des chants en l�honneur du onze national. Les femmes, qui sont rest�es chez elles, ont accompagn� le d�fil� en lan�ant des youyous � partir des fen�tres. Des groupes de jeunes ratissaient la ville en long et en large et dansaient �galement au rythme des tambours et derboukas. Les peintures improvis�es sur les visages et les cheveux des plus ultras parmi les supporteurs de l�EN ont donn� de la couleur � la f�te. De mani�re plus insolite, certains ont associ� un �ne aux festivit�s. Le malheureux baudet, peint aux couleurs du drapeau �gyptien, a assist� � une sorte de fun�railles organis�es en hommage au coach des �Pharaons�. L��ne, sur lequel on a coll� la photo de l�entra�neur �gyptien, a sillonn� la ville derri�re un v�hicule pick-up portant un cercueil recouvert de l�embl�me �gyptien. Les bobards qu��mettent en boucle les cha�nes �gyptiennes n�ont cependant pas alt�r� le moral des gens d�ici. �Les chiens aboient, la caravane passe�, comme dit l�adage. �La victoire de l�Alg�rie est irr�prochable et le comportement des supporteurs alg�riens fut exemplaire �, dira Farid, un lyc�en. �Jamais je n�ai imagin� assister � la qualification de l�Alg�rie en Coupe du monde au bled. C�est aussi beau qu��mouvant�, r�pliquera Hammana, 21 ans, un Alg�rien vivant � Metz (France) qui n�a pas remis les pieds au pays de ses parents depuis dix ans avant d�ajouter : �Les Fran�ais ne savent pas d�filer comme �a pour f�ter la qualification de leur �quipe�.