Le spectre d'un conflit armé opposant la Turquie et l'Irak plane sur la région. Erdogan qui tient à tout prix à participer à la lutte contre Daech dans la province Mossoul n'abandonne pas son idée, et amasse des troupes à la frontière. Le Premier ministre irakien met en garde, précise que «Baghdad ne souhaite pas la guerre mais est prêt à la confrontation». La Turquie qui déploie de nombreux militaires en Irak, mobilise des chars à la frontière irakienne. L'annonce a été faite hier par le pays de Tayyip Erdogan qui dit qu'Ankara est prêt à entreprendre «toute mesure nécessaire» dans l'éventualité où les combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) accéderaient à la province irakienne Sindjar. La Turquie pilonne des kurdes en Irak et exige leur non-participation dans la bataille de Mossoul. L'Irak qui a refusé l'implication de la Turquie dans la lutte contre Daech à Mossoul a retenu la participation des kurdes. La persistance d'Erdogan à participer à la bataille est confrontée à la fermeté de l'Irak. Les Américains qui tentent de ménager la Turquie et l'Irak, ont précisé que les forces militaires d'autres pays ne doivent participer aux combats contre Daech en Irak qu'avec l'autorisation de ce pays. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a précédemment annoncé son intention d'augmenter la présence militaire turque à la frontière avec l'Irak, dans l'objectif de prévenir un conflit interreligieux dans la ville de Tal Afar, peuplée en majorité par des Turkmènes irakiens. Le Premier ministre irakien a averti la Turquie qu'elle serait traitée en «ennemi» si elle provoquait un affrontement dans le nord de l'Irak, tout en précisant qu'il ne souhaitait pas la guerre avec Ankara. La Turquie a envoyé un convoi militaire d'une trentaine d'engins dont des chars et des pièces d'artillerie vers une zone proche de la frontière avec l'Irak, d'après des responsables militaires. Ankara a plusieurs fois indiqué qu'elle entendait jouer un rôle dans le cadre de l'offensive sur la ville irakienne de Mossoul contre Daech mais Baghdad a toujours fermement refusé l'implication de son voisin et a même dénoncé une «force d'occupation». L'Irak réclame que la Turquie rappelle ses troupes se trouvant sur une base au nord de Mossoul, à Bachiqa, où elles effectuent officiellement des missions de formation auprès de combattants volontaires irakiens sunnites. «Nous ne voulons pas la guerre et nous ne voulons pas d'affrontement», a affirmé le Premier ministre irakien à la télévision irakienne. «Mais en cas d'affrontement, nous sommes prêts. Nous considérerons la Turquie comme un ennemi et nous nous en occuperons comme tel», a prévenu Haider El Abadi. La Turquie soutient des combattants qualifiés d'«opposants modérés» en Syrie. Damas accuse Erdogan de soutenir des extrémistes, dont Daech. La Russie tente de convaincre Erdogan de participer à l'instauration de la paix en Syrie, et abandonner l'idée de renversement du gouvernement de Damas.
