Tout le monde sait qu'après la mort du pionnier du chaâbi, El Hadj M'hamed El Anka, suivie par la décennie noire, la musique chaâbi n'arrive pas à retrouver sa place, malgré toutes les tentatives. A quoi est dû ce blocage ? Pourtant, malgré la disparition de Dahmane El Harrachi, El Hachemi Guerouabi, Boudjemaâ El Ankis et Hacene Saïd, il y a toujours des maîtres, notamment Mazouz Bouadjadj et Amar Ezzahi. Même si le premier est marginalisé à cause de son attachement à sa ville Mostaganem et que le deuxième a choisi de ne se produire que dans quelques rares fêtes familiales, peut-être pour préserver sa santé, on se demande comment les chanteurs de la deuxième génération tels Abderrahmane Koubbi, Chaou Abdelkader, Youcef Toutah, Abdelmadjid Meskoud et les élèves d'El Anka tels que Kamel Ferdjallah, Mehdi Tamache, et le propre fils du maître, El Hadi El Anka, n'arrivent pas à remettre le chaâbi sur les rails. Pourtant, il n'y a pas de secret pour redonner à ce style la première place : il suffit d'enregistrer des chansonnettes à succès. mais comment ? Si dans les années 1970, il y avait des faiseurs de succès tels que Mahboub Bati, El Hbib Hachlaf, Mahboub Stambouli, etc, il doit sûrement y avoir des jeunes paroliers et des compositeurs doués. La preuve, Meskoud avait réussi avec El Assima et le regretté Kamel Messaoudi avait enregistré plusieurs chansons à succès écrites et mises en musique par de jeunes talents. grâce à sa belle voix, le Blidéen Abdelkader Guessoum avait, lui aussi, réussi à se mettre au-devant de la scène. Il faut dire que la plupart des chanteurs de chaâbi ne font pas d'effort. La preuve, ils n'essaient même pas d'apprendre les textes et, encouragés par les producteurs et réalisateurs de la télévision, ils se permettent de mettre un cahier devant eux pour lire tout en chantant, ce qui est inadmissible. Ces chanteurs qui se disent professionnels devraient prendre des leçons des jeunes finalistes de «El Han Oua Chabab» et de ceux qui participent au festival national de chaâbi. Il faut dire que ces derniers sont soumis à l'obligation d'apprendre les textes. Enfin, pour la relance du chaâbi, il suffit aux chanteurs de ne pas se contenter des fêtes familiales pour gagner de l'argent et de faire des efforts pour proposer de belles paroles et de belles musiques.