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A FONDS PERDUS
Sale temps pour la presse Par Ammar Belhimer [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 26 - 01 - 2010

�Une messe pour le journalisme ?� s�interroge Peter Osnos � vice-pr�sident de la Columbia Journalism Review et assistant principal pour les m�dias � la Fondation Century � dans une �tude que vient de publier Foreign Affairs(*), � propos du reportage et de l�actualit� internationale qu�il pense pouvoir situer dans le sous-titre de son �tude : �Entre un pass� glorieux et un futur incertain �.
C�est un bilan sans complaisance de la d�gradation du niveau et de la place de la politique �trang�re dans les m�dias am�ricains, � partir d�un compte rendu des derni�res recherches effectu�es sur la question(**). La presse am�ricaine a connu ses heures de gloire en la mati�re � l��poque de la guerre du Vietnam, lorsque les envois sans complaisance des reporters, � partir des champs de bataille, empoisonnaient l�existence du Pentagone. Depuis qu�il s�agisse de ses couvertures des deux guerres d�Irak ou du conflit afghan, elle est strictement embarqu�e, cadr�e et encadr�e par les experts de l�institution militaire. �Le vingt et uni�me si�cle s�annonce traumatisant pour le journalisme �, �crit alors P. Osnos. Il rappelle fort � propos la fa�on dont la mont�e d'Internet et le d�clin de la publicit� ont affect� la presse �crite, en particulier celle des grandes m�tropoles am�ricaines. Ces changements co�ncident avec �une situation d�sesp�r�e� de la couverture de l�actualit� �trang�re � �qui a longtemps �t� secou� par des pressions visant � r�duire les co�ts et la baisse de l'int�r�t du public pour ce qui se passe � l'�tranger, avant m�me que se posent les d�fis les plus r�cents pos�s par l'internet�. Le journalisme est �l'art de la collecte des nouvelles.� Au fil du temps, il a �volu� pour englober un ensemble de normes et de pratiques qui en font un vecteur cr�dible de faits, de tranches de vie et d'interpr�tations contradictoires qui couvrent une large sph�re d�opinions contrast�es. Or, cette fonction lui est aujourd�hui contest�e par l�arriv�e d�une nouvelle arm�e de reporters et de supports instantan�s : �N'importe qui peut rapporter ce qu'il voit autour de lui, mais il manque la prime qui revient au jugement des professionnels exp�riment�s et des �diteurs. Et c'est ce qui est en jeu aujourd'hui.� Audel� de la menace qui p�se sur la presse, c�est le syst�me dans son ensemble qui en p�tit car �en d�pit de tous ses d�fauts et ses exc�s, le journalisme est un �l�ment essentiel � et m�me indispensable � � toute d�mocratie qui fonctionne �. S�il faut convenir que des secteurs sensibles, comme l'�ducation, la m�decine ou les arts puissent l�gitimement b�n�ficier d�un mod�le de financement partiellement bas� sur les taxes, donc soutenu, au m�me titre que les associations, les universit�s, les biblioth�ques ou les mus�es, rien ne condamne, alors, la presse � rester tributaire des seules ressources, de plus en plus al�atoires, de la publicit� et de la diffusion. C�est une belle aventure de deux si�cles qui risque de prendre fin. C�est, en effet, � la fin du XIXe si�cle que les journaux ont mis au point le mod�le du genre qui nous enchante le plus aujourd'hui : un m�lange de nouvelles et d'opinions du reporter parcourant le monde, dont l�image la plus frappante reste celle de sir Henry Morton Stanley, qui, en 1869, fut envoy� par James Gordon Bennett Jr., l'�diteur irr�v�rencieux et novateur du New York Herald, pour retrouver l'explorateur David Livingstone, sur les rives du lac Tanganyika, et rapporter ses prouesses. Le d�but du vingti�me si�cle �tait l'�ge des magnats des m�dias, tels que William Randolph Hearst, Robert McCormick et Joseph Pulitzer. Victor Fremont Lawson, le propri�taire du Chicago Daily, journal qui a surv�cu jusqu�en 1978 � dont la famille a fait fortune dans l'immobilier de Chicago � est l�un des premiers � avoir investi dans la couverture internationale, pour mettre au point le prototype id�al d�un journal de haute tenue en mati�re de politique �trang�re pour son pays. Les ambitions des correspondants de Lawson ont �t� formidables : �Nos hommes, d�clarait Edward Price Bell, son premier envoy� sp�cial, sont des journalistes intellectuels, avec de fortes personnalit�s et une r�putation �tablie.� �Les probl�mes rencontr�s par Lawson pour maintenir son personnel � l��tranger sugg�rent que les difficult�s d'aujourd'hui ne sont pas si nouvelles. � L'�re moderne a �t� marqu�e par les bureaux permanents � l'�tranger. �L'�ge d'or� du journalisme am�ricain demeure, incontestablement, la p�riode entre les deux guerres mondiales o� l�int�r�t pour l�actualit� �trang�re a explos�, dans le sillage d�experts, de journalistes ind�pendants parcourant le globe et, surtout, de la radio qui a �merg� � cette �poque avant que la t�l�vision ne vienne s�imposer. On peut faire co�ncider ce red�ploiement avec la fin des empires coloniaux et leur �viction par le capitalisme financier am�ricain. Entre-temps, la guerre froide est �galement pass�e par l�. Le nombre de correspondants am�ricains � l'�tranger a atteint son apog�e dans les ann�es 1980, lorsque des centaines de journalistes rapportaient des informations en provenance du monde entier pour les journaux, les magazines et la t�l�vision. De nos jours, le terrorisme ne fait pas recette quand il ne frappe pas � nos portes : une �tude de 2008, effectu�e aupr�s de 250 journaux am�ricains, a conclu que les d�p�ches de politique �trang�re �perdaient du terrain � un rythme beaucoup plus rapide que tout autre domaine ou autre sujet.� Parall�lement, des journaux et magazines qui disposaient autrefois de bureaux importants et bien financ�s � l'�tranger ont �t� contraints de r�duire, sinon de mettre fin, � leur pr�sence � l'�tranger, ces derni�res ann�es. En 1969, alors que sa carri�re touchait � sa fin, C. L. Sulzberger, correspondant en chef �tranger du Times, �crivait : �Quand les jeunes me demandent des conseils sur la fa�on de devenir un correspondant � l��tranger, je leur dis : �Ce n�est pas la peine. C'est comme devenir un forgeron en 1919 ; la profession est honorable et qualifi�e, mais le cheval est condamn�.� La seule incarnation actuelle d'une couverture mondiale revient encore au New York Times, qui compte environ 35 correspondants �trangers, appuy�s par des employ�s locaux. Bien que les contraintes financi�res du Times soient �normes � elles r�sultent d�une grosse dette et d�un reflux des recettes publicitaires � la famille Sulzberger poursuit une strat�gie qui vise � �largir le lectorat du journal parmi les �lites. Par ailleurs, la finance semble avoir d�finitivement supplant� la politique et l�id�ologie. Les agences de langue anglaise, comme Associated Press, Reuters, et, pour les nouvelles financi�res et �conomiques, Bloomberg sont pr�sentes partout dans le monde. L� aussi, le m�dia passe par le m�dium. Les nouvelles techniques d�Internet � �le fast-food qui nourrit une grande partie de la culture blog, qui est relativement bon march� � produire par rapport � des enqu�tes approfondies et une couverture syst�matique des sujets locaux et nationaux �, �crit l�auteur de l��tude � ont d�class� le �noyau dur� du journalisme avec des hommes qui ont us� leurs godasses sur le terrain, exp�riment�s et courageux. Enfin, � en croire Osnos, les milieux dirigeants et d�affaires trouvent dans les malheurs actuels de la presse une v�ritable aubaine et elle ne doit pas compter sur eux pour sauver son �me pour eux, �le journalisme a souvent �t� une nuisance exasp�rante� Aussi, �ceux qui voient le journalisme comme une profession ont raison de s'inqui�ter au sujet des pressions impos�es par ceux qui le voient seulement comme une affaire lucrative et qui sont d�termin�s � limiter ses qualit�s propres.�
A. B.
(*) Foreign Affairs, janvierf�vrier 2010.
(**) Losing the News : The Future of the News That Feeds Democracy, Alex S. Jones, Publisher Oxford University Press, paru en 2009, et Journalism's Roving Eye : A History of American Foreign Reporting, John Maxwell Hamilton, paru chez Louisiana State University Press, en 2009.


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