Afin de régler définitivement le problème de la disponibilité des médicaments dans les officines, un mécanisme destiné aux pharmacies pour signaler toute rupture ou insuffisance dans l'approvisionnement en médicaments sera opérationnel dès le mois de septembre prochain. C'est ce qu'a affirmé jeudi le président du Conseil national de l'ordre des pharmaciens, Lotfi Benbahmed. «On va mettre en place un site internet avec un logiciel spécialisé qui sera opérationnel au début de mois de septembre où les pharmaciens devront signaler les ruptures de médicaments et les insuffisances d'approvisionnement», a déclaré le responsable sur les ondes de la Radio algérienne, ajoutant qu'il «sera demandé aussi aux pharmaciens de signaler systématiquement toutes les dérives pouvant exister dans le circuit du médicament». Concernant le problème de l'indisponibilité de certains médicaments, M. Benbahmed a reconnu l'existence de ruptures récurrentes de certains produits, en raison des insuffisances d'approvisionnement ou bien du fait de la non-délivrance de programmes pour les importer. Regrettant le fait que les laboratoires ne disposent pas des 90 jours de stock considéré comme stratégiques pour répondre à la demande, M. Benbahmed a plaidé, à ce propos, pour une application de la loi existante, en assurant les trois mois du stock dans la mesure où on n'est pas à l'abri d'évènements internationaux ou bien de conflits sociaux au niveau des ports à l'étranger susceptibles de provoquer des retards de livraison de médicaments qui ne sont pas produits localement. Pour ce qui est de l'Agence nationale du médicament, créée en 2008 et confortée par la loi sanitaire adoptée récemment par les deux chambres du Parlement, M. Benbahmed a souligné la nécessité de la doter de moyens dont elle ne dispose pas actuellement. Sur l'apport de cette agence, il a indiqué qu'il «faut arriver à un niveau de gestion plus élaboré avec plus de moyens, des commissions de travail, une stabilité du personnel». Pour ce qui est de la relation entre la direction de la pharmacie au ministère de la Santé avec cette agence, M. Benbahmed a estimé qu' «une partie des prérogatives de cette direction seront exercées par l'Agence, en application de la loi, plaidant, à cet effet, pour une agence du médicament plus forte et une direction de la pharmacie mieux dotée». Dans ce même contexte qui concerne les nouveautés qui seront engendrées par la nouvelle loi sanitaire, le représentant des pharmaciens prévoit une modernisation, «le fait que plus de 60 amendements d'articles ont été ajustés dans la nouvelle loi sanitaire». Sur ce plan, Lotfi Benbahmed s'est félicité des changements de la nouvelle loi en rapport avec le métier de pharmacien. Selon lui, «le pharmacien ne sera pas limité seulement à la vente des produits mais il fournira des services liés à la santé. Et même le statut des établissements pharmaceutiques a été mieux précisé et leur responsabilités mieux cernée sur la qualité et la disponibilité des produits pharmaceutiques commercialisés dans cette nouvelle loi». Egalement, ajoute-t-il, le pharmacien assistant, qui ne figure pas dans la loi actuelle, sera doté d'un statut pour le laboratoire d'analyses médicales consacré dans la loi.