Pour les candidats retenus, c'est déjà le temps de préparer les grands thèmes de la campagne électorale, qui s'annonce animée. Au-delà du programme respectif de chaque candidat, qui respecte généralement les grandes lignes et l'idéologie du parti politique, il y a sans doute des sujets dominants qui vont accaparer l'intérêt des électeurs et plus particulièrement de l'opinion publique nationale. Des milieux politiques estiment que cette campagne sera dominée par des questions liées généralement à l'actualité immédiate et qui retiennent l'attention de larges franges de la société. Au vu des expériences passées, on pense que les dossiers économiques et les préoccupations sociales seront les thèmes centraux des futurs meetings qu'animeront les six candidats. Naturellement, la mode aujourd'hui est au retour au discours propre au «nationalisme économique», au protectionnisme et au «souverainisme» dans la prise de décisions stratégiques. Ce retour s'explique notamment par la conjoncture difficile que vit la planète et les grandes conséquences de la crise financière mondiale. C'est ainsi que les candidats les plus libéraux vont certainement atténuer leurs préférences, en jouant sur la protection sociale des travailleurs, l'accentuation du rôle de l'Etat dans la régulation et le contrôle des circuits économiques et commerciaux et la défense de la production nationale. Ces annonces devraient en principe convaincre la grande masse des travailleurs des secteurs industriels et des services, ainsi que les patrons des petites et moyennes entreprises. Il est vrai que dans le domaine du protectionnisme, certains candidats seront plus à l'aise que d'autres. Comme Louisa Hanoune, qui ne cache point son sentiment favorable au modèle en vogue en Amérique latine, notamment avec l'expérience du Vénézuélien Chavez. Bouteflika, lui aussi, n'a pas de leçon à recevoir sur ce plan, d'autant qu'il vient de promulguer récemment certaines décisions pour sauver des entreprises publiques déficitaires ou en grande difficulté, s'interdisant toute dissolution. Même cas également pour les récents changements dans la législation et la réglementation économique, notamment concernant l'investissement étranger, le transfert des capitaux ou la cession des parts et les innombrables avantages accordés précédemment pour les IDE d'une manière générale.Ce dossier sera intimement lié à la récurrente question du chômage, du sous-emploi et de la valorisation de nos ressources humaines. Les candidats ne rateront aucun rendez-vous électoral pour évoquer ce point sensible, faisant de multiples promesses et proposant plusieurs variantes de solutions miracles, comme l'ouverture de grands chantiers de travaux publics ou le lancement de gigantesques projets d'infrastructures qui absorbent une forte main-d'œuvre, ainsi que la promulgation de mesures draconiennes pour résorber ou atténuer le chômage dans certaines régions du pays. Les questions sociales seront un autre thème favori des candidats, notamment tout ce qui concerne la santé publique, la couverture sanitaire, la prise en charge des malades, la sécurité sociale, les différentes allocations et autres indemnités, comme les «basses» retraites ou la revalorisation des salaires de certains segments du secteur de la Fonction publique (notamment les franges les plus contestataires et les plus revendicatives), même si cela va pousser un ou plusieurs candidats à proposer des recettes farfelues ou irréelles juste pour ratisser large dans l'électorat. Pour les observateurs, les questions d'actualité politique seront reléguées au bas de la liste des préoccupations des candidats, ces derniers axeront leurs discours ou leurs interventions sur cinq «tableaux», le protectionnisme, la jeunesse, l'emploi, le pouvoir d'achat et la protection sociale.