Le document politique du Hamas a toujours plaidé pour le refus de l'instauration de l'Etat d'Israël. La revendication est, aujourd'hui, abandonnée par ce mouvement, peu de temps précédant l'arrivée du président américain dans les territoires occupés. Une chance pour la paix, estiment des experts, tandis que d'autres s'interrogent sur le changement de politique du Hamas. Le nouveau document politique que le Hamas vient de publier ne renonce pas à « la lutte armée contre Israël » mais renonce à une clause très importante qui remettait en cause « l'existence d'Israël », d'après la presse. Le document, publié lundi, comporte 42 clauses qui exigent le droit des réfugiés au retour en Palestine, la lutte « par tous les moyens » contre Israël. Le texte dit être d'accord avec la formation d'un Etat palestinien, pas sur les frontières de 1948, autrement dit précédant l'occupation israélienne, mais bien après cette occupation, les frontières fixées en 1967. Les experts cités par l'agence de presse Qods relèvent le fait que le nouveau document politique du Hamas tente du début jusqu'à la fin de justifier le pourquoi de ce revirement. Dans la charte fondatrice de 1988, le Hamas refuse l'idée de l'instauration d'un Etat d'Israël. Il est possible que la démarche du Hamas soit décidée pour favoriser l'instauration de l'Etat de Palestine, avec le soutien de Washington. Certains croient que la décision du Hamas de renoncer au refus de l'existence de l'Etat d'Israël est due à une pression exercée par des monarchies du Golfe pour l'instauration de la coopération avec Israël. Des informations ont fait état, depuis quelques années, de coopération engageant Israël et des monarchies du Golfe. D'après l'éditorialiste de Raï El Youm, le Palestinien Abdel Bari Atwan, « Le Hamas marche sur les pas du Fatah de Mahmoud Abbas » quand ce dernier a commencé ses pourparlers avec Israël. Négociations encouragées, peut-être, par des monarchies du Golfe. Le chef du bureau politique du mouvement de la Résistance islamique de la Palestine, le Hamas, a rendu publique hier, lundi 1er mai, à Doha, une nouvelle doctrine politique. L'élaboration du texte a pris deux ans, d'après Khaled Mechaal cité par Russia Today. Insistant sur le fait que cette nouvelle doctrine ne vise pas à porter atteinte à l'âme de la Résistance, Mechaal a souligné que le texte ne reconnaît toujours pas Israël. « Résister à l'occupation par tous les moyens et toutes les méthodes est un droit légitime garanti par les lois divines, ainsi que par les normes et les lois internationales », a fait valoir le texte. Parmi d'autres points du nouveau document politique du Hamas, figure la question de la ville sainte de Qods qui est, précise le texte, « la capitale de la Palestine », sur laquelle « les occupants israéliens n'ont aucun droit », note Russia Today. Le leader du bureau politique du Hamas a de même souligné que son mouvement ne cherche pas la guerre, mais qu'il fera tout son possible pour libérer la patrie et mettre fin à l'occupation. « La pression mondiale sur Israël pour la libération des prisonniers, ainsi que le droit au retour des réfugiés et des déplacés palestiniens, que ce soit sur les terres occupées en 1948 ou en 1967, est un droit naturel, individuel et collectif. Ils devront recevoir une compensation à leur retour », peut-on lire dans le document en 42 points, mis en ligne sur le site du Hamas au moment même où débutait à Doha une conférence de presse du chef du Hamas en exil, Khaled Mechaal, note Russia Today, média russe. El Kassam sera-t-il désarmé ? Un expert politique iranien note au micro de l'agence de presse Tasnim, l'ambiguïté du nouveau document politique que le mouvement de la Résistance islamique de la Palestine, Hamas, a publié lundi, soit deux jours avant la visite de Mahmoud Abbas à Washington. Selon Hossein Royvaran, cité par une télévision iranienne, « il s'agit d'un document ambigu qui pourrait signifier à la fois le changement et le maintien de la stratégie de résistance ». « Le texte s'approche du discours politique du Fatah quand il affirme être prêt à doter les Palestiniens d'un Etat sur les frontières de 1967. Ceci étant dit, le texte insiste sur la nécessité de la lutte armée jusqu'à la libération de la totalité de la Palestine », explique-t-il. Le politicien souligne ensuite le fait que le texte soit publié à Doha, et ce par le chef du bureau politique du Hamas, bureau dont les élections ont été ces derniers temps sans cesse reportées : « En effet, on ne peut nier les pressions des parties qui, en bloquant les élections, ont empêché le retour du bureau politique du Hamas à Ghaza. Le but étant visiblement d'éviter à avoir à faire face aux pressions anti israéliennes très fortes qui existent à Ghaza et qui sont liées à la branche militaire du Hamas. La branche militaire du Hamas El Kessam n'est pas de nature à se soumettre à cette triple condition. Certes, les pressions croissantes de la Turquie et du Qatar sur le Hamas, les navettes incessantes de l'ex-Premier ministre britannique Tony Blair entre Doha et Ankara, ce même Blair qui réclame la paternité de la guerre contre l'Irak et la Libye, ainsi que plus de 10 ans de blocus, de malheurs, de famine et de mort imposés à Gaza, sont pour quelque chose dans la rédaction de ce document, d'après le politicien.