Une exposition en hommage à l'artiste peintre Lazhar Hakkar intitulée «Clin d'œil» se déroule au centre culturel Mustapha-Kateb (5, rue Didouche-Mourad, Alger) jusqu'au 10 décembre 2015. Cette expo, coordonnée par Jalal Eddine Bouguechal, un proche de l'artiste, comporte des tableaux réalisés au cours de sa carrière artistique. Cet artiste est connu à travers le territoire national et à l'étranger pour son dynamisme et sa contribution à l'art, par ses créations à chaque fois renouvelées. Dans les œuvres de Lazhar Hakkar, on retrouve l'être au premier plan, dans une technique originale mêlant peinture et dessin. C'est ce qui a attiré l'attention des critiques et des galeristes. En effet, l'artiste questionne la frontière fascinante, source de tant de réflexions esthétiques, entre l'absence et la présence, entre l'invisible et le visible. Couleurs exaltantes L'artiste a une préférence pour les formes ouvertes, dont l'expressivité oscille entre apparition et disparition, beauté et douleur. Lazhar transforme le langage en une image destructurée et perturbante. Dans les deux cas, l'acte de peindre est dénué d'artifice pour engager un regard critique. Son œuvre incarne sans concession une pureté instinctive. Un monde de sagesse, empreint d'une innocence vagabonde, se confie à des soupirs immortels. Ici, L'essence paradisiaque draine avec elle des couleurs exaltantes. Ainsi, l'ivresse s'engouffre au cœur de ces légendes divines. Brusquement, la douceur des visages vierges de tout chaos ébranle le tumulte du présent. Les paysages se gorgent d'une sensualité mythique et les légendes se souviennent... Le bleu du ciel est pur où qu'il soit, résonnant dans l'air verdoyant d'un écho mystique. La candeur s'étreint en un message de paix. Glorieuse, elle rafle toutes les latitudes. Il n'y a pas de masque ; la générosité exacerbée reste intacte. L'âme, impudique, se révèle complice de la fièvre des couleurs, s'évanouissant car rassasiée de mondes apaisés. Il y a quelques années, nous avons eu l'occasion de voir des œuvres de Lazhar Hakkar dans une exposition au Musée national des Beaux-Arts, où il s'était inspiré de Hyzia, un long poème écrit par Benguitoune et chanté par plusieurs artistes. Une femme demeurée un mythe qui a inspiré nombre de poètes. «Je raconte l'histoire d'une Hyzia dont le drame n'aurait pas interrompu la vie, une femme qui vivrait aujourd'hui, en parole avec la modernité». Entre le mythe et la réalité Lazhar Hakkar a donc toujours cette envie de confondre le mythe et la réalité dans ses œuvres. Trois œuvres rares ornant les cimaises du centre Mustapha-Kateb, réalisées sur des pages de journaux avec des techniques mixtes où se croisent caricature, symboles et acryliques noires, accrochent particulièrement le regard du visiteur par leur originalité. Né le 13 décembre 1945 à Khenchela, Lazhar Hakkar a été formé à l'Ecole supérieure des Beaux-Arts d'Alger. A partir de 1972, il expose en Algérie comme à l'étranger. De 1986 à 2006, les œuvres de Lazhar Hakkar ont été exposées en Tunisie, en France, en Russie, en Italie ou encore en Bulgarie, à la faveur d'événements culturels. Une grande rétrospective, regroupant près de 300 œuvres de l'artiste lui avait été consacrée en novembre 2012 au Musée d'arts modernes et contemporains d'Alger (Mama) à l'occasion du cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie.