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Les petits bonheurs du jeudi
Publié dans Le Temps d'Algérie le 07 - 10 - 2015

Achour a toujours pensé que la vie était ainsi. De toute façon pour lui, elle ne pouvait pas être autrement parce que c'est la seule qu'il ait connue. Des kilomètres à faire en montagne, à braver des passages rocailleux et des ronces douloureuses, à se nourrir exclusivement de galette, ce n'est peut-être pas une existence de rêve. Achour ne s'en plaignait pas pour autant. D'abord parce que ce boulot était presque dans la nature des choses. Il est vrai que l'homme n'était pas vraiment fait pour bousculer la fatalité, mais il aurait pu.
D'autres villageois de sa génération se sont bien révoltés contre un destin trop facilement tracé et ont pu secouer le cocotier pour se placer sur d'autres trajectoires de la vie. Certains ont réussi à prospérer loin des montagnes, d'autres ont connu des hauts et des bas et d'autres encore ont trimé, avant de revenir de leur exil et de leurs illusions. Achour, lui, a docilement accepté son sort très tôt. Si tous les enfants du village ont commencé dès leur tendre enfance à travailler parce que les temps étaient durs pour tout le monde, il n'en demeure pas moins que la majorité d'entre eux, à un moment ou un autre, ont exprimé quelque révolte passagère ou ponctuée par un départ aux relents de rupture. Pour les vieux gardiens du temple, il était l'exemple. Pour les plus jeunes qui caressent en sourdine le rêve d'une autre vie, mais n'avaient pas encore franchi le Rubicon, il était l'incarnation d'une résignation mortelle. Mais Achour ne s'en laisse pas conter. Il n'avait d'ailleurs ni l'envie ni le temps d'entendre ce qu'on peut bien dire et penser de lui. Il n'allait ni au café, ni à la mosquée, ni aux fêtes, les seuls espaces de rencontres où il pouvait surprendre quelque conversation de village. Quand il n'est pas sur les hauteurs avec ses bêtes à guider vers les coins les plus verdoyants et à surveiller de la prédation, il est dans sa masure à récupérer de l'effort de la journée avant le repas et le sommeil. Une fois par mois, il laissait son troupeau à la maison ou le confiait à un parent et se rendait au marché du bétail pour vendre quelques chèvres ou en acheter. Le marché se situait à une dizaine de kilomètres du village et à trente ans passés, Achour n'a jamais été au-delà. Avec un cousin, berger comme lui, il avait entrepris un jour d'aller plus haut que d'habitude en montagne. Un pic difficile d'accès qui a toujours attiré Achour. En parvenant au sommet, les deux hommes ont été ébahis par les paysages qui s'offraient à leurs yeux. Une plaine à perte de vue et au bout, une grande ville qui se jette dans la mer. Tout ce que Achour et son cousin n'ont jamais vu de leur vie. Depuis, on n'a plus revu Achour, ni eu de ses nouvelles. Selon son cousin, il aurait eu cette phrase, en regardant au loin l'horizon à partir du sommet de la montagne : «Oh, terre de Dieu et des hommes, tu es si vaste et si généreuse, pourquoi donc rester dans l'exiguïté du village ?» Depuis, la formule a pris ancrage, on la reprend bien au-delà de la localité, à chaque fois que quelqu'un décide d'aller découvrir un autre pan de ciel. On la ressort surtout quand la réussite est au bout.
Slimane Laouari
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