Le président de la Cour des comptes, Abdelkader Ben Maarouf, est accusé de mettre des «entraves» et d'«exercer» des pressions sur des magistrats, lors de l'accomplissement de leur mission relative à la préservation de l'argent public. Selon un communiqué diffusé le 20 juillet dernier, le Syndicat national des magistrats de la Cour des comptes a dénoncé «des pressions exercées par le président de la Cour, Abdelkader Ben Maârouf, et son secrétaire général, Mohamed Slim Ben Amar, contre les juges et leurs représentants syndicaux». Sollicitant l'intervention du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, afin de remédier à une situation qualifiée de «dangereuse», le syndicat a appelé, selon la même source, à «protéger les magistrats» et à «mettre en place les conditions idoines de travail à même de leur permettre d'accomplir convenablement leur mission relative à la préservation de l'argent public». Le syndicat a estimé encore que la persistance des «entraves» a conduit à l'emprise de l'administration sur cette institution. On dénonce également la «marginalisation du rôle de la Cour des comptes dans l'accomplissement de ses missions constitutionnelles», au moment où Bouteflika a ordonné sa dynamisation ainsi que d'autres institutions de contrôle. Le syndicat des magistrats de la Cour des comptes dénonce également «l'absence de protection et les pressions et les interférences» sur les magistrats dans l'exercice de leurs fonctions. Selon la même source, les entraves ont également porté atteinte aux droits syndicaux, en raison notamment des «obstacles auxquels font face les magistrats et le refus de l'administration de toute initiative de dialogue». La tentative de radiation de trois magistrats de la Cour régionale de Constantine, en avril 2017, est due, note le document, à «l'élection de deux d'entre eux au bureau du syndicat», ainsi qu'à des «pressions suite à l'accomplissement de leur mission ayant conduit à des poursuites judiciaires contre certains responsables». Les trois magistrats ont été réintégrés dans leurs fonctions le 18 juin dernier après avoir été «innocentés par le conseil de discipline», rappelle le Syndicat national des magistrats de la Cour des comptes.