Il y a quelques jours, le président de la Fédération algérienne d'athlétisme s'est exprimé, lors d'une réunion conjointe MJS-COA consacrée à la préparation des athlètes algériens aux JO de 2016 sur les problèmes que vit au quotidien sa discipline. Il a insisté sur le manque de pistes d'athlétisme, indiquant que celle du Sato de l'Office du complexe olympique Mohamed-Boudiaf d'Alger était dans un piteux état. Convenons que l'Algérie accuse un retard dans la construction de stades d'athlétisme malgré un immense effort réalisé depuis l'indépendance du pays en 1962. Nous sommes d'accord avec lui sur l'état de la piste du Sato, mais il ne faut pas exagérer. Cette piste continue à servir et c'est sur elle que des athlètes réalisent des minimas pour des jeux olympiques ou des mondiaux. S'agissant du nombre de pistes, il ne faut pas circonscrire son point de vue qu'à la seule région d'Alger. L'Algérie est un grand pays et il y a des pistes d'athlétisme inutilisées ou insuffisamment utilisées. Ce qu'il faut attendre d'une Fédération sportive c'est qu'elle développe sa discipline et cela passe par l'atteinte d'un maximum de régions du pays. Le Dr Ali Hakoumi, ex-DTN de la FAA, nous a parlé de l'exemple de la Jamaïque, un pays qui possède des infrastructures sportives désuètes et qui se permet de damer le pion aux plus grandes nations en athlétisme. Le président de la Fédération d'athlétisme de ce pays doit certainement avoir de sérieuses raisons de se plaindre de ces faibles moyens au vu des résultats que son sport obtient dans les plus grandes joutes du monde. Du reste, Taoufik Makhloufi, champion olympique du 1500m, a commencé sa carrière à Souk Ahras où on ne croit pas qu'il ait disposé d'un stade avec une piste comme celle du nid d'oiseau de Pékin, celle de Berlin ou celle de Londres. Le président de la FAA est imité par l'entraîneur d'un de nos athlètes d'élite. Ce coach est intervenu, il y a quelques semaines de cela, sur une chaîne de télévision privée pour parler de la préparation de nos athlètes. Il a cité le Portugal qui dispose d'un centre de préparation parmi les mieux équipés au monde. Le problème est qu'il n'a pas expliqué pourquoi le Portugal, qui dispose d'un tel bijou, n'a presque rien fait en athlétisme durant ces trente dernières années. Les seuls athlètes portugais à avoir brillé sont originaires d'Afrique. La Jamaïque a de vrais Jamaïcains comme représentants tout comme les Algériens ont de vrais athlètes algériens dans leurs sélections. L'Algérie, avec peu de centres de préparation, si on en croit cet entraîneur, s'est quand même permise de rafler quelques médailles olympiques dont certaines en or.
