Le monde multipolaire s'impose à grands pas. Après les nombreuses manœuvres militaires, notamment les récentes manœuvres entre la Chine et la Russie, place à la suite. La Russie compte instaurer des bases militaires dans nombre de pays dans la confrontation aux tentatives des Américains d'établir des installations militaires dans certaines régions du monde, surtout près de la frontière russe. Le vice-ministre Nikolaï Pankov a récemment déclaré que la Russie travaille sur l'éventualité de retour sur les anciennes bases militaires soviétiques au Vietnam et à Cuba. Plus récemment, la Russie a également confirmé avoir lancé des pourparlers avec l'Egypte pour la réutilisation de l'ex-base soviétique. Toujours d'après le ministère, les pourparlers vont bon train et les accords seront certainement trouvés. Maintenant parlons comme à notre habitude des perspectives de cette nouvelle donne et notamment du choix des pays. Tout d'abord, en ce qui concerne l'Egypte. Selon les experts militaires russes, notamment le colonel à la retraite, Viktor Litovkine, «le choix est stratégique pour trois raisons, la première c'est la lutte contre le terrorisme. Depuis les aventures guerrières occidentales et notamment la destruction de l'Etat libyen, pays prospère dans le passé, la région est devenue confrontée à une menace terroriste extrême, avec l'afflux massif et le renforcement d'extrémistes de tout bord, y compris liés à Daech et Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Deuxièmement, la présence en mer Méditerranée doit être rééquilibrée. Jusque-là, les Etasuniens s'y comportaient en maîtres et se permettent à partir de là de faire dans la provocation. Il faut donc être toujours à leur proximité y compris justement pour leur rappeler de garder la distance. Et enfin, troisième raison – notre retour au Proche-Orient et en Afrique». Selon Litovkine, la Russie se doit d'avoir des bases militaires pour soutenir les pays amis, et résoudre les nombreux défis existants. Passons au cas du Vietnam. Le pays ayant infligé l'une des plus grandes gifles de l'Histoire à la machine de guerre étasunienne. Faudrait le rappeler au prix de 1,2 million de morts, pour la plupart civils. Un crime pour lequel les USA ne comptent d'ailleurs toujours pas s'excuser mais cela rentre parfaitement dans leurs habitudes. Le choix est lui aussi stratégique dans une région où la présence étasunienne est également très importante, écrit une agence de presse russe. Et au vu des tensions existantes actuellement en mer de Chine, ce positionnement (ou repositionnement) russe rentrerait parfaitement dans un cadre de rééquilibrage. Surtout au moment où l'alliance militaire russo-chinoise se renforce, comme en témoignent les récentes impressionnantes manœuvres militaires des deux pays en mer de Chine méridionale. Et aussi au moment d'une possibilité de revirement d'un autre pays de la région en la qualité des Philippines dont le président Rodrigo Duterte semble vouloir «couper le cordon ombilical» avec les USA. L'Otan et les Américains qui instaurent des bases militaires un peu partout dans le monde, organisent des manœuvres militaires près de la Russie, mettant ce pays en colère.