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Galaxie de l�espoir Par Arezki Metref [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 21 - 03 - 2010

Ferrat. Un de ces porteurs d�espoir vient de dispara�tre. C��tait Jean Ferrat. Le po�te de l�amour et de la r�volution, le potepo�te. Il a tir� sa r�v�rence devant un flot de reconnaissance et de gratitude, agr�able surprise par les temps qui courent. Agr�able car significative. Agr�able parce que, apr�s plus de 50 ans d�une carri�re qui s�est d�roul�e contre, et malgr� le capitalisme et ses totems, le show-biz, la t�l�vision omnipotente, qui l�ont effac� du paysage quotidien, Jean Ferrat a gard� la sympathie d�une majorit� de ses concitoyens, y compris parmi les plus jeunes.
Significative aussi : certains pensaient avoir rendu l��poque imperm�able � l�authenticit�. Pour le descendre tout en tentant de le neutraliser, ce � quoi sa vie durant se seront affair�s des journalistes et des animateurs t�l�, on agite � tout va, son compagnonnage avec le Parti communiste qui aurait fait de lui un stalinien. La mauvaise foi ne peut gu�re soulever de montagne. Il suffit d��couter ses chansons �Camarade� ou �Le bilan� pour balayer ces proc�s d�intention � l�envers. Son attachement critique aux id�aux de justice sociale et � l�internationalisme allait sans doute de pair avec une fra�cheur dans les convictions. Fra�cheur admirable, surtout dans les ann�es 1990 et 2000, p�riode de d�clin du communisme qui a vu la chute du mur de Berlin entra�ner celle de poreuses certitudes. Jean Ferrat, po�te et homme de conviction, aura accompagn�, dans la construction de leur regard sur le monde, toute une g�n�ration de femmes et d�hommes �veill�s � la musique, � la po�sie mais aussi � la n�cessit� pour l�art de d�fendre les plus faibles. Il les aura berc�s de sa voix chaude et pugnace, de ses mots, ou de ceux de Louis Aragon qu�il a mis en musique. Il nous aura berc�s ! Nous avons appr�ci� la po�sie d�Aragon � travers Jean Ferrat, au point o� beaucoup de personnes de ma g�n�ration sont encore capables de chanter par c�ur tous ces po�mes sublimes d�amour qu�Aragon d�dia � Elsa Triolet, popularis�s gr�ce � lui. Mais Jean Ferrat, artiste engag�, n�h�sitait pas � exprimer ses divergences, m�me � l�encontre de ceux qui furent proches de lui. C�est ainsi que, lorsque L�o Ferr� reprenant ce texte d�Aragon, confia : �Je chante pour passer le temps�, Jean Ferrat r�pondit par un tonique et intransigeant �Je ne chante pas pour passer le temps.� On aura �crit partout la subtile alliance, dans la musique de Ferrat, de la po�sie du quotidien et des grands �lans �piques en vue de transformer le destin des peuples. C�est de cette rencontre que surgit l��tincelle qui fait la magie de Ferrat. Celui qui chante �Potemkine�, du nom du cuirass� dont la mutinerie des marins dans le port d�Odessa en 1905 pr�figura la R�volution d�Octobre 1917 (en 1925 Eisenstein en fera un film consid�r�, par un jury de 117 critiques de tous les pays r�unis � Bruxelles en 1958, comme le �meilleur film de tous les temps�), chante aussi �On ne voit pas le temps passer�, chanson originale �crite pour le film La vieille femme indigne de Ren� Allio. Ode � la femme qui subit les outrages des jours sans les voir s�effeuiller. Khadda. Le 14 mars dernier, Mohamed Khadda aurait eu 80 ans. N� en 1930 � Mostaganem, il est d�c�d� le 4 mai 1991 � Alger. Najet, sa compagne, organise une exposition de ses �uvres � l�Ecole des Beaux-Arts d�Alger. Ancien imprimeur, c�est par la reliure de livres anciens qu�il commence la travers�e qui le fera accoster sur les rivages de la peinture. Khadda est un m�lange d�instinct de migrateur et de s�dentarit� s�cularis�e. Ma�tre du signe, il le traquera de son paisible souffle d�artiste attach� � la profondeur des significations, le travaillera, l�expliquera, l�explicitera, le renouvellera. C�est ce qui donne � sa peinture cette allure si particuli�re. Khadda, c�est d�abord une teinte, celle du sable, de la terre, de l��ternit� v�g�tale, de la dur�e min�rale. C�est aussi une forme, noueuse, tronc parchemin� tavel� de la patine du temps, l�anciennet� du signe. Cette forme noueuse le conduira � une esth�tisation de l�olivier, autant dire � l�entrem�lement, dans la paradoxale fugacit� du palimpseste, du signe et de la lettre et, par ricochet, des temporalit�s. Ce qui fera �crire � Mohamed Dib en 1994 qu��il fut, dirais-je, plut�t un g�omancien, celui qui lit les signes dans le sable et qui, surtout, commence par les y tracer.(...) Mais ni pass�, ni pr�sent, ni avenir : dans les toiles, les dessins de Khadda, se donne � lire ce qui, �ternel, confond en lui pass�, pr�sent et avenir�. Khadda, c��tait un porteur d�espoir. Comme Ferrat. Il faisait partie de ces gens qui avaient l�optimisme aussi chevill� au c�ur que l��taient la beaut� et l�art. Son combat en faveur des plus d�favoris�s, il ne le dissimulait pas. Je me souviens d�une �mission radio que j�ai eu le plaisir de faire avec lui. C��tait sur la Cha�ne III, fin 1989. L�animatrice de cette �mission du matin qui invitait des artistes lui faisait subir le questionnaire de Proust. Votre arbre pr�f�r� ? L�olivier� Arriv� � : Votre parti pr�f�r� ? Mohamed r�pondit : le PAGS. La jeune femme fut vraiment embarrass�e par cette r�ponse. Les partis venaient certes d��tre reconnus, mais il subsistait encore des tabous, et des pr�jug�s. Comme Ferrat, Khadda fait partie de la galaxie de l�espoir. Les pires plong�es des r�ves dans les enfers ne parviendront pas � faire p�lir ces noms qui, avec d�autres, beaucoup d�autres, restent comme des symboles de v�rit�, dans un monde emball� de papier kraft qui se d�chire d��tre trop serr�.

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