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«Canis sine dentibus vehementius latrat»
Des médias occidentaux en mal de spectacle
Publié dans Le Temps d'Algérie le 09 - 04 - 2009

Des envoyés spéciaux qui ne voient que ce que leurs patrons veulent voir, des éditorialistes qui ressassent ce que des esprits chagrins leur racontent, des chroniqueurs repus affalés dans des sofas, dans des villas cossues de nouveaux riches sur les hauteurs d'Alger, des commentateurs qui croient que la Kabylie est un repaire d'opposants…
L'élection présidentielle a rameuté en Algérie bien des «spécialistes» qui iront chacun de sa diatribe, de son analyse, de ses propres souhaits et rêves…
Comme L'express et Christophe Barbier dont tout le monde connaît les accointances avec des milieux néocoloniaux et des intérêts inavoués ainsi que ses rancoeurs par rapport aux «Arabes» et à l'Islam.
Le fait que l'Algérie, un pays souverain, n'ait pas accepté qu'un numéro de ce canard soit distribué chez nous, vu l'impartialité et les injures de certains articles sur notre pays, est resté en travers de la gorge du sieur Barbier.
Ce multipigiste, qui squatte tous les plateaux télé, y est allé de son sermon, ressassant d'un air las une ritournelle sur la liberté de la presse, lui qui doit rendre compte régulièrement à ses patrons et directeurs de conscience.
M. Barbier s'autoproclame tuteur et donne sans frais une leçon sur la liberté de la presse. L'arnaque est grossière, comme est triste le sort d'un titre à la filiation prestigieuse dont a hérité un sombre journaliste qui a un avis sur tout et qui surfe d'un sujet sur la maternité à un autre sur la faim dans le monde sans jamais douter.
Nous avons l'habitude des attaques médiatiques
L'Algérie, elle, se rend compte depuis longtemps qu'elle est la cible d'attaques, comme les vôtres, de la part de nombreux autres médias occidentaux et français particulièrement. Nous prenons cela avec beaucoup de philosophie. Vous savez pourquoi ?
Parce que nous vous connaissons. Nous avons étudié dans vos écoles et nous étions meilleurs élèves que vous.
Nous comprenons votre désarroi, votre nostalgie et l'erreur que vous avez faites de dévaloriser le peuple autochtone d'Algérie, considéré comme moins que rien jusqu'à le pousser à cette ultime insurrection qui nous a libéré et que vous ne digérez pas.
C'est vrai que vous avez perdu un de vos plus beaux fleurons en terre coloniale et juste en face de Marseille en plus ! Quel gâchis ! A votre place, j'aurais sans doute été déçu et révolté, moi aussi, je l'avoue… Mais c'est trop tard !
La presse est plus libre en Algérie
Mais rassurez-vous, vous n'êtes pas le seul média à avoir tenté de dévaloriser l'Algérie à l'occasion de l'invitation que ce pays vous a faite pour «couvrir» cet évènement très important.
Bien d'autres journaux, par le son, l'image et l'écrit nous ont servi pas mal de «salades». J'en ris encore tellement je m'attendais à un tel jardin potager.
Vous me confortez tous dans mon intime conviction que vous n'évoquez l'Algérie que pour tenter de la «salir». Certes, vous devez montrer nos quartiers aux murs lépreux, nos trottoirs défoncés, nos poubelles renversées, certains pans de La Casbah, ce joyaux culturel et patrimoine de l'Unesco, non encore restaurés…
Vous devez faire parler des citoyens mécontents, des jeunes harraga qui en ont ras-le-bol, des femmes qui n'ont pas encore bénéficié de tous leurs droits, des islamistes égarés, hagards et qui se shootent, des enfants de la «tchitchi» qui roulent en Hummer et dont les parents sont de nouveaux riches qui crachent dans la soupe…
Vous avez le devoir de vous rendre en Kabylie pour essayer de faire dire à de jeunes désoeuvrés ce que vos auditoires aimeraient écouter, interviewer des militants «boycotteurs» qui ne militent qu'à des occasions données et font de l'opposition de salon, le reste du temps. Oui vous devez faire tout cela.
Un journaliste doit faire preuve d'objectivité
Mais un journaliste professionnel doit aussi dire que l'Algérie connaît un boom formidable et remarquable en matière de développement.
Que les autoroutes, les ponts, les tunnels, les hôpitaux, les écoles, les universités, les infrastructures sportives… ont de quoi faire rêver bien des responsables de régions françaises…
Certes, vous avez rencontré des chômeurs, ces «fiers» hittistes, bardés de diplômes mais qui n'ont pas de travail, qui rêvent de fausses blondes et de chimères occidentales.
Certes vous avez rencontré des ménagères qui se plaignent de la vie chère.Mais vous êtes-vous rendus dans nos campagnes ? Là où autrefois l'armée coloniale torturait, violait, séquestrait et brûlait les récoltes pour affamer ?
Vous auriez vu dans cet arrière-pays des villages modernes, des foyers alimentés en gaz, en électricité et en eau. Des écoles avec des centaines d'enfants heureux, des routes, des cliniques, le modernisme.
Rendez-vous donc en Kabylie et n'ayez pas peur de faire une pointe au cœur du Mizrana, cette région de maquis que l'armée coloniale française n'a jamais pu pénétrer et qui pendant des années a été le fief incontesté de nos glorieux moudjahidine de l'ALN dont notre armée est issue justement.
Visitez l'intérieur du pays et la Kabylie profonde !
