Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a appelé, mardi, à venir en aide à plus de 400 personnes, prises au piège par les violences actuelles à Yaloke en République centrafricaine. Lors d'une conférence de presse à Genève, un porte-parole du HCR, Adrian Edwards, a déclaré que «474 membres issus de l'ethnie peule en République centrafricaine se trouvent actuellement confinés dans un site dans la ville de Yaloke, à 200 km au nord-ouest de Bangui», la capitale du pays, où ils sont confrontés depuis plusieurs mois à des conditions humanitaires «désastreuses». «Ils ne peuvent pas s'aventurer au-delà d'un périmètre de 500 mètres en raison des dangers encourus». Cela signifie, selon lui, «non seulement qu'ils ne peuvent pas rechercher la sécurité ailleurs, mais ils sont dans l'incapacité d'assurer leurs moyens de subsistance ou de chercher de l'aide». Les adultes comme les enfants souffrent sévèrement de malnutrition et plus de 30% d'entre eux sont atteints de paludisme, a noté M. Edwards, ajoutant que six cas de tuberculose ont également été recensés. Par ailleurs, depuis l'arrivée du groupe minoritaire de confession musulmane à Yaloke en avril dernier, 42 d'entre eux ont trouvé la mort et de nombreux autres s'affaiblissent de jour en jour, a indiqué l'agence onusienne. «En dépit de la présence des forces internationales, le groupe à Yaloke est toujours sous le coup de menaces récurrentes, d'agressions verbales et physiques et de pillages par les milices anti-Balaka», a déclaré le HCR. «Une aide humanitaire d'urgence est nécessaire, de même qu'une assistance afin de procéder à leur transfert dans des lieux plus sûrs, à l'intérieur de la République centrafricaine ou dans les pays voisins», ajoute l'organisation humanitaire. Plus de deux ans de guerre et de violences sectaires dans le pays ont entraîné les déplacements de milliers de personnes, selon le HCR, qui estime à près de 440 000 le nombre de personnes déplacées à l'intérieur du pays et à 190 000 de demandeurs d'asile au-delà des frontières, tandis que plus de 36 000 personnes, dont les Peuls restent piégés dans des enclaves à travers le pays. Tout en soulignant le rôle clé joué par la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (Minusca) dans la protection des personnes contre les actes de violence, le HCR a appelé à la conduite d'une action immédiate afin de mettre les Peuls de Yaloke en sécurité.