Annoncé depuis plusieurs mois, la finance islamique au sein des banques publiques est désormais acquise et en voie d'être appliquée. La Banque de l'agriculture et du développement rural (BADR) compte, en effet, lancer des formules de crédits et de dépôts islamiques au courant du mois d'avril prochain. C'est ce qu'a annoncé, lundi à Relizane, le Président directeur général de cet établissement bancaire. Boualem Djebbar a indiqué, à l'APS en marge de l'ouverture d'une agence de la BADR au niveau de la daïra de Mendes (Relizane), que cette opération englobe des crédits islamiques saisonniers à court terme et autres formules de crédits à long terme destinés à l'investissement agricole, aux côtés de dépôts suivant les pratiques de la finance islamique, dénommées «Daftar El Fellah» (cahier de l'agriculteur). Le même responsable a ajouté que la Banque agricole et de développement rural lancera prochainement d'autres formules (nouvelles) de crédits appelées crédits fonciers pour particuliers pour l'acquisition de logements dans le cadre de la branche «BADR Housing» (BADR habitat) au niveau de plusieurs wilayas. Il a déclaré que la BADR a financé, depuis 2008, plus de 20.000 agriculteurs dans le cadre du crédit Rfig, soulignant que cet établissement bancaire de proximité assure l'accompagnement de l'agriculteur. M. Djebbar a fait savoir, que la banque qu'il préside, vise à se rapprocher davantage de ses clients, en témoigne la densification de son réseau avec ses 318 agences bancaires et 39 succursales régionales réparties à travers le territoire national dont sept agences bancaires locales implantées dans la wilaya de Relizane. Le Président directeur général de la BADR a présidé une rencontre régionale à Relizane sur l'importance à accorder aux clients, ainsi que sur les mécanismes de la finance islamique, en présence des directeurs et cadres d'agences bancaires des wilayas de Tiaret, Mostaganem, Mascara, Oran et Relizane. Il faut souligner que les banques publiques sont confrontées à une grave crise de liquidités, surtout depuis la chute des prix du pétrole qui influent directement sur l'économie nationale et sur les capacités d'épargne. La finance islamique devra permettre ainsi de capter l'argent de l'informel et des personnes qui fuient les banques en raison de la pratique du taux d'intérêt prohibée par les principes de l'islam.