Après cinq années de siège, le fief rebelle de la Ghouta orientale est sur le point de basculer aux mains du régime syrien. Hier, ce dernier avait repris le contrôle de 90% de l'enclave, les groupes rebelles abandonnant un à un leurs positions. Le gouvernement syrien a fait de cet objectif une priorité du début de l'année 2018. Stratégique car située aux portes de Damas, cette zone est utilisée par les insurgés pour tirer obus et roquettes sur la capitale. L'offensive syrienne, lancée le 18 février avec l'appui de la Russie, a rapidement permis de diviser la région en trois poches. Au nord, Douma et sa périphérie, tenue par le groupe islamiste Jaich al-Islam. À l'ouest, Harasta, sous le contrôle d'Ahrar al-Cham, et au Sud, les villes de Zamalka, Irbin et Jobar sous la coupe du groupe Faylaq al-Rahmane. Ces deux dernières poches sont désormais passées sous contrôle gouvernemental. Acculés et soumis à d'intenses bombardements aériens, Ahrar al-Cham puis Faylaq al-Rahmane ont signé, respectivement mercredi 21 mars et vendredi 23 mars, un accord d'évacuation avec Damas sous l'égide de la Russie. Des négociations auraient commencé pour la dernière poche rebelle. Au total, 1 500 combattants et 6 000 membres de leurs familles devaient quitter Harasta – la plus petite des poches rebelles – selon l'agence officielle syrienne Sana, et 7000 autres combattants et proches devaient évacuer la zone tenue par Faylaq al-Rahmane. Les rebelles doivent être transportés par bus vers la province d'Idlib (nord-ouest), frontalière avec la Turquie, dernière région à échapper au contrôle du régime. Avant d'embarquer, les combattants doivent abandonner une partie de leur armement et leurs prisonniers, précise l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Depuis le début de l'offensive, l'OSDH a dénombré la mort de plus de 1 600 civils, de 485 soldats du régime et de 310 rebelles. Avant le 18 février, la Ghouta comptait 400 000 habitants. En moins de deux semaines, plus de 107 000 civils ont fui les combats vers des zones gouvernementales via des couloirs humanitaires tenus par le régime. Ils ont quitté des villes largement détruites par les bombardements et dans une situation humanitaire intenable. Erdogan nomme prochaine cible La ville syrienne de Tal Rifaat, située dans le gouvernorat d'Alep, à 40 kilomètres au nord de la ville d'Alep, est la prochaine cible de l'opération militaire Rameau d'olivier que la Turquie mène en Syrie, a annoncé, hier, le Président turc Recep Tayyip Erdogan cité par les médias. «Si Dieu le veut, nous ferons en sorte que cette opération atteigne son but en prenant le contrôle de Tal Rifaat d'ici peu», a déclaré M. Erdogan dans la ville turque de Trabzon, au bord de la mer Noire. Le Président Erdogan a affirmé samedi que les habitants des régions syriennes frontalières de la Turquie demandaient «l'arrivée de la Turquie» avant d'annoncer que l'armée poursuivrait son opération. L'état-major turc a annoncé samedi que ses forces armées avaient établi un contrôle total sur la région syrienne d'Afrine, où la Turquie mène depuis le 20 janvier 2018 l'opération Rameau d'olivier contre les Unités de protection du peuple (YPG) et le Parti de l'union démocratique (PYD), d'après le journal turc Hürriyet. Des unités de l'Armée syrienne libre (ASL) prennent également part à l'opération turque. Damas a condamné l'intervention turque dans le canton d'Afrine, notant que ce territoire faisait partie intégrante de la Syrie. Moscou a appelé toutes les parties à la retenue et au respect de l'intégrité territoriale de la Syrie.