Allez donc visiter Azzefoun et Tigzirt et vous verrez comment se sont développées et modernisées ces stations balnéaires… Vous pouvez d'ailleurs, si vous avez raté ces visites, surfer sur Google Earth. Allez-y faire un tour, vous verrez comment l'Algérie se développe…
Un journaliste professionnel digne de ce nom aurait fait ces déplacements et aurait été crédible. Vous ne l'êtes pas, comme d'ailleurs certains de mes propres confrères algériens qui crachent aussi dans la soupe, je vous le concède. Mais cela prouve bien que notre liberté de presse est autrement plus assise en Algérie que chez vous.
Vous l'avez constaté en lisant notre presse et en vous référant justement à toutes les critiques qui y sont publiées et qui vous alimentent. Mais ça c'est notre histoire interne, notre histoire de famille.
Ceci dit, cette élection à la magistrature suprême n'est à comparer à aucun autre scrutin national. Il n'y a rien à dire. Tout s'est déroulé dans une parfaite transparence. Tous les partis en lice et tous les citoyens avaient le loisir de «contrôler», de suivre, de vérifier et de contester. Des observateurs dignes de foi étaient présents et libres.
Il convient de le reconnaître. Alors, affirmer comme le fait, toute honte bue, Thierry Oberlé, l'envoyé très «spécial» à Alger du Figaro, la «victoire annoncée de Bouteflika : candidat sans rival sérieux à un troisième mandat, le Président est assuré d'être réélu jeudi, malgré un terne bilan», c'est nous semble-t-il prendre des raccourcis rapides.
Des Algériens «revanchards» existent aussi
Des Algériens repus des failles d'un système qui se cherche encore pour certains domaines - nous connaissons nos faiblesses - et qui crachent dans la soupe, sans vergogne, y vont assurément de leurs diatribes assassines pour alimenter des médias étrangers aux ordres.
Mais l'élection présidentielle de 2009, et ce, quoi qu'on en pense, intéresse plus qu'on ne veuille bien se l'avouer.
Par-delà la Méditerranée, les cliquetis désordonnés des claviers des PC qui nous parviennent de rédactions qui s'affolent et s'évertuent à chercher des poux à l'Algérie ne nous inquiètent donc pas. Mais ils nous interpellent.
Car certains journalistes n'ont pas encore digéré notre indépendance et rêvent de nos richesses. Ils trouveront toujours à y redire grâce parfois, hélas, à la collaboration d'Algériens, qui sont pourtant souvent parmi les mieux lotis mais qui n'hésitent pas à critiquer leur pays, croyant faire bonne figure devant tous ces «roumis» qui nous détestent.
Le peuple algérien votera en masse. Les taux ne seront pas truqués. Et le candidat-Président n'a eu de cesse de demander tout au long de ses meetings à tous les électeurs que l'essentiel est qu'ils aillent voter et qu'ils votent pour le candidat de leur choix. Sa seule ambition était que les Algériens soient nombreux pour montrer à la face du monde leur maturité.
L'électeur algérien vote librement et tient à ce droit
Et nombreux furent les Algériens qui répondirent à cela, pour la seule raison qu'ils tiennent par-dessus tout à s'exprimer. Et ils l'ont fait.
En Algérie, on n'a pas besoin de «forcer» les gens à voter, comme cela se fait dans un pays démocratique que je connais très bien pour y résider : la Belgique.
En Belgique, le vote est une obligation et ne pas remplir son devoir (qui est en fait une obligation) électoral est passible de sanctions. C'est tout dire.
Sachez aussi, chers confrères, que la démocratie existe en Algérie depuis des millénaires ! Oui, vous avez bien lu : depuis des millénaires. Mais l'histoire coloniale a voulu occulter cette réalité. Dès le début, la colonisation s'est empressée de briser les traditions, us et coutumes du peuple algérien et sa hiérarchisation.
Dans nos villages, nos mechtas, partout existaient depuis des millénaires des assemblées de sages. Des djemaâ. Il en existe toujours jusqu'au plus profond de notre terroir. Et l'autorité de ces assemblées démocratiques veille encore sur nos villages.
Vous auriez dû tenter d'en savoir plus sur ce mode ancestral de «gestion» qui perdure en Kabylie notamment. C'est un peu comme les arbres à palabres de l'Afrique profonde, sauf qu'ici, on traite du quotidien des villageois, en toute équité, justice et démocratie car chacun a droit à la parole dans ces assemblées.
Le colonialisme évidemment a interdit ces assemblées pour leur substituer des bureaux de l'indigénat afin de contrôler les populations… Mais nous avons gardé au plus profond de notre être ces principes et ces coutumes.
Comme la langue berbère, aussi, qu'on a tenté de tuer et qui, envers et contre tout, fleurit de plus belle. Au grand bonheur de toute l'Algérie dont c'est une richesse incommensurable.
Chers confrères, un peu de retenue siérait à vos pérégrinations. L'Algérien sait que cette élection est capitale pour le devenir de son pays. Il sait qu'il reste énormément à faire et que de gros défis l'attendent. Cela suffit pour qu'il aille voter. En 2009, le citoyen algérien est mâture, exigeant et libre.
Ne vous inquiétez pas, il sait ce qu'il veut. La preuve ? Il ne vous a pas attendu pour manifester son mécontentement et plus que de coutume. S'il ne s'agit pas là de démocratie, alors j'en perds mon latin.
Mais aujourd'hui, jeudi 9 avril 2009, je veux vous dire ceci : «Canis sine dentibus vehementius latrat (1)» ; car enfin vous le savez bien, désormais : «Alea jacta est ! (2)»
A. M.
(1) chien qui aboie ne mord pas


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