Dans son discours prononcé hier à l'ouverture à Sidi Bel Abbès de la conférence nationale sur la formation, le chef de l'Etat a exhorté les jeunes à rester attachés à l'Algérie, malgré «toutes les conditions que connaît le pays et les tentations du monde extérieur». Affirmant que l'Algérie demeure un «grand pays», avec un peuple «courageux», il les invitera à s'inspirer des valeurs de leurs aînés. Pour le président de la République, la jeunesse algérienne est une «richesse inestimable» qu'il a invitée à «s'armer» de diplômes et de compétences en raison des missions de responsabilité qui les attendent dans un avenir très proche. Soulignant que l'Algérie ne devrait pas recourir à la main-d'œuvre venant d'Asie et d'Amérique latine, il a regretté que des jeunes Algériens non-qualifiés exigent des emplois ne correspondant pas à leur profil. Au sujet des étudiants algériens qui arrivent à réussir à l'étranger, le chef de l'Etat leur a suggéré de rester et de servir leur pays, tout en affirmant que l'Algérie demeurera fière de leur réussite. Evoquant la crise économique mondiale, le président Bouteflika a indiqué que l'Algérie ne peut pas être en retrait de tout un ensemble, soulignant qu'elle a les capacités de relever les défis grâce à ses propres compétences. Il a rappelé, à ce titre, que si le pays a remboursé toutes ses dettes et que les 5 autres milliards de dollars restant proviennent, a-t-il expliqué, de l'économie de marché et des entreprises du secteur privé, il a fait remarquer qu'il demeure encore dépendant de l'extérieur, quoique nous puissions régler ces dettes en 24h, dira-t-il. Le chef de l'Etat a tenu à rendre hommage aux sportifs champions, présents dans la salle. D'abord l'athlète Hassiba Boulmerka, championne olympique en 1992, (1500 m) qui avait fait rêver les Algériens au moment où le pays était ravagé par le terrorisme, ensuite son collègue Noureddine Morceli, champion olympique en 1996, qui avait transformé les larmes de tristesse des Algériens en larmes de joie car «le terrorisme demeure pire que le colonialisme», dira le Président. S'adressant enfin à Belloumi (Ballon d'or africain en 1981), Bouteflika a évoqué les prouesses du football algérien au Mondial de 1982, soulignant que cette discipline sportive était à l'avant-garde en Afrique et au niveau arabe. S'agissant de l'élection présidentielle du 9 avril, il a appelé les jeunes à faire leur choix «en toute souveraineté, démocratie et dans la transparence», soulignant que l'Algérie a besoin d'une place dans le concert mondial pas par un président uniquement, mais par un président «fortement soutenu par son peuple». «Votez contre ou pour moi, l'essentiel c'est que vous exprimiez votre choix», a-t-il lancé à une assistance qui n'a pas cessé de réclamer un troisième mandat.