Après huit années d'étude, d'observations et de recommandations, le Plan directeur d'aménagement et d'urbanisme (PDAU) trouve enfin en sa révision une véritable voie de salut pour concrétiser plusieurs grands projets restés en suspens dans la capitale. Il y a lieu tout d'abord de rappeler que l'idée de mettre fin à l'anarchie de l'urbanisme dans la vitrine du pays date de 1990, avec la loi 90/29 du 1er décembre de la même année consacrant le PDAU. Son opportunité se présentait déjà comme une nécessité pour une exploitation rationnelle du sol. Délaissé pour des raisons évidentes, notamment sécuritaires et financières durant plus d'une décennie, ce plan dépassé par le temps avait donc besoin d'une révision afin qu'il puisse s'adapter à la réalité d'aujourd'hui où les problèmes sont plus importants. L'adoption de sa révision lors de la deuxième session ordinaire de l'APW qui s'est tenue à la fin de la semaine écoulée prouve la ferme volonté des élus comme des autorités de la wilaya de mettre en pratique la politique de modernisation de la capitale. Le président de la commission habitat et urbanisme de l'APW souligne dans ce sens le grand intérêt que revêt le plan dont les objectifs sont le plan bleu relatif à l'alimentation en eau potable et le traitement des eaux usées, le plan vert lié au traitement des déchets ménagers ainsi qu'au déséquilibre écologique et à la mise en application de la politique de l'habitat, le plan blanc concernant la restructuration du tissu urbain de la capitale, et enfin le plan jaune ayant trait au plan de circulation. Le directeur de l'urbanisme et de l'architecture (Duac) de la wilaya a pour sa part expliqué que le PDAU sera transmis au ministère de tutelle qui procédera à l'amendement de la loi 90/29 pour permettre ainsi le lancement des études relatives au plan d'occupation des sols (POS) concernant le Front de mer. De ces études, il est attendu, selon le responsable, la création d'un certain nombre de projets, tels un jardin botanique, un port de plaisance et des espaces de détente et de loisirs. Le Duac a fait noter qu'à travers les différentes opérations avec le secteur de l'agriculture, plus de 300 ha ont été récupérés pour servir d'assiette à des projets touristiques. Sur un autre registre, le même responsable a évoqué le grand intérêt de ce plan dont la mise en application induira beaucoup de facilitations au profit des P/APC, tant pour l'attribution des projets d'investissements que pour l'allègement de la congestion de la circulation routière au niveau des communes concernées par ce problème. De manière générale, ajoutera le directeur, le plan permettra de réduire beaucoup de contraintes qui entravent le développement de la capitale, et du coup, empêchent son érection au statut de ville intelligente, perle du littoral. Cet objectif ne saurait être possible sans la maîtrise de l'urbanisme gangréné par une anarchie indescriptible. Avec le PDAU, un arsenal juridique sera à même de réglementer cette situation en stoppant des projets urbanistiques inadéquats, comme il servira de couverture aux communes pour réorganiser de manière progressive leur tissu urbain en modernisant les quartiers et cités, à commencer par la démolition des vieilles bâtisses et leur remplacement par des immeubles répondant à l'harmonie générale. C'est d'ailleurs, comme l'a expliqué le Duac, le but recherché. Manque de foncier De son côté, le wali a instruit les commissions compétentes de faire suivre 1700 recommandations et remarques par le BET portugais chargé de la révision du PDAU. Ces remarques doivent être étudiées avant l'adoption finale du plan à transmettre au ministère de l'Habitat, de l'urbanisme et de la ville. A noter que le BET portugais a travaillé sur ce dossier pendant huit ans, période durant laquelle sa mission a été entravée par un certain nombre de problèmes, tels l'existence de terres agricoles en milieu urbain, de propriétés privées, d'infrastructures de base, universités, hôpitaux, zones industrielles, sans parler de la nature à proprement parler du foncier. Il a été relevé dans ce cadre que 26 APC font face à un manque de foncier, comme Alger-centre, Sidi M'hamed, Belouizdad, Bab El Oued, Bologhine, Oued Koriche, etc. Ceci a souvent contraint les maires à exploiter une même zone pour diverses fonctions. Dans son rapport final, le BET concerné conclut que parmi les contraintes majeures ayant entravé la réalisation d'une capitale intelligente, on notera un déséquilibre démographique, l'existence d'une véritable crise née de l'habitat précaire, développement d'une urbanisation anarchique, détérioration du centre historique de la ville, forte densité de la circulation routière asphyxiant la capitale, et du coup la ville par la pollution qu'elle génère. A côté de cela, il faut ajouter ces cités dépourvues d'espaces de proximité et enfin l'utilisation des espaces intégrés à l'ancien plan comme surfaces non urbanisables.