En déplacement à Relizane, hier, dans le cadre d'une visite de travail et d'inspection, le ministre de l'Industrie et des Mines, Youcef Yousfi, a indiqué que les décisions d'ouverture de capitaux des entreprises publiques relèvent des prérogatives du président de la République. Dans une déclaration faite à la presse, Youcef Yousfi a affirmé, en effet, que «l'ouverture du capital des entreprises publiques relève des prérogatives du président de la République». «Nous n'avons jamais procédé à l'ouverture de capital des entreprises sans qu'il y ait consultation au niveau du gouvernement (...) Le dernier mot revient au président de la République. Aucune ouverture de capital, aucune privatisation d'une entreprise nationale ne sera faite sans l'accord de Monsieur le président de la République, et ce sont ses prérogatives», a encore précisé le ministre. Le gouvernement a signé, le 23 décembre dernier, avec ses partenaires l'UGTA et les organisations patronales, à l'occasion d'une tripartie une charte de partenariat sociétaire entre les secteurs publics et privés. Cette charte vise à encadrer le partenariat entre les entreprises publiques et privées algériennes, notamment dans la gestion des services publics, l'investissement et le développement des activités. «Nous faciliterons l'ouverture du capital des petites et moyennes entreprises publiques dans le cadre de la législation en vigueur. Il n'est pas question de privatiser des entreprises», avait tenu à clarifier M. Ouyahia en marge des travaux de cette réunion de la tripartite, tout en ajoutant que les entreprises stratégiques ne sont pas concernées par la présente charte de partenariat. Le ministre de l'Industrie et des mines qui a apporté, hier, cette précision sur le processus d'ouverture des capitaux des entreprises publiques, a réagi aux informations faisant des orientations émanant du chef de l'Etat au gouvernement concernant la question l'ouverture des capitaux des entreprises publiques. Des orientations qui, selon les mêmes sources, indiquent que tout projet d'ouverture de capital ou de cession d'actifs de l'entreprise publique économique, doit avoir l'accord préalable du président de la République. Ce qui ne remet donc pas en cause le partenariat entre les deux secteurs. Avant la signature de la charte de partenariat entre les membres de la Tripartite, le processus d'ouverture des capitaux des entreprises publiques existait et était encadré par des textes réglementaires, entre autres l'ordonnance n°01-04 du 20 août 2001 relative à l'organisation, la gestion et la privatisation des entreprises publiques économiques. En 2009, les autorités publiques ont pris aussi la décision de consacrer juridiquement la règle 51-49% pour tous les investissements étrangers en Algérie. La loi de Finances 2016 contient, aussi, en son article 62, une disposition autorisant la participation d'acteurs privés nationaux au capital des sociétés publiques. L'article en question prévoyait que les entreprises publiques économiques qui réalisent des opérations d'ouverture du capital social en direction de l'actionnariat national résident doivent conserver au moins 34% du total des actions et parts sociales, pendant une durée de cinq années. A l'expiration de cette période, et sous réserve du respect de tous les engagements souscrits, l'actionnaire national peut lever auprès du conseil des participations de l'Etat l'option d'achat des actions détenues par l'entreprise publique économique. La charte de partenariat signée lors de la dernière tripartite s'appuie essentiellement sur ces textes de loi. Abdelmadjid Sidi Saïd, SG de l'Ugta: «Les décisions économiques émaneront du chef de l'Etat» Le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta), Abdelmadjid Sidi Saïd, a réagi, hier, aux nouvelles orientations du président de la République, concernant le processus d'ouverture de capitaux des entreprises publiques économiques (EPE). En déplacement, hier, à la wilaya de Bordj Bou Arréridj, Abdelmadjid Sidi Saïd a affirmé que «les décisions relevant du terrain économique émaneront du président de la République». Interrogé sur les nouvelles orientations du président de la République, Sidi Saïd a souligné que l'Ugta adhère pleinement aux décisions du chef de l'Etat. Le Secrétaire général de la centrale syndicale se dit également «fier» que les décisions d'ordre économique soient émises par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika.