Grâce à ses bassins, Oran a pourtant offert quelques uns des plus beaux fleurons de la natation algérienne comme Salim Iles et Afane Zaza. Passer un moment dans une piscine, en période de canicule, est devenu un luxe. Les privilégiés, eux, peuvent toujours se frayer un chemin vers les piscines qu'elles soient privées ou étatiques. Quant au reste, le gros de la population, il pourra toujours attendre. La piscine ce n'est pas pour lui et il doit se contenter d'une journée en bord de mer quand le transport est disponible, sans oublier d'autres désagréments qui peuvent surgir. Il n'est donc pas surprenant de voir des enfants à la recherche de fraîcheur se rabattre sur des jets d'eau, des bassins communaux ou encore des criques rocheuses, pas loin de la ville. Aujourd'hui, sur la douzaine de bassins qui faisaient la fierté de la ville d'Oran, seule la piscine du jardin public est ouverte au public, avec une température basse. Une infrastructure sportive moderne inaugurée dans les années 1990, qui, malheureusement, n'arrive plus à supporter la forte demande de plus en plus croissante, vu aussi le nombre d'associations et de sportifs qui doivent s'entraîner quotidiennement. Même la demande d'abonnés dépasse l'offre. Plus d'une trentaine d'associations sont domiciliées au niveau de cette infrastructure. Elles doivent payer des sommes astronomiques pour obtenir un créneau d'entraînement. Les abonnés et leurs enfants doivent eux aussi payer, par mois, de très fortes sommes d'argent pour deux séances par semaine. Il fut un temps où aller se baigner dans l'une de ces piscines, durant la période estivale, était un moment de plaisir, un loisir à la portée de tous. Dans les années 70 et 80, l'Oranais avait le choix entre la piscine de Bastrana et la GMO de Sidi El-Houari, la piscine du Gallia de l'ASPTTO à M'dina J'dida, ou encore la piscine de Canastel… Leur accès était ouvert à tout le monde, à un prix raisonnable. Malheureusement, ces prestigieuses infrastructures ont, pour une raison ou une autre, été fermées ou ont carrément disparu. Des piscines ont été construites à Gdyel, à Oued Tlélat ou à Boutlelis. Elles ne font pas l'unanimité en raison, surtout, de la distance qui les sépare d'Oran. Celle de Bastrana qui, jadis, était le fleuron de la capitale de l'ouest algérien, est, elle aussi, appelée à disparaître. Les autorités locales voudraient en faire tout sauf une piscine. Ce joyau, que les Oranais regretteront amèrement, marquera à vie les nostalgiques, surtout que tous les grands champions de la natation oranaise y ont été formés. En plus de ces difficultés que connaissent les nageurs et nageuses, certaines piscines ferment leurs portes dès qu'apparaissent les premières carences techniques. C'est une des raisons de la déperdition de la discipline à Oran, qui n'arrive plus à produire des champions pour la natation algérienne.