On l'avait dit et écrit à plusieurs reprises. Si le public ne va pas aux salles de théâtre, ou au cinéma et aux musées, ce n'est pas de sa faute mais celle des gestionnaires des institutions culturelles et des artistes. Un musée, un théâtre, un cinéma ou une galerie d'exposition, c'est un peu comme une épicerie. Si cette derniere n'attire pas de clients, ce n'est pas la faute de ces derniers mais celle de l'épicier qui n'a pas bien garni son local commercial et mal agencé sa devanture. Après la décennie noire autour de laquelle on s'est beaucoup caché pour motiver notre mauvaise gestion dans tous les domaines, on se demandait pourquoi les gens ne vont pas au théâtre, au cinéma, ne fréquent pas les galeries d'exposition et ne visitent pas les musées. Pour attirer les spectateurs, l'ancienne direction du Théâtre national avait décidé l'entrée symbolique à 50 dinars et même gratuite à la salle Mahieddine-Bachtarzi mais l'ancien Opéra restait vide malgré tous les appels. Lors des multiples festivals du théâtre professionnels, on remarquait que la même salle ne se faisait remplir que grâce à la présence des comédiens des troupes qui participaient à la manifestation. Pour les salles de cinéma, on a vu comment les amateurs du 7e art refusaient de retourner à certaines salles restaurées telles que l'Algeria à Alger. Le TNA donne l'exemple La nouvelle direction du TNA semble avoir trouvé la solution puisque le public est bien revenu ces derniers temps pour assister aux représentations et certaines pièces sont jouées à guichets fermés malgré le prix de l'entrée à 300 dinars. C'est justement en donnant de la valeur au spectacle et aux artistes qu'on attire le public, et le directeur actuel du TNA semble bien le savoir. Comme l'épicier qui doit avoir des marchandises de bonne qualité pour attirer sa clientèle, la direction du TNA a proposé d'abord la pièce Babour Ghraq de Benaïssa qui avait déjà donné ses preuves dans les années 1980. Puisque les amateurs de théâtre savaient que la production qui allait être jouée est de bonne qualité, la salle fut pleine dès le premier jour et les gens ont payé les 500 dinars tout en étant contents. La deuxième qui continue d'attirer le public est Torchaka mise en scène par Ahmed Rezzak. Ce dernier aurait tenu le pari devant le directeur du TNA qu'il allait offrir un bon produit. Le pari est tenu puisque la pièce Torchaka, tout comme Babour Ghraq est encore programmée durant ce mois à la demande du public qui a retrouvé les chemin du théâtre. Les gestionnaires des salles de cinéma et des musées devraient prendre la leçon. Les musées peuvent organiser des manifestations pour faire connaître ces lieux. On se souvient comment le musées de Médéa oraganisait il y a quelque temps, la fête du pain à Benchicaou tout en faisant visiter le musée aux invités. Qui se souvient des esquimaux ? Pour attirer le public, il faut restaurer les salles et projeter de bons films comme autrefois. Il n'est pas interdit de copier pour bien faire. On peut reprogrammer d'abord des films musicaux tels que Soul to soul ou Piaf pour les amateurs de bonne musique ou même des films western comme Il était une fois dans l'Ouest ou les séries de Ringo et Django et pourquoi pas les films d'arts martiaux notamment ceux de Bruce Lee et Jackie Chan. Les films algériens tels que L'inspecteur Tahar peuvent être aussi reprogrammés. Le public existe, il suffit de l'attirer dans de vraies salles propres comme autrefois et un bon service d'accueil pour qu'il se sente à l'aise. Au fait, qui se souvient des placeuses qui passaient durant l'entracte pour nous servir les esquimaux ?