Les chiffres officiels font état de plus de deux millions d'Algériens souffrant d'un handicap, alors qu'en réalité, leur nombre dépasse les six millions tous handicaps confondus. La Journée nationale des personnes handicapées, est célébrée le 14 mars de chaque année. L'occasion de faire un constat sur la situation réelle de cette frange de la société et un bilan sur les mécanismes mis en place pour aider cette catégorie de citoyens. D'abord, il faut savoir que le handicap est une affaire de tous et nul n'en est à l'abri. Une personne aux besoins spécifiques reste un citoyen à part entière auxquels l'Etat et la société doivent assistance. Le regard de la société est également déterminant pour leur permettre une meilleure insertion à cet environnement social. La nécessité de mesurer l'importance des actions entreprises pour l'insertion et la réinsertion des handicapés est à souligner. C'est dans cette perspective que s'organisent les soutiens et les actions concrètes au profit de cette frange, d'autant plus qu'elle a besoin d'être prise en charge pour une totale insertion dans la société. Concrètement, la mobilisation des associations et les efforts fournis par les pouvoirs publics, n'ont pas pu venir à bout d'une forme d'exclusion sociale, parfois radicale. L'engagement des pouvoirs publics quant à leur prise en charge pour favoriser leur insertion et notamment en agissant réellement pour l'encadrement, la scolarisation, l'intégration et la mise en place de structures adéquates, reste insuffisant. L'accès au travail, à l'éducation, ainsi qu'à un revenu pour les personnes lourdement handicapées et dont les parents ont la charge, représentent des droits fondamentaux, mais qui restent insuffisants pour beaucoup d'handicapés. D'où la nécessité d'apporter une contribution propre, suscitant un plus grand intérêt et une prise de conscience des droits sociaux et civils des personnes aux besoins spécifiques. Et mettre à leur disposition, les moyens nécessaires pour leur permettre une vie autonome et une sécurité financière. Aussi, est-il primordial de réfléchir à des mesures innovantes pour une meilleure application des règles édictées au niveau international et relatives aux personnes handicapées. Mais en réalité, les carences et les insuffisances persistent, surtout en matière de scolarisation d'accessibilité aux espaces publics. En effet, il est aisé de constater que les infrastructures et les transports sont largement inadaptés. Les personnes aux besoins spécifiques ont du mal à répondre à leurs dépenses financières et la maigre pension (3000DA) attribuée par le ministère de la Solidarité nationale, ne les aide pas du tout. L'Algérie a ratifié en mai 2009 la Convention relative aux droits des personnes handicapées, devant en principe aider à dépasser le stade revendicatif en appliquant la convention et les programmes de développement. Il s'agit de dispositions visant à lutter contre toute forme de discrimination à l'encontre des personnes handicapées. Des textes de loi, leur permettant de jouir de leurs droits fondamentaux et des mesures visant à la suppression des barrières entravant la vie quotidienne des personnes handicapées. L'application de ces lois et le suivi laissent à désirer. Prenons l'exemple de l'insertion des personnes handicapées dans le monde du travail. Bien que la législation impose un quota de 01% de postes de travail réservés aux personnes handicapées, on continue d'éprouver des difficultés à être recrutés, en raison de deux facteurs majeurs : l'employabilité des handicapés qui laisse à désirer, vu l'insuffisance de leur formation professionnelle, ainsi que l'inadaptation des sites de travail en matière d'accessibilité. Même si des améliorations des conditions de vie des personnes handicapées, ont été enregistrées, fruit d'un travail conjoint entre associations et entités publiques.