D'importants dégâts ont été constatés à travers toute la wilaya de Béjaïa, suite aux dernières intempéries. Le réseau routier, qui reste impraticable en dépit des interventions des services des travaux publics, a subi des dégradations d'une telle ampleur qu'il restera hors d'usage pour quelques jours encore, sinon des semaines. C'est le cas notamment pour la ligne ferroviaire Béni-Mançour-Béjaia qui a été totalement déstabilisée sur un peu plus d'un kilomètre au lieu-dit Ighzer Bouhadja, à Takrietz. «La voie est totalement ensevelie sous les coulées de boue et de pierres charriées par les eaux pluviales du ravin, en amont de la voie ferrée», indique au Temps d'Algérie un agent de la SNTF à la gare de Béni-Mançour. Cette situation n'est pas de nature à autoriser la société des chemins de fer à laisser les trains circuler librement sur cette ligne, affirme la même source, qui ne précise toutefois pas la durée de cette interruption. Mais selon quelques indiscrétions, le trafic ferroviaire attendra au moins deux semaines pour reprendre. Les dégâts sont de même nature que ceux enregistrés l'année passée dans les mêmes circonstances, et qui avaient contraint à l'époque la SNTF à suspendre la circulation des trains entre les deux gares pendant une semaine. Des travaux avaient été entrepris, rappelle-t-on, mais pas de manière à endiguer définitivement les risques d'inondation de ce tronçon de voie ferrée. La SNTF saisira cette fâcheuse occasion pour diagnostiquer l'ouvrage enjambant la zone industrielle de Taharacht, à Akbou, qui a été, à en croire un agent du district de la SNTF, sérieusement ébranlé il y a quelques jours par un engin transporté par un camion. Signalés à temps par les agents de sécurité, les trains ont continué cependant à circuler jusqu'à avant-hier. L'interruption de la circulation des trains dans toute la vallée de la Soummam pénalisera par ailleurs sévèrement l'économie nationale, eu égard au rôle du port de Béjaïa, qui arrive au second rang des entreprises portuaires. Les investisseurs de l'est du pays, dont les marchandises sont convoyées à bord du train à containers qui circule depuis 2016 entre le port de Béjaïa et le port sec de Tixter, dans la wilaya de Bordj-Bou-Arréridj, se voient dans l'obligation de transporter leurs produits par voie terrestre. Le transport par route subira en conséquence une intense pression durant cette période. Les milliers de travailleurs et d'étudiants qui privilégient quotidiennement le train comme moyen de transport devront eux aussi, à leur grand regret, se rabattre sur les bus avec tous les aléas liés aux coupures récurrentes des routes de toute la région.