Un nouvel accident entre un train et un camion survenu vendredi sur la ligne Béjaia-Béni-Mansour, à hauteur du passage à niveau non gardé de Bouzeroual, a provoqué hier la colère des habitants de ce quartier périphérique d'Akbou qui réclament une sécurisation des lieux. Les riverains qui ont procédé à la fermeture de la voie ferrée à la circulation de trains entre Béjaïa et Béni-Mansour réclament «une sécurisation par des moyens appropriés de ce passage» qui est devenu au fil du temps une véritable «guillotine». Situé en pleine zone d'activités, ce passage est emprunté quotidiennement par des dizaines de transporteurs de marchandises. L'accident qui n'a fait qu'un blessé (conducteur du camion) est le troisième à se produire en cet endroit, en l'espace de quelques mois seulement. Au mois de décembre, un accident similaire a coûté la vie au même endroit à un cheminot lorsque le train qu'il conduisait a heurté un camion semi-remorque qui a été surpris sur le passage à niveau. Ce drame qui a provoqué le courroux de la corporation des cheminots a soulevé la question de la sécurité des trains et parallèlement des automobilistes au niveau des passages à niveau non gardés qui se sont multipliés ces dernières années tout le long des 89 kilomètres de rail séparant Béjaïa et Béni-Mansour. Improvisés généralement soit par les riverains eux-mêmes ou parfois par les collectivités locales, ces passages constituent u réel danger. La SNTF qui se considère comme la première victime dans ces tragédies en raison des pertes matérielles et humaines qu'elle enregistre sur tout son réseau national note que les passages à niveau improvisés n'appartiennent pas à la SNTF, mais aux services de la voirie. «Cela concerne les directions des travaux publics et les autorités locales», avait constaté en début d'année le directeur général adjoint de la SNTF, Abdelwahab Akatouche, dans le sillage du débrayage de quatre jours observé par les cheminots. «La SNTF ne peut pas agir seule pour supprimer ou assurer plus de sécurité au niveau des passages non gardés», avait également remarqué le même responsable. Néanmoins, et en réponse aux revendications du syndicat des cheminots, la société des transports ferroviaires avait lancé une étude de remplacement d'une centaine de ces PNNG par des passages souterrains ou des passerelles. Elle a programmé également de supprimer des passages à niveau non gardés jugés dangereux, dont celui de Bouzeroual qui vient d'être reclassé cette semaine en PNG par le ministère des transports. «Les travaux de son aménagement en passage à niveau gardé viennent d'être lancés et nous avons déjà érigé une guérite pour le gardien dont le recrutement et la prise en charge seront assurés exclusivement par la commune d'Akbou», révèle au Temps d'Algérie le chef de section de la SNTF en poste à Béni-Mansour.