Alors que la CNMA affirme avoir versé la totalité de la subvention, la régularisation des collecteurs de lait cru tarde encore, selon certains professionnels. Le président de l'Association des collecteurs de lait de la région Centre, M. Abed, souhaite la prise en charge de cette problématique afin de permettre aux producteurs d'alimenter le marché. Au moment où plusieurs collecteurs de lait cru affirment ne pas avoir été totalement régularisés par rapport à la perception de la subvention de l'Etat, la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA) persiste et signe avoir versé la totalité de la subvention accordée par les autorités publiques destinée aux intervenants de la filière du lait, entre autres, les éleveurs, les collecteurs et les transformateurs. La CNMA a versé une somme de 560 millions de DA à la Banque d'Agriculture et du Développement rural (BADR) qui se chargera par la suite de régulariser les concernés par le biais des directions des services agricoles (DSA). Selon une source proche de la CNMA, «tous les dossiers qui étaient en instance sont régularisés». Le règlement des subventions concerne le dernier trimestre 2008 et le premier trimestre 2009, ajoute la même source. Une première dotation de 250 millions de DA a été dégagée, suivie d'une seconde d'un montant de 310 millions de DA pour régulariser la totalité des dossiers en souffrance. La CNMA aurait achevé l'opération d'affectation de l'aide, a-t-on appris hier. «La subvention du mois d'avril a été également versée», ajoute-t-on. Les directions des services agricoles élaborent des listes d'éleveurs et de collecteurs concernés par la subvention, accompagnés d'attestation de service fait et transmettent ces listes aux Caisses régionales de mutualité agricole en vue de les prendre en charge. L'ONIL à la rescousse des producteurs Dans une déclaration, hier, à l'APS, M. Henni, directeur général de l'Office national interprofessionnel du lait (ONIL), a indiqué que cet organisme prendra en charge, à partir de juillet prochain, l'opération de distribution de la subvention, selon le nouveau dispositif dit de développement de la filière lait, production nationale, mis en place en mars dernier. La subvention accordée est de l'ordre de 12 DA/litre pour les producteurs, de 7 DA/litre pour les collecteurs et 4 DA/litre pour les transformateurs. Selon M. Henni, les opérateurs de la filière lait ont jusqu'au 30 juin prochain pour s'adapter au nouveau dispositif et constituer les documents administratifs nécessaires à leur adhésion. Pendant la période comprise entre mars et juin, la CNMA continuera à gérer la subvention de l'Etat avant de se retirer définitivement à partir du 1er juillet prochain. L'office, à travers son guichet unique installé au niveau de la BADR, procèdera à partir de ce dimanche au paiement des primes du mois de mars, pour le compte de 113 opérateurs ayant déjà rejoint le nouveau dispositif, paiement qui était auparavant trimestriel. Il se fera mensuellement et en aval, a précisé M. Henni qui a annoncé à l'occasion une révision à la hausse du montant de la subvention au vu du nombre d'opérateurs qui adhèrent au fur et à mesure. Cela prendra en compte également l'importance de la production, qui augmente durant le printemps (mars à juin) et diminue en été avant de reprendre en automne, a-t-il encore expliqué. Quelque 20 000 opérateurs (producteurs, collecteurs et transformateurs) sont concernés par cette aide et l'ONIL table sur 40 000 adhérents d'ici la fin de l'année. Dans un accord signé en février dernier avec le ministère en charge du secteur, l'office s'est engagé à porter la collecte de lait à 400 millions de litres en 2009 contre 150 millions en 2008. En attendant la mise en application des nouvelles mesures, les collecteurs, principalement, s'impatientent. Ces déclarations sont loin de rassurer les éleveurs. «Nous espérons que la subvention concernant le premier trimestre 2009 soit régularisée la semaine prochaine», tient à souligner un éleveur de la région Centre contacté hier. Les collecteurs comptent saisir officiellement la CNMA en vue de les prendre en charge si l'opération accuse un retard.
