Journée mondiale de l'enfance L'Algérie a célébré, hier, à l'instar des autres pays du monde, la Journée mondiale de l'enfance qui correspond au 20 novembre de chaque année. Malgré tous les efforts consentis, la situation de l'enfance algérienne reste détériorée notamment, «du point de vue juridique», où des failles énormes sont encore enregistrées. C'est ce qu'a fait savoir hier, le président de l'association algérienne de protection des droits de l'enfant (Nada), M. Abderrahmane Arrar. Selon lui, Il faudrait revoir, en premier lieu, le code de la famille. «Le droit de visite des enfants défini par les articles 65-66, par exemple, ne suffit pas pour réduire le nombre de conflits entre parents divorcés. Cette situation se répercute directement sur les enfants qui sont les victimes au final», affirme M. Arrar. L'autre faille juridique se trouve, selon lui, dans la réduction à 10 ans, de l'âge de la responsabilité pénale de l'enfant, qui était de 13 ans dans l'ancienne loi. Pourtant cet âge convient à celui de la convention internationale des droits de l'enfant. Notre interlocuteur ajoute qu'«après un travail sur le terrain accompli par l'association Nada, notamment au niveau des tribunaux, nous avons enregistré beaucoup d'affaires juridiques qui portent sur le non versement par les pères, de la pension des enfants». L'autre souffrance des enfants, ajoute-t-il, réside dans les agressions sexuelles. «Il faudrait introduire dans ce cadre, des amendements au code pénal de façon que les affirmations de l'enfant victime devant le psychologue désigné par le tribunal soient retenus», a-t-il souligné, ajoutant que, même le rapport du médecin légiste doit être détaillé dans de telles affaires. «Il ne faut surtout pas laisser la place au doute en ce qui concerne le degré du crime et la nature des cicatrices», dit-il. Il a avoué d'autre part que l'Algérie a consenti des efforts intenses pour promouvoir et renforcer les droits de l'enfant. «La nouvelle loi sur la protection de l'enfant du 15 juillet 2015, est le meilleur exemple. Cette loi représente un acquis essentiel pour l'Etat ainsi que pour les couches de la société», précise-t-il. L'autre acquis relevé est celui de la création de la commission nationale pour la protection et la promotion de l'enfance. «Plusieurs modifications ont été également apportées au droit pénal et au droit des procédures pénales comme l'instauration du mécanisme de l'alerte précoce contre le phénomène du kidnapping des enfants», note M. Arrar. Il soulignera enfin que l'association Nada est, depuis plusieurs années, un partenaire stratégique des différentes parties activant étroitement avec le ministre de la Justice pour la protection et la promotion des droits de l'enfant. Sur ce plan plusieurs résultats ont été atteints. Il est à rappeler que, la Journée mondiale de l'enfance a été créée en 1954 et est célébrée chaque année le 20 novembre afin de promouvoir le respect et les droits des enfants. Depuis 1990, la Journée marque également l'anniversaire de l'adoption de la Déclaration et de la Convention relative aux droits de l'enfant.