Les opportunités d'investissements dans les secteurs de l'industrie mécanique, de sous-traitance et de l'agriculture ont été présentées hier, à Alger, lors d'un forum d'affaires algéro-allemand, tenu dans le cadre de la visite officielle à Alger de la Chancelière allemande, Angela Merkel. Lors de son intervention, le directeur du développement industriel et technologique auprès du ministère de l'Industrie et des Mines, Mustapha Abdelkrim, a expliqué d'abord la nouvelle politique économique de l'Algérie, visant à promouvoir l'investissement productif. L'industrie est appelée à jouer un rôle important au titre de cette nouvelle vision économique, «qui s'appuie, entre autres, sur le partenariat étranger», a-t-il affirmé, en relevant que la filière automobile constitue une des filières sur lesquelles repose la politique de diversification de l'économie nationale. Cependant, a-t-il indiqué à la délégation allemande, composée d'une quinzaine d'hommes d'affaires, l'Algérie ne vise pas le montage et l'assemblage des véhicules, mais aspire à «asseoir une véritable industrie automobile». Certes, a-t-il poursuivi, «le montage est un jalon nécessaire d'apprentissage, mais la participation active au processus de fabrication, avec un taux d'intégration progressif, est l'objectif recherché». Selon lui, c'est la condition sine qua non du succès du «développement pérenne» de l'industrie automobile nationale. A ce propos, il a soutenu que l'Etat était déterminé à mettre sur pied une véritable industrie automobile, d'autant que le parc automobile national, qui s'élève à plus de six millions de véhicules, est appelé à se renouveler, en mettant sur le marché le produit local, et non pas celui importé. A travers cette rencontre, le représentant du ministère de l'Industrie a invité les hommes d'affaires allemands, à saisir les opportunités d'investissement offertes par ces filières industrielles, à l'effet de développer un partenariat «mutuellement bénéfique», et ce, en conjuguant les atouts des deux pays, dans l'optique de relever, ensemble, les défis économiques qui se posent actuellement. Pour sa part, le Directeur des statistiques agricoles auprès du ministère de l'Agriculture et du développement rural et de la pêche, M'Hamed Tifouri, a mis en exergue les opportunités de partenariat et d'investissement dans ce secteur. M. Tifouri a précisé que la valeur de la production nationale agricole s'était chiffrée à 27,94 milliards de dollars (mds usd) en 2017, dont 10,91 mds usd dans les plaines et le littoral, 6,32 mds usd dans les Hauts-Plateaux, et 6,03 mds usd dans le sud du pays. Evoquant la stratégie du secteur agricole, il a indiqué qu'elle s'appuyait sur cinq axes, dont le maintien des efforts de renforcement et d'élargissement de la base productive de la sécurité alimentaire, la poursuite de l'intensification intégrée des filières agricole et halieutique, le renforcement de la protection et de la préservation des ressources naturelles, sans omettre l'adaptation des mécanismes d'appui et d'encadrement de la production nationale. A travers cette stratégie, il est prévu, à l'horizon 2022, d'augmenter fortement la croissance moyenne de la production, de la surface agricole et de la superficie irriguée. Il est également prévu de doubler les exportations des produits agricoles. Selon lui, cette stratégie devrait permettre d'atteindre à l'horizon 2022, une production de 161 millions de quintaux (qx) de légumes secs, de 67 millions de qx de pomme de terre, de 6,3 millions de qx de viandes rouges, de 4,3 milliards de litres de lait cru, ainsi que la mobilisation de 300.000 m3/an de bois. Ainsi, vu tous ces enjeux, «les entreprises allemandes devraient en profiter et contribuer au développement agricole algérien», a souligné M. Tifouri. Il a, à ce titre, fait part de plusieurs opportunités d'affaires en amont agricole, dont la mise en valeur des terres agricoles, le développement des fermes intégrées, de la mécanisation agricole et des systèmes économiseurs d'eau. Présent à cette rencontre, le vice-président de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (Caci), Riad Amour, a invité les entreprises allemandes à s'engager davantage en Algérie, pour l'émergence d'une ère de coopération gagnant-gagnant, devant offrir de nouvelles opportunités de coopération, et corriger le déséquilibre commercial, existant entre l'Algérie et l'Allemagne, qui s'est élevé à 2,9 milliards de dollars en 2017, en défaveur de l'Algérie.