Sur initiative de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), 395 espaces de solidarité ont été ouverts depuis hier à travers les 48 wilayas sous le slogan «Produisons et consommons algérien». Ces espaces dédiés à la production nationale proposent des produits agroalimentaires, notamment des produits laitiers, jus, produits avicoles et autres produits de large consommation ainsi que des produits électroménagers et du textile. Cet espace a été inauguré hier par le ministre du Commerce, Amara Benyounès, qui était accompagné par le ministre de la Pêche, Sid Ahmed Ferroukhi, et la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Mounia Meslem, des représentants des organisations patronales et de la centrale syndicale ainsi que des responsables des compagnies de téléphonie mobile qui participent aussi à cette manifestation qui durera tout le mois sacré. Le ministre du Commerce a relevé que les prix actuellement n'ont pas enregistré de hausse, contrairement aux années précédentes, et a appelé les commerçants à baisser leurs prix durant le mois de Ramadhan. Il a adressé aussi un message aux ménages pour éviter «le stockage et le gaspillage des denrées alimentaires». Il a insisté, à cette occasion, sur la responsabilité du ministère pour faire respecter les prix soutenus ou administrés par l'Etat. Mais «le ministère ne peut intervenir pour réglementer les prix des autres produits car c'est la loi de l'offre et la demande». De son côté, la ministre de la Solidarité a mis en avant «les efforts du gouvernement pour faire de la solidarité sa devise». Son département chapeaute les actions de solidarité envers les nécessiteux à travers le pays. En prévoyant des espaces de ventes «de solidarité», «c'est la production nationale qui est encouragée». Mme Meslem a annoncé dans ce sens que l'opération de distribution des colliers contenant des denrées alimentaires a commencé à travers les 48 wilayas sous l'égide des walis. Elle a rappelé l'instruction du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales instruisant les walis à mener dans les meilleures conditions cette opération qui touchera 1,7 million de nécessiteux. Les lacunes signalées seront corrigées, a-t-elle promis, signalant que plusieurs partenaires ont été associés à l'opération, à l'instar des présidents d'APC et du ministère des Affaires religieuses. L'opération a été décentralisée pour une meilleure efficacité, a-t-elle souligné, insistant sur la responsabilité des walis pour gérer cette action qu'elle souhaite réussie. Au niveau de l'espace aménagé au niveau de la centrale syndicale à Alger, 75 exposants participent à cette manifestation qui s'étalera durant tout le mois de Ramadhan. Ils ont réduit les prix à raison de 10 à 120 DA sur leurs produits. Pour la première fois, l'association des mandataires a participé en vendant des fruits et légumes frais au prix de gros. Ces rabattements ont été décidés pour soutenir le pouvoir d'achat des familles durant le mois sacré. «Ce sont des prix abordables», ont constaté plusieurs citoyens questionnés sur les prix pratiqués. D'autres, par contre, estiment que les prix restent hors de portée et ne diffèrent pas beaucoup de ceux affichés dans les commerces. Des colis de Ramadhan pour 1,7 million de nécessiteux L'espace érigé à l'intérieur de l'enceinte du siège de l'UGTA est ouvert à toutes les entreprises publiques ou privées qui veulent participer à l'action de solidarité envers les citoyens. Pour pouvoir baisser les prix, la centrale syndicale a aménagé l'espace et supporte les charges d'électricité et d'eau, a indiqué le secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Said. Selon Amar Takjout, à partir de la deuxième semaine du Ramadhan, des fabricants de vêtements rejoindront l'espace de solidarité pour permettre aux familles d'acquérir des tenues vestimentaires pour leurs enfants en prévision de la fête de l'Aid El fitr. Le ministre de la Pêche, M. Ferroukhi a, pour sa part, salué l'initiative de soutenir le système commercial qui met en relation directe les entreprises et les consommateurs. Tout en souhaitant encourager ces actions de solidarité, il a noté qu'un grand nombre d'opérateurs économiques réalise une bonne partie de son chiffres d'affaires durant le Ramadhan, ce qui favoriserait le maintien et la création de nouveaux postes d'emploi. «Certaines entreprises réalisent 50% de leurs résultats annuels au cours du mois sacré», a relevé le ministre. Le président de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (Caci), Mohamed Laïd Benamor, a relevé que la participation des opérateurs économiques à ces espaces de solidarité témoigne de leur solidarité envers les familles algériennes et particulièrement les nécessiteux. La Caci les incite, à cette occasion, à améliorer la qualité de leurs produits, a-t-il avancé, souhaitant que d'autres actions soient programmées au cours de l'année pour ne pas se limiter au mois de Ramadhan. M. Benamor a indiqué, par ailleurs, que la Caci a adressé une lettre aux producteurs pour attirer leur attention sur le respect des normes de qualité et pour «éviter la spéculation» sur les prix de vente durant le mois sacré, connu pour la hausse de la demande. «Nous souhaitons que les industriels soient solidaires avec les consommateurs», a-t-il dit. Le président de la Confédération des industriels et producteurs algériens (Cipa), Abdelaziz Mehenni, a souligné que l'ouverture des espaces de vente durant le Ramadhan est une occasion pour «relever le défi de consommer algérien» lancé par le ministère du Commerce en avril dernier.